Pour avoir espionné un opposant: un agent marocain condamné en Allemagne

La justice allemande a rendu, avant-hier, son verdict contre les pratiques autoritaires du régime marocain. Youssef El Assrouti., un ressortissant marocain de 32 ans, a été condamné par le tribunal de Düsseldorf à un an et six mois de prison avec sursis pour intrusion clandestine dans la demeure de militants du Parti national rifain (PNR) […] The post Pour avoir espionné un opposant: un agent marocain condamné en Allemagne appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 3, 2025 - 03:19
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Pour avoir espionné un opposant: un agent marocain condamné en Allemagne

La justice allemande a rendu, avant-hier, son verdict contre les pratiques autoritaires du régime marocain. Youssef El Assrouti., un ressortissant marocain de 32 ans, a été condamné par le tribunal de Düsseldorf à un an et six mois de prison avec sursis pour intrusion clandestine dans la demeure de militants du Parti national rifain (PNR) établis en Europe.

Ces faits constituent une nouvelle démonstration des méthodes illégales déployées par le Makhzen pour surveiller, intimider et menacer.

Dans un communiqué publié hier, le PNR salue la décision judiciaire allemande, y voyant un « signal fort contre les pratiques illégales visant à intimider la diaspora rifaine engagée dans la défense des droits et libertés ».

Le parti rifain dénonce « avec la plus grande fermeté » ces atteintes jugées « intolérables » aux droits fondamentaux, à la souveraineté et à la sécurité des Etats européens. Il affirme avec force que « le fait qu’un régime étranger tente de surveiller et de menacer des citoyens sur le sol européen est inacceptable et doit appeler une réponse claire et ferme ».

Le communiqué du PNR n’oublie pas de rappeler les précédents sordides. En effet, le Makhzen offre un triste palmarès, de l’enlèvement et la disparition tragique du militant marocain Mehdi Ben Barka dans les années 1960 jusqu’aux opérations d’espionnage contre la diaspora rifaine en Europe. « Aujourd’hui encore, en espionnant et en menaçant des citoyens rifains installés en Europe, le régime confirme sa nature répressive », accuse le parti, qui tient Rabat pour « pleinement responsable de toute atteinte à l’intégrité et à la sécurité des militants rifains, en Europe comme dans le Rif occupé ».

Dans ce sens, le PNR appelle les autorités européennes à considérer le Maroc comme un acteur non fiable, dont les méthodes rappellent celles d’un régime hors la loi. Le parti réclame désormais l’ouverture d’enquêtes sur les ingérences présumées, qu’il s’agisse de l’instrumentalisation de lieux de culte pour espionner ou influencer la diaspora, des pressions ciblées visant des militants ou encore des tentatives de corruption de responsables politiques européens afin de soutenir des agendas pro-Makhzen.

Le tribunal a précisé que Youssef El Asrouti. opérait depuis au moins janvier 2022 pour le compte des services secrets marocains. Il a transmis des informations à un intermédiaire, identifié comme Mohammed A.

Ce dernier avait déjà été condamné en août 2023 à un an et neuf mois de prison avec sursis pour les mêmes agissements. Le ministère public allemand avait requis une peine ferme, mais la cour a retenu des circonstances atténuantes, notamment le fait que l’accusé aurait reconnu les faits dans leur intégralité. De son côté, Youssef El A. a renoncé à tout appel, rendant ainsi la sanction définitive.

Par ailleurs, le parti réaffirme son engagement sans faille à défendre les droits légitimes du peuple rifain, dénonce « l’annexion illégale du Rif » et s’oppose à toute tentative d’intimidation et de surveillance par Rabat.

En mars 2018, Youssef El Asrouti avait été arrêté par les autorités allemandes pour séjour illégal, puis placé en détention dans un centre pour réfugiés en attendant son expulsion vers le Maroc.

Cependant, il avait rapidement été relâché après avoir introduit une demande d’asile grâce à l’intervention d’un avocat financé par le makhzen.

Accusé d’espionnage, Youssef El Asrouti avait auparavant été interpellé en Espagne le 1ᵉʳ décembre 2024 sur la base d’un mandat d’arrêt européen, avant d’être transféré en Allemagne pour y être poursuivi. Il est « fortement soupçonné » d’espionner les membres du mouvement de protestation marocain du hirak rifain depuis janvier 2022, ont déclaré les procureurs.

Les procureurs le considèrent comme un complice de Mohamed A., un autre ressortissant marocain qui a été arrêté près de la ville de Cologne, dans l’ouest de l’Allemagne, en novembre 2022, et reconnu coupable d’espionnage à l’encontre de partisans du mouvement du Rif en août 2023.

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