La cité Mustapha Leghmizi, située dans la commune de Ziama Mansouriah, est marquée par plus de vingt ans d’abandon. Alors qu’une large partie du quartier a bénéficié de programmes d’aménagement et de modernisation, la partie ouest, où résident plusieurs dizaines de familles, demeure reléguée à la marge, figée dans un immobilisme inquiétant. Privés de routes carrossables, d’éclairage public, de réseau de gaz, de système d’assainissement et de trottoirs, les habitants survivent dans des conditions indignes, loin du développement observable dans le reste de la commune. Depuis plus de deux décennies, ces familles lancent des appels à l’aide et dénoncent leur mise à l’écart. Ces alertes, largement relayées par la presse locale, ont même donné lieu à des instructions fermes et répétées du wali de Jijel, mais aucune délibération ni opération concrète n’a été engagée pour cette portion du quartier. Les riverains expriment leur incompréhension et leur colère. Ils s’interrogent : comment expliquer que plus d’une centaine d’opérations de développement aient été réalisées dans la commune sans que leur quartier n’en bénéficie ? Le sentiment d’exclusion est renforcé par le contraste avec les cités voisines, qui ont vu leurs infrastructures modernisées, tandis qu’eux restent confrontés à l’obscurité, à la boue en hiver, à la poussière en été, et aux risques liés à l’insécurité et aux animaux sauvages. « Qui a décidé, ou laissé faire, que cette portion de la cité soit systématiquement exclue des projets ? Pourquoi les instructions répétées du wali n’ont-elles jamais été traduites en actes concrets sur le terrain ? », s’interrogent-ils. Pour ces habitants, il ne s’agit plus seulement d’un confort ou d’une commodité : c’est une question de dignité, de sécurité et d’égalité de traitement. Usés par vingt ans de promesses non tenues, ils exigent désormais l’inscription urgente de leur quartier dans un programme d’aménagement, ainsi que l’ouverture d’une enquête indépendante pour identifier les blocages persistants. Pour ces citoyens, il ne s’agit plus seulement de revendiquer un droit, mais de mettre fin à une marginalisation institutionnalisée, devenue un symbole d’injustice. Leur appel se veut aujourd’hui un cri de détresse et de dignité : il est temps que deux décennies de silence et d’oubli soient brisées et que justice soit rendue à une population qui mérite enfin de vivre dans des conditions humaines et décentes.
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