Tebboune relance la bataille contre la corruption : «Rien ne sera oublié»  

L’État ne cessera jamais de combattre la corruption ni de récupérer les biens spoliés durant la période de la « issaba », et près de 30 milliards de dollars en avoirs et propriétés détournés ont déjà été récupérés. C’est ce qu’a affirmé le président de de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un important discours prononcé, jeudi dernier, devant les cadres et personnels de l’Armée nationale populaire (ANP).

Le chef de l’État a tenu à remercier l’Espagne, qu’il a qualifiée de « pays ami », pour avoir restitué à l’Algérie un hôtel cinq étoiles appartenant à un homme d’affaires qui l’avait acquis avec de l’argent détourné, indiquant que d’autres pays européens ont promis d’aider l’Algérie à rapatrier les fonds volés.

S’agissant du volet de l’investissement, le président Tebboune a annoncé que 17 000 projets d’investissement sont actuellement à l’étude au niveau du guichet unique, décrit comme « l’ennemi juré de la corruption et de la bureaucratie », soulignant que l’économie nationale fait désormais l’objet d’éloges de la part des institutions financières et économiques internationales.

« Malgré les pronostics pessimistes, le classement de l’économie algérienne a été relevé par la Banque mondiale, et notre pays est désormais le troisième plus grand d’Afrique », a-t-il affirmé, ajoutant que l’Algérie deviendra prochainement le premier producteur africain de phosphate, avec une production prévue de 10 millions de tonnes par an.

A ce propos, le chef de l’Etat a rappelé son engagement à renforcer les capacités industrielles du pays et à porter la contribution du secteur industriel au PIB à au moins 13%, réitérant sa volonté de promouvoir le rôle de la jeunesse dans la gestion des affaires publiques et de stimuler la création de start-up, avec l’objectif d’atteindre 20 000 entreprises innovantes dans les années à venir.

Concernant les enjeux de la démographie, M. Tebboune a rappelé que la population algérienne atteindra les 50 millions d’habitants dans trois ans, ce qui impose, selon lui, la création de nouvelles richesses, le renforcement de la stabilité nationale et la poursuite des efforts pour assurer la sécurité alimentaire, l’autosuffisance en produits essentiels, le logement et l’emploi.

Il a réaffirmé que l’État ne renoncera pas à son caractère social, en dépit des contraintes financières, et qu’il œuvrera à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens à travers de nouvelles augmentations salariales et la revalorisation de certaines allocations.

Après avoir salué le rôle de l’armée et des forces de sécurité dans la lutte contre le trafic de drogue, le chef de l’Etat a estimé ce fléau est une menace qui vise à saper le tissu social et à détruire la jeunesse algérienne par « une tentative d’inonder le pays de stupéfiants ».

Sur la numérisation, M. Tebboune a annoncé que l’Algérie entrera, en 2026, dans une ère de modernisation numérique complète, y compris pour l’Armée nationale populaire, afin de renforcer ses capacités de défense, ajoutant qu’un « État qui veut préserver sa souveraineté et son indépendance doit disposer d’une économie solide et d’une armée forte ».

Sur les questions internationales, le président de la République a salué le niveau des relations bilatérales solides que l’Algérie entretient avec les pays du Golfe, « à l’exception d’un seul que je ne citerai pas ». « Nous coopérons quotidiennement avec nos frères, qu’ils soient Saoudiens, Qataris ou Omanais. Le problème vient de celui qui cherche à semer le désordre chez moi pour des raisons suspectes. Certains se sont permis d’intervenir dans des affaires où même de grandes puissances se sont vu refuser l’ingérence », a-t-il ajouté, réaffirmant que l’Algérie refuse catégoriquement toute ingérence étrangère dans ses affaires internes.

S’agissant des questions de voisinage, M. Tebboune a précisé que « l’Algérie n’a pas atteint le point de non-retour dans ses relations avec certains pays du Sahel », insistant sur « la nécessité de préserver la conscience nationale, de respecter le bon voisinage et de tenir compte des liens historiques de coopération ».

Sur la Libye, le président Tebboune a rappelé que l’Algérie ne s’ingère pas dans les affaires intérieures libyennes et qu’elle « ne nourrit aucune ambition dans ce pays frère », appelant à « préserver l’unité nationale libyenne à travers l’organisation d’élections libres et inclusives ».

S’agissant du dossier du Sahara occidental, le chef de l’Etat a exprimé son souhait de voir ce conflit trouver une issue dans le cadre des Nations unies, réaffirmant que l’Algérie restera indéfectiblement aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour l’autodétermination, soulignant que les frontières avec le Maroc n’ont pas été fermées à cause du Sahara occidental. « Elles ont été fermées pour d’autres raisons. En 63 ans d’indépendance, nos frontières sont demeurées fermées pendant plus de 45 ans », a-t-il ajouté.

Sur la cause palestinienne, le président Tebboune a affirmé qu’elle « bénéficie pour la première fois d’un défenseur acharné au Conseil de sécurité, grâce aux positions honorables de l’Algérie », exprimant son espoir de voir l’accord de cessez-le-feu à Gaza se concrétiser rapidement, afin de mettre fin au « génocide subi par le peuple palestinien ».

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