Sécurité routière : Le temps des comptes
Le choc du drame de Oued El-Harrach n’a pas fini de faire bouger les lignes. Sous l’impulsion du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Etat veut engager une véritable thérapie dans la lutte contre l’insécurité routière. La Délégation nationale à la sécurité routière emboîte le pas, et ce, en lançant une série de mesures concrètes […] The post Sécurité routière : Le temps des comptes appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le choc du drame de Oued El-Harrach n’a pas fini de faire bouger les lignes. Sous l’impulsion du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Etat veut engager une véritable thérapie dans la lutte contre l’insécurité routière. La Délégation nationale à la sécurité routière emboîte le pas, et ce, en lançant une série de mesures concrètes sur le terrain. Entre réforme de la formation, numérisation des examens et traque des zones à risque, l’heure est à l’action.
Le directeur des études à la Délégation nationale à la sécurité routière, Lahcène Boubka, a révélé, ce mercredi sur les ondes de la Radio nationale, plusieurs mesures concrètes encore peu connues du grand public. Parmi les chantiers en cours, la numérisation des examens théoriques du code de la route, dont la plate-forme est désormais opérationnelle. Des phases pilotes sont prévues dans quatre wilayas : Oran, Biskra, Tamanrasset et Jijel, avant une généralisation à l’échelle nationale.
L’autre nouveauté d’importance concerne la réforme de la formation des conducteurs, désormais considérée comme un levier central dans la lutte contre les accidents. Face aux chiffres alarmants, 42 % des accidents impliquent des automobilistes ayant moins de cinq ans d’expérience, un programme révisé a été mis en place. Celui-ci introduit de nouveaux modules : conduite préventive, premiers secours, éthique du conducteur, notions économiques et technologiques. Le volume horaire est également réévalué de 25 à 30 heures pour les permis A et B, et jusqu’à 20 heures pour les catégories professionnelles.
Sur le terrain, un plan national d’éradication des « points noirs » est actuellement déployé. Ce programme repose sur une analyse détaillée des zones accidentogènes, avec des actions ciblées sur la signalisation, l’aménagement et la visibilité. Une cartographie précise a été dressée, et des corrections sont en cours dans plusieurs wilayas. A cela s’ajoute une série de campagnes de sensibilisation, renforcées à l’échelle nationale, en coordination avec les directions locales.
Mais pour Lahcène Boubka, ces efforts ne porteront réellement leurs fruits qu’à travers une coordination multisectorielle. « La sécurité routière ne relève pas d’un seul ministère. Il faut une mobilisation de l’ensemble des secteurs : transports, travaux publics, industrie, commerce, santé », a-t-il martelé, soulignant que la démarche de la Délégation nationale à la sécurité routière s’aligne pleinement sur les nouvelles orientations présidentielles.
Des orientations jugées « décisives » par le responsable, notamment après le drame de Oued El-Harrach, qui a coûté la vie à plusieurs passagers dans un accident de bus survenu le 15 août dernier. Lors de la réunion gouvernementale présidée mardi dernier par Abdelmadjid Tebboune, une thérapie de choc a été annoncée, avec une série de décisions inédites.
Au volet réglementaire, le Président a ordonné la révision en profondeur des textes encadrant la circulation routière. Les modalités de délivrance des permis de conduire seront durcies. Des projets de lois sont en cours de finalisation et seront soumis au prochain Conseil des ministres.
Autre inflexion soulignée, la responsabilisation élargie en cas d’accident. Désormais, toute personne impliquée devra répondre de ses actes sur le plan civil. Et le champ des responsabilités s’étendra à tous les maillons de la chaîne auto-écoles, sociétés d’entretien, centres de contrôle technique, voire concessionnaires en cas de défaillance. « Il n’y aura plus d’impunité », a précisé Lahcène Boubka.
En parallèle, les forces de sécurité, Gendarmerie nationale et Sûreté nationale ont reçu pour instruction de multiplier les contrôles routiers. L’objectif est de dissuader les comportements à risque, en particulier la conduite sous influence de drogues ou de psychotropes. Des tests systématiques devront être pratiqués dans tous les centres de contrôle technique.
Avec ces annonces et ces premières mesures opérationnelles, les autorités entendent amorcer une rupture claire avec la gestion classique du dossier routier, qualifié par le président Tebboune de « dossier de vie ou de mort ». Le ton est donné, l’Etat veut frapper fort et vite, avec l’ambition de faire baisser drastiquement le nombre d’accidents, mais surtout d’en finir avec un fléau que les Algériens vivent, trop souvent, comme une fatalité.
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