Tragédie du stade du 5 juillet : Une fin de championnat dans le deuil

Trois morts et 81 blessés. Tel est le bilan encore provisoire du tragique accident survenu au stade du 5 juillet, après l’effondrement d’une structure métallique au niveau de la tribune supérieure, qui a cédé sous la poussée des supporteurs. La chute de plusieurs dizaines de personnes dans la tribune inférieure réservée à la presse fût fatale. La traditionnelle cérémonie de remise du trophée a été tout de suite annulée après le drame, et la tribune officielle fût désertée en quelques minutes, laissant derrière elle le chaos et la désolation. Certains blessés légers, dont le nombre n’a pas été précisé, ont quitté l’hôpital après avoir reçu les soins appropriés, alors que d’autres sont restés sous observation. Et des appels ont été lancés via les réseaux sociaux pour des dons de sang ! Leur état est jugé assez grave. Terrible fin de saison d’un championnat morbide, livré aux affairistes de tout acabit. Et la fête célébrant le 9^ème titre du Mouloudia d’Alger s’est transformée en un moment de deuil national. Au-delà des mesures d’urgence prises par le ministère de la Santé, à propos de la prise en charge des blessés, en mobilisant toutes ses ressources humaines et matérielles pour assurer le meilleur traitement possible à ces derniers, la question qui taraude les esprits est de savoir qui payera la facture lourde de cette tragédie. La direction du stade, les organisateurs, la ligue ou la FAF. La commission d’enquête désignée afin de déterminer les responsabilités est-elle en mesure d’établir un diagnostic parfait ? Mais au-delà de toutes ces questions, le ministère des sports est aujourd’hui vivement interpellé au sujet de ces stades gérés dans l’anarchie, non sécurisés et dépourvus de toutes les commodités. A l’intention de ceux qui ont la mémoire courte, il faut se rappeler ce qui s’est passé au stade du 20 août à Alger, le 26 novembre 1982, lors d’un match opposant le NAHD au MCA. La toiture du virage Sud s’est effondrée sous le poids de centaines de supporters, venus assister à la reprise de la compétition de Bencheikh d’un côté et de Madjer de l’autre. Les deux joueurs avaient boudé leurs clubs respectifs pendant des mois afin d’exiger leur libération pour aller jouer en Europe. L’incident avait fait 13 morts et une dizaine de blessés, selon les informations officielles de l’époque. Pour l’histoire, le jour même le stade du 5 juillet abritait un match CRB-USMA devant quelques 3 000 spectateurs seulement !!! Aujourd’hui encore, le foot est en deuil. Qui prendra ses responsabilités et annoncera sa démission. Cela ne fera pas revenir à la vie les 3 supporteurs décédés, mais démontrera que la dignité n’est pas une valeur transformée en un simple slogan.

Mohamed Mebarki

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