Transport urbain à Constantine : Un chaos à plein régime !

Les récents accidents enregistrés dans les transports collectifs ont relancé le débat sur la qualité des moyens mis à disposition des citoyens et sur l’efficacité des services chargés de les encadrer. Si le parc de l’Entreprise de Transport Urbain de Constantine (ETUC) a bénéficié dernièrement de quarante bus neufs, celui des transporteurs privés présente encore de nombreuses insuffisances. Dans la troisième ville du pays, l’état d’une grande partie des bus, ainsi que la qualité des prestations de service, laisse largement à désirer. Des « épaves », pour reprendre l’expression d’un usager, continuent de sillonner les routes pour transporter les citoyens. Mais le problème ne s’arrête pas aux véhicules : certains transporteurs privés accordent bien peu d’importance au confort, voire à la sécurité de leurs passagers. Ce laisser-aller illustre, selon plusieurs observateurs, une véritable clochardisation du secteur. Pire encore, nombre de chauffeurs défient les règles les plus élémentaires du bon sens et de la réglementation. Contrairement aux taxieurs, ils ne sont pas soumis à une formation préalable. Il n’est pas rare qu’un jeune conducteur, fraîchement titulaire de son permis, se retrouve dès le lendemain derrière le volant d’un bus chargé de dizaines de passagers. Une lourde responsabilité, qui devrait être confiée à des personnes expérimentées et mûres, se retrouve ainsi entre les mains de novices. Mais le problème dépasse la simple vétusté du parc. Il touche aussi, et surtout, aux comportements souvent irrespectueux des chauffeurs et des receveurs vis-à-vis des usagers. Cette réalité crée un fossé béant entre les exigences de sécurité et de qualité, et la situation observée sur le terrain. Face à cette dérive, les services de la direction des Transports sont appelés à sévir. Des mesures strictes doivent être prises pour remettre de l’ordre dans le secteur, à commencer par un contrôle rigoureux des conditions d’exploitation et de conduite. Nombreux sont ceux qui estiment qu’il est temps de confier le transport en commun exclusivement à des entreprises publiques, une revendication qui fait aujourd’hui l’unanimité à l’échelle nationale.

M. Kherrab

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