Transversées France – Algérie : les tarifs de GNV critiqués par des députés français

Début juin dernier, la compagnie maritime italienne, Grandi Navi Veloci (GNV), a lancé ses traversées entre la France et l’Algérie.

Une nouvelle qui a ravi les voyageurs, notamment algériens mais qui n’est visiblement pas du goût de tout le monde en France.

GNV assure, depuis le 4 juin dernier, des traversées entre le port de Sète en France et les ports d’Alger et de Bejaïa en Algérie. Le géant italien a fait donc une entrée fracassante dans un marché juteux, concurrençant ainsi Algérie Ferries, Nourris El Bahr, mais aussi la française Corsica Linea.

Avant même qu’elle ne lance ses traversées vers l’Algérie, l’arrivée de GNV au port de Sète a suscité des critiques parmi les syndicats de marins de Corsica Linea. Ces derniers craignaient une concurrence déloyale de la part du géant italien.

Mais cela n’a pas empêché GNV de lancer ses traversées vers l’Algérie et de se distinguer régulièrement par des promotions alléchantes. Mais en cette fin d’été, ce sont des députés et des sénateurs français que la présence de GNV au port de Sète semble déranger.

GNV accusée de faire du « dumping prédatoire »

Dans une tribune publiée, mardi 2 septembre, par Le Marin, 18 parlementaires issus de diverses formations politiques pointent du doigt le « dumping prédatoire » de GNV et dénoncent une « guerre silencieuse qui se joue en Méditerranée ».

« De la desserte du Maroc et de l’Algérie depuis Sète à la desserte des Baléares, GNV applique la même recette : une agressivité commerciale unique, une flotte abondante, et zéro obligation sociale locale », accusent les députés et sénateurs français.

Selon leur tribune, GNV, qui s’est distinguée dernièrement par l’ajout de la destination Algérie au départ du port de Sète, « brise les équilibres des entreprises naturellement durables ». 

Ils expliquent que la compagnie, qui se démarque par ses offres promotionnelles alléchantes, notamment sur ses lignes avec l’Algérie, affiche « une agressivité commerciale unique ».

GNV : rouler à perte pour conquérir le marché

Les parlementaires dévoilent cependant que GNV, filiale du géant MSC, a perdu en trois ans pas moins « de 500 millions d’euros, dont 257 millions en 2024, sans jamais freiner sa course à l’expansion ». 

Ils expliquent que tant que GNV est couverte par MSC, sa stratégie commerciale, même si elle roule à perte, va la mener à « la conquête de parts de marché » tandis que ses concurrents risquent de disparaître.

GNV et MSC sont aussi accusés d’employer « des marins sous contrats low-cost » et d’entretenir un « monopole déguisé » et un « circuit financier opaque », causant ainsi un « recul programmé » des armateurs français sur « certaines lignes sensibles ».

Les parlementaires soulignent pourtant que « dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, la présence d’armateurs français sous pavillon national n’est pas une option, mais un impératif stratégique ».

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