Virée sur les hauteurs de M’Chedallah dans la wilaya de Bouira: Excellente randonnée Tala Rana- Ighzer Iwaquren en plein cœur du Djurdjura
Marcher en plein cœur de la majestueuse chaîne montagneuse du Djurdjura vous donne un sentiment indescriptible. Une véritable thérapie pour l’âme et l’esprit. Par Hafit Zaouche Voilà une autre inoubliable journée pour le groupe des randonneurs «Les cimes des Babors» qui sort du lot par son travail professionnel en faveur de la nature. Pour nous, […]

Marcher en plein cœur de la majestueuse chaîne montagneuse du Djurdjura vous donne un sentiment indescriptible. Une véritable thérapie pour l’âme et l’esprit.
Par Hafit Zaouche
Voilà une autre inoubliable journée pour le groupe des randonneurs «Les cimes des Babors» qui sort du lot par son travail professionnel en faveur de la nature. Pour nous, les randonnées sont une occasion de découvrir notre pays et de faire la promotion de notre patrimoine touristique, lier des liens entre les différentes régions du pays…
On a effectué un parcours de rêve sur les hauteurs de la commune de M’chedellah qui était ainsi : Tala Rana vers Ighzer Iwaquren en passant par Izirwel, Taghzout et Timedouchine
Place au versant Sud du Djurdjura
Après avoir sillonné une grande partie du versant nord du Djurdjura qui englobe une partie de la wilaya de Tizi Ouzou (Draâ El-Mizan, Boghni, Ouadhias, Ouacifs, Ath Yenni, Ain El Hammam, Iferhounène), le tour est venu pour explorer le versant sud de cette majestueuse chaine montagneuse.
le versant sud, comprenant : les communes du nord de la wilaya de Bouira : El Asnam, Bechloul, M’chedallah, Haizer, Ath Laziz, Chorfa et quelques communes de la wilaya de Béjaïa qui sint Tazmalt, Boudjellil et Beni Mellikeche.
C’est sur ce versant sud que l’on trouve la plaine ou vallée du Djurdjura proprement dite appelée notamment vallée du «Sahel-Djurdjura», s’étendant de la commune de Tazmalt jusqu’à Lakhdaria (anciennement Palestro).
Les Randonneurs Raffour Iwaquren
On a été les invités des randonneurs Raffour Iwaquren. Iwaquren est l’appellation locale du village Raffour qui dépend de la commune de M’chedellah dans la wilaya de Bouira Les randonneurs Iwaquren font un remarquable travail depuis plusieurs années déjà. Une quarantaine de flâneurs ont pris part à cette sortie inoubliable. À notre arrivée à Raffour (ex- l’étoile) dans la wilaya de Bouira , on a trouvé nos guides de la journée et les amoureux de la nature nous attendre avec un large sourire et une hospitalité chère aux randonneurs. On a marché en plein cœur de la forêt de cèdres et de chêne zen…un paysage à couper le souffle.
«Randonneurs de Raffour Iwaquren est le refuge pour ceux qui aiment fusionner sport et nature, partage et culture… Randonnée Pédestre, équestre, trail, kayaks, VTT… En forêt et montagne, en mer et rivière, en régions aride ou humide… il ne manque que votre motivation » peut-on lire sur la présentation de ce dynamique groupe sur leur page facebook
Lala Khedidja, le plus haut sommet du Djurdjura
L’un des moments les plus forts de cette journée est lorsqu’on a été en face de Lala Khedidja appelé localement Tamgut, le plus haut sommet de la prestigieuse chaine montagneuse du Djurdjura
Lalla Khedidja (Tamgut localement) est le point culminant de l’Atlas tellien, en Afrique du Nord-Ouest, et plus précisément du massif du Djurdjura en Algérie. Son altitude est de 2 308 mètres. Les randonneurs Iwaquren ont eu une agréable idée et ils ont réservé une surprise à Aksil, le plus jeune randonneur de notre sortie. À quelques encablures du village Iwaquren, on a été invité à rentrer dans une maison de l’un des randonneurs, la surprise fut grande et le jeune Aksil était surpris lorsque la foule chantait «joyeux anniversaire Aksil, Amuli ameggaz Aksil» Le sympathique Aksil était très ému et on est certain que ce geste va le marquer à jamais. On a partagé la tarte et les jus en toute fraternité
M’Chedallah, un haut lieu de résistance à l’occupation française
Raffour appelée Iwaquren par ses habitants est un quartier de la commune de M’Chedallah , dans la wilaya de Bouira , constitue l’un des lieux de mémoire de la Guerre d’indépendance algérienne. L’histoire de la commune pendant la guerre occupe également une place à part lorsque l’on souhaite étudier l’action militaire de l’État colonial en milieu rural, notamment la question des regroupements. M’Chedallah, comme toutes les communes du Djurdjura, fut moins marquée par une véritable politique en la matière que par la destruction quasi-systématique des villages de montagne, cause de l’afflux massif des Algériens dans les zones de plaine. La commune M’Chedallah constitue-t-elle un cas à part dans l’histoire de la Guerre d’indépendance et des déplacements forcés de populations ?
Raffour est un village qui dépend de la commune de M’Chedallah, Appelé Iwaquren par ses habitants. Raffour nommé également « l’étoile » par contraction du nom attribué par l’armée coloniale au camp de regroupement «les toiles» créé après le bombardement des villages «Ighzer iwaquren» et «Taddert n lejdid» constitutifs de «l’arc iwaquren» le 6 mai 1957
Ighzer Iwaquren est un village associé à la nature, mais aussi à la résistance
Ighzer Iwaquren, le plus haut perché des villages ancestraux de la commune de M’chedellah. Ighzer Iwaquren, un village niché en plein cœur du Djurdjura
Le peu de villageois qu’on a rencontrés à Ighzer Iwaquren ne s’arrêtaient pas de nous parler du 6 mai 1957, une date fatidique où ce village était totalement détruit et incendié par l’armée coloniale française.
On a eu le privilège d’assister à des témoignages glaçants des personnes ayant survécu à la barbarie de l’armée coloniale qui avait incendié et détruit le village Ighzer Iwaquren, puis dé porté sa population vers plusieurs régions, un certain 6 mai 1957. Les déportés ont été regroupés ensuite dans un lieu appelé le «Camp de toile», Raffour, actuellement.
Malika Gaïd, l’héroïne infirmière d’ALN, soignait les blessés à Ighzer Iwaquren
Le 6 mai 1957, de l’ancien village Ighzer Iwaquren par l’armée coloniale française et la déportation de ses habitants. On s’est rendu au village Ighzer Iwaquren, sur les hauteurs du mont Djurdjura, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Bouira, où on s’est recueillis à la mémoire des martyrs tombés au champ d’honneur durant les événements qu’a connus cette région montagneuse qui abritait plusieurs refuges ainsi qu’un hôpital de l’Armée de libération nationale (ALN). On a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle portant les noms des martyrs tombés au champ d’honneur lors de ces événements.
Ighzer Iwaquren avait vécu un massacre commis par les soldats de l’armée coloniale française les 6 mai 1957 sous le commandement du général Marcel Bigeard. Le village, culminant à 1.000 m d’altitude, avait été encerclé, détruit totalement puis incendié et sa population a été déportée en raison de son soutien indéfectible à la glorieuse Révolution et aux moudjahidine. «Malika Gaïd, l’héroïne infirmière de ALN, soignait les blessés à Ighzer Iwaquren, un endroit qui faisait aussi office d’hôpital-refuge» a témoigné l’ancien moudjahid
Suite à la destruction de ce village, la population a été conduite de force vers le village Lejdid, situé un peu plus loin, à l’Est. Sur la route, un accrochage éclata entre les moudjahidine et les soldats de l’armée coloniale.
Ighzer Iwaquren nous a accueillis avec sa superbe fontaine
«Seules quelques familles y résident encore à Ighzer Iwaquren», nous fera remarquer un citoyen rencontré au niveau de la fontaine du village. L’exode rural ne date pas d’aujourd’hui. Selon notre interlocuteur, «l’armée coloniale a obligé les villageois à se réfugier à Raffour, après avoir rasé le hameau».
La situation géographique de Ighzer Iwaquren permettait durant la Révolution armée de signaler aux habitants des autres villages situés en aval la présence de l’ennemi dans les parages. La position d’un piquet visible de loin leur permettait de vaquer tranquillement à leurs occupations. Le village est associé à la nature mais aussi à la résistance.
La randonnée pédestre est une activité de plein air qui consiste à suivre un itinéraire à pied en effectuant de longues marches durant de longues durées, de l’endurance en un mot. Elle se différencie d’une simple promenade et marche pied, car il faut franchir des kilomètres à un rythme régulier.
Les bienfaits de la randonnée en montagne
Premièrement, la randonnée agit sur la santé physique. De cette manière, on aura l’occasion de nous occuper de notre corps et d’en percevoir nos limites. Comme tout autre sport en plein air, surtout en montagne, elle développe nos capacités respiratoires, rien de tel que l’air vivifiant de la montagne et entrer en contact avec la nature. Étant un exercice physique, la randonnée travaille nos articulations et le dos, elle procure de l’énergie pour notre corps, elle améliorer aussi la circulation du sang et le fonctionnement du cœur. Sa pratique renforce nos muscles et assouplit nos articulations, une autre façon de lutter contre le surpoids. Associant activité physique, du sport et de la découverte, la randonnée en montagne est aussi bénéfique pour notre moral. Pourquoi le moral ? Tout simplement parce que c’est l’occasion pour déstresser et se tenir loin du tourbillon quotidien. Le bon remède pour libérer l’esprit, un anti-stress tout en profitant de la nature. Un pur plaisir pour faire du tourisme parce qu’en pratiquant la randonnée en montagne, cela nous permet de vivre de vraies aventures, de nous instruire et de nous enrichir mentalement. La randonnée permet de faire de nouvelles rencontres, tisser des liens, car elle se pratique le plus souvent dans des zones loin des grandes villes, des villages plus ou moins enclavés.
H. Z.