51e session de l’OCI à Istanbul : L’Algérie alerte sur le chaos régional 

Depuis Istanbul, où il participe à la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a dressé ce samedi un tableau saisissant de la situation régionale. Dans un […] The post 51e session de l’OCI à Istanbul : L’Algérie alerte sur le chaos régional  appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juin 21, 2025 - 22:23
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51e session de l’OCI à Istanbul : L’Algérie alerte sur le chaos régional 

Depuis Istanbul, où il participe à la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a dressé ce samedi un tableau saisissant de la situation régionale. Dans un discours d’une grande intensité, il a dénoncé la dérive du droit international, l’impunité de l’entité sioniste et la tentation hégémonique qui menace la stabilité mondiale.

Sur un ton grave, M. Attaf a ouvert son intervention par un constat alarmant, déclarant que « notre session ordinaire se tient dans un contexte international et régional qui est, au minimum, tout sauf ordinaire ». Le chef de la diplomatie a évoqué une situation critique, voire « tragique », marquée par l’effacement total des lois internationales, y compris la Charte des Nations unies. Il a souligné que « les équilibres d’un ordre mondial civilisé sont bouleversés, et la logique de la force n’est soumise à aucune limite ».

Le ministre a ainsi fustigé une époque où les concepts fondamentaux sont renversés au point que « certains plaident le droit de l’agresseur à se défendre et à se venger de sa victime ». Il a aussi dénoncé une volonté assumée de remodeler l’ordre du Moyen-Orient et, au-delà, l’ordre international au gré des intérêts d’un seul acteur, au mépris des souverainetés et des peuples. Il a ensuite dressé un panorama des tensions croissantes au Moyen-Orient, où « l’agression israélienne contre l’Iran » ouvre la voie à « une guerre ouverte aux conséquences incalculables », rappelant que cette nouvelle escalade s’ajoute à une série d’attaques répétées de l’entité sioniste contre la Syrie, le Liban et le Yémen. Des agressions qui, a-t-il relevé, « se poursuivent jusqu’à cette heure même ».

Mais c’est surtout la situation en Palestine qui a occupé le cœur de son allocution. « Aujourd’hui, comme hier, l’occupant sioniste refuse de déposer les armes de la guerre qu’il impose au peuple palestinien de Gaza depuis près de deux ans », a-t-il dénoncé. Il a salué la résilience des peuples arabes, « confrontés à l’obstination de l’occupant à poursuivre ses illusions sécuritaires au détriment de la sécurité et de la stabilité des autres ».

 

Remise en cause radicale des concepts de sécurité 

Face à l’impunité de l’entité sioniste, M. Attaf s’est interrogé : « Quelle est donc cette sécurité à sens unique que s’octroie l’occupation israélienne ? Une sécurité fondée sur la violation des souverainetés, l’unité et l’intégrité de tous les Etats de la région ? Une sécurité bâtie sur l’hégémonie absolue et le piétinement de toutes les règles du droit international et de la Charte des Nations unies ? »

Il a affirmé que le moment est venu de revoir fondamentalement le concept même de sécurité au Moyen-Orient. Il a appelé à « poser cette question dans toutes ses dimensions, sur des bases justes, authentiques, excluant toute prééminence d’un acteur au détriment des autres, toute exonération d’un camp de ses responsabilités et toute politique de deux poids, deux mesures ». Pour le chef de la diplomatie, l’instauration d’une paix durable passe nécessairement par une solution juste et définitive à la question palestinienne.

Attaf a, en outre, tenu à rappeler que la position de l’Algérie est constante, celle que la paix au Moyen-Orient ne saurait être atteinte sans la fin de l’occupation des territoires palestiniens et arabes ainsi que la création d’un Etat palestinien souverain, avec El-Qods pour capitale. Il a insisté sur le fait que « la paix et la sécurité ne peuvent être assurées que si tous les acteurs se soumettent, à égalité, aux règles du droit international. »

Dans ce cadre, il a dénoncé « le régime d’exception dont bénéficie l’occupation sioniste, un régime marqué par l’impunité, l’absence de responsabilité et l’absence de sanctions ». Il a également plaidé pour « l’abandon de la logique de la force, de l’hégémonie et de l’imposition du fait accompli ».

Pour conclure, le ministre Attaf a affirmé que ces principes ne sauraient être ignorés ni occultés, soulignant que « ce sont là des vérités évidentes, des constantes immuables et des conditions fondamentales qu’on ne saurait contourner si l’on veut instaurer une paix juste, durable et définitive dans l’ensemble du Moyen-Orient ».

 

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