69ème anniversaire de l’UGTA : L’augmentation du SNMG sera-t-elle actée ?

Le 24 février 1956 est né l’Union générale des travailleurs algériens. Aujourd’hui coïncide avec le 69^ème anniversaire de sa création, quand bien même ça aurait pu être le 79^ème, si la Commission ouvrière mise sur pied au sein du MTLD par Aïssat Idir, son fondateur et son leader historique n’avait pas subi les divergences à l’intérieur de ce parti. Il a donc fallu attendre la création du FLN et le déclenchement de la lutte armée, pour voir le projet de constitution d’un syndicat rattaché organiquement au mouvement national prendre forme. L’idée en elle-même datait de 1947, lorsque Aïssat Idir avait quitté la CGT, lui reprochant notamment son retrait par rapport à la question coloniale. Cela ne veut absolument pas dire que les luttes syndicales étaient absentes avant la naissance de l’UGTA. Bien au contraire, elles étaient intimement liées aux luttes anticoloniales. Et la preuve fût donnée par les dockers algériens, qui refusèrent dès 1949 de charger les bateaux transportant des armes au Vietnam. Dès 1956, l’UGTA fit preuve d’un engagement politique des plus combatifs. Sa contribution dans la réussite de la grève des 8 jours, du 28 janvier au 4 février 1957 avait été décisive particulièrement au sein de l’émigration. Après l’assassinat en détention de Aïssat Idir en 1959, l’UGTA poursuivit la lutte jusqu’à l’indépendance. De 1962 à 1978, la Centrale syndicale, unique représentant des travailleurs, prit part activement à l’effort national de construction socialiste, avant que le changement de cap décidé dans le sillage de l’ouverture économique, lui impose la nécessité de s’adapter aux nouvelles réalités marquées par le début du pluralisme syndical et politique. Lors de la tenue de son 8^ème congrès en juin 1990, l’UGTA adopta ses statuts aux nouvelles données politico-économiques et à la nouvelle législation du travail. La grève de juin 1990 fût un succès historique. Ses résultats se manifestèrent par une première augmentation du SNMG et les allocations familiales, ainsi que l’institution des rencontres tripartites. L’opposition de l’UGTA à la montée de l’islamisme radical mit au premier plan Abdelhak Benhamouda. Celui-ci s’avérera un dirigeant syndicaliste hors-pair, doté d’un immense charismatique. Son assassinat en janvier 1997 constitua un tournant dans l’évolution de la Centrale, qui ne tarda pas à être prise en otage par la Issaba. Que l’on se rappelle, quand Abdelmadjid Sidi Saïd occupait la scène, c’est toujours l’UGTA qui faisait acte de présence à travers sa personne, et lorsqu’il disparaissait de la scène, c’est la Centrale syndicale qui devenait subitement transparente. Durant deux décennies, rares ont été les occasions où ses lieutenants sont apparus au premier plan, notamment les grandes dates célébrées par le syndicat : l’anniversaire de sa création qui coïncide avec celui de la nationalisation des hydrocarbures, et la fête internationale du travail. Aujourd’hui, l’UGTA est appelée plus que jamais à s’adapter à la nouvelle phase que vit le pays, tout en préservant son caractère revendicatif, comme elle l’a déjà démontré lorsqu’elle avait sollicité récemment le président de la République pour une augmentation du SNMG. Une mesure que pourrait prendre aujourd’hui Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du double anniversaire : naissance de l’UGTA et nationalisation des hydrocarbures.

Mohamed Mebarki

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