Affaire Mohamed Belghit : Le CNES s’implique
L’affaire du professeur d’histoire Mohamed Belghit, auteur d’un grave dérapage, lorsqu’il a qualifié Tamazight – pourtant reconnue comme constante nationale – de « projet idéologique d’inspiration franco-sioniste », continue d’agiter la communauté universitaire. Entre partisans de l’universitaire qui dénoncent son incarcération, et ceux jugeant cette mesure comme étant justifiée, le débat prend les allures de confrontation, à […] The post Affaire Mohamed Belghit : Le CNES s’implique first appeared on L'Est Républicain.

L’affaire du professeur d’histoire Mohamed Belghit, auteur d’un grave dérapage, lorsqu’il a qualifié Tamazight – pourtant reconnue comme constante nationale – de « projet idéologique d’inspiration franco-sioniste », continue d’agiter la communauté universitaire. Entre partisans de l’universitaire qui dénoncent son incarcération, et ceux jugeant cette mesure comme étant justifiée, le débat prend les allures de confrontation, à coups de communiqués publiés sur les réseaux sociaux. En marge de cette agitation, qui reste confinée au milieu universitaire, le Conseil National des Enseignants du Supérieur (CNES) a décidé de s’impliquer. Dans un communiqué rendu public samedi passé, l’instance a réagi à une directive émise par le doyen de la faculté des sciences sociales et humaines de l’Université de Chlef. Datée du 8 mai 2025, cette note interdit aux enseignants du département d’histoire de s’exprimer dans les médias étrangers sans autorisation préalable de l’administration. Visiblement irrité par cette démarche, Le CNES y voit un « précédent très grave », portant atteinte à l’image de l’Algérie et exposant l’université algérienne à une campagne de dénigrement que certaines parties pourraient exploiter. Adoptant une position académique mesurée, le Conseil a tenu à rappeler que les libertés académiques en Algérie constituent « un droit constitutionnel et humain fondamental pour les membres de la communauté universitaire ». « Ces libertés leur permettent d’exercer leurs fonctions d’enseignement et de recherche librement, sans censure ni restriction, à condition de ne pas porter atteinte à l’ordre public ou aux droits d’autrui », précise-t-il. Tout en refusant fermement d’interférer dans les décisions de justice, le CNES estime que l’initiative du doyen s’inscrit en contradiction totale avec la politique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celle de l’université. Il considère que ce celui-ci a commis un acte ayant « gravement nui à la réputation de l’Algérie d’abord, et de l’université algérienne ensuite ». Le CNES a conclu en soulignant que si une infime proportion de professeurs « ont pu être influencés par des médias étrangers », la grande majorité des universitaires algériens demeurent fidèles aux principes du pays et défendent sa politique intérieure et extérieure. Tout en prenant ses distances avec la sortie médiatique de Mohamed Belghit, le CNES a tenu à rappeler que les libertés académiques sont bel et bien une réalité en Algérie, et qu’elles s’exercent au quotidien.
M. M.
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