Afin de réduire la dépendance aux armateurs étrangers : Madar Maritime veut développer la flotte nationale

Face à la dépendance aux armateurs étrangers, qui engendre une importante sortie de devises, Madar Maritime Company (MMC) s’engage dans le développement de la flotte nationale. En misant sur l’acquisition de navires et le transport stratégique de marchandises, en sus du transport des voyageurs, l’entreprise vise à renforcer la souveraineté logistique de l’Algérie, tout en s’inscrivant dans les priorités économiques du pays.

Dans cette optique, le P-DG de Madar Maritime Company, Ali Ourak, a mis en avant les conséquences économiques de la dépendance actuelle à la flotte étrangère. « Une part importante des devises sort du pays sous forme de frais de transport maritime payés à l’étranger », a-t-il tenu à souligner. Pour lui, la création et le développement d’une flotte nationale permettraient à l’Algérie de retenir ces flux financiers, améliorant ainsi sa balance commerciale.

Au-delà des enjeux macroéconomiques, ce changement profiterait directement aux entreprises locales. « Le recours à des navires sous pavillon national permettrait de réduire les coûts logistiques, de stabiliser les tarifs et d’assurer une plus grande fiabilité dans l’acheminement des marchandises, étant des éléments décisifs pour la compétitivité », a expliqué Ali Ourak.

Pour la compagnie maritime, le moment est propice. Les réformes engagées par l’Etat, notamment la priorité accordée aux pavillons nationaux, la simplification des démarches d’investissement et les incitations fiscales en faveur des armateurs nationaux, ouvrent la voie à un véritable redéploiement maritime, a souligné le P-DG de MMC.

Ourak a précisé, dans un entretien accordé à la revue DZEntreprise, que la compagnie compte « tirer pleinement parti de ces avancées » en accélérant l’acquisition de navires et en s’impliquant activement dans le transport stratégique de marchandises, telles que les produits agroalimentaires ou les matériaux de construction.

MMC prévoit également de miser sur l’innovation numérique pour optimiser la gestion de sa flotte. Une plate-forme intégrée permettra de suivre, en temps réel, les mouvements des navires, les opérations portuaires, la maintenance technique et la consommation énergétique, selon son premier responsable.

La compagnie envisage aussi l’adoption de solutions de traçabilité basées sur les objets connectés (IoT) et la blockchain afin d’assurer, selon M. Ourak, un suivi fiable et sécurisé des marchandises à chaque étape de leur parcours.

Par ailleurs, la société est engagée dans une démarche écoresponsable, et entend intégrer à sa flotte des navires à propulsion alternative comme le GNL et la motorisation hybride ou électrique. « Nous tenons compte des enjeux environnementaux et des exigences des organisations internationales comme l’OMI », a affirmé Ourak, ajoutant que des études sont en cours pour adapter les choix technologiques aux différents segments de transport ciblés.

En outre, le P-DG a souligné que le développement maritime passe aussi par l’humain. Ainsi,, dans ce sens, des partenariats sont en cours avec des écoles spécialisées (ENSM, EHTIM…) pour accueillir stagiaires et futurs officiers.

L’entreprise prévoit également des programmes de formation continue ainsi que la création d’une académie interne axée sur le renforcement des compétences managériales et techniques. Des campagnes de sensibilisation viendront compléter cet effort, avec l’ambition de susciter des vocations dans les métiers du transport maritime et de la logistique.

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