Aujourd’hui, premier échange de prisonniers à Ghaza

On se souvient qu’à peine un accord de cessez-le-feu a-t-il été conclu au Liban que le Premier ministre israélien prenait la parole pour préciser que ceci n’était pas la paix mais rien qu’une trêve. Il dira la même chose quelques jours plus tard, lorsque ce même cessez-le-feu sera entré en vigueur. Ce qui montre bien […]

Jan 18, 2025 - 21:20
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Aujourd’hui, premier échange  de prisonniers à Ghaza

On se souvient qu’à peine un accord de cessez-le-feu a-t-il été conclu au Liban que le Premier ministre israélien prenait la parole pour préciser que ceci n’était pas la paix mais rien qu’une trêve. Il dira la même chose quelques jours plus tard, lorsque ce même cessez-le-feu sera entré en vigueur. Ce qui montre bien que sa préférence à lui et à son camp, ce n’était pas même la trêve mais la poursuite des bombardements aériens, non moins destructeurs que meurtriers, contre le Liban et sa population. Au moment où ces lignes sont écrites, et bien que son gouvernement ait ratifié l’accord de cessez-le-feu à Ghaza, Benjamin Netanyahou n’a encore rien dit, ni qu’il s’agissait d’une trêve ni que c’était assurément la paix. Il ne peut pas dire que c’est juste une trêve sans mécontenter non pas seulement une partie probablement majoritaire de son opinion, dont à vrai dire il ne s’est jamais vraiment soucié, mais Donald Trump, qui s’est attribué tout le mérite de ce qui arrive. Pas plus qu’il ne puisse dire que c’est la paix, sans mettre en grand péril la cohésion de son gouvernement, laquelle déjà ne tient qu’à un fil. Il faut bien pourtant qu’il rompe son silence, étant donné que dès aujourd’hui dimanche a lieu le premier échange de prisonniers.

Il s’en produira chaque dimanche jusqu’à la fin de la première étape de l’accord, d’une durée de six semaines. Mais alors, il n’y aura eu que 33 captifs israéliens de libérés, sur plus d’une centaine, c’est-à-dire qu’il en restera pas mal qu’il faudra rendre à leurs familles. Tant que c’était Joe Biden qui était à la Maison-Blanche, Netanyahou n’en faisait qu’à sa tête. Trump n’a pas encore pris la relève que déjà Netanyahou fait non pas ce que bon lui semble mais ce qui lui est demandé, ce que Trump a décidé autrement dit. Pour autant, il faut s’attendre à ce qu’il essaye de ruer dans les brancards, à violer le cessez-le-feu toutes les fois qu’il serait possible, ainsi qu’il a fait au Liban. L’idéal pour lui et les siens, ce serait que la guerre reprenne dès la fin de la première étape, qu’il n’y ait pas de deuxième étape, même si cela devrait entraîner la condamnation à mort des captifs non encore libérés. Mais cet idéal est hors de portée. Entre le moment où l’accord de cessez-le-feu a été annoncé et sa mise en œuvre, Israël a intensifié ses raids contre la population civile, tuant et blessant davantage que d’habitude. Quel meilleur aveu qu’il n’a pas gagné la guerre, si non plus, il est vrai, il ne l’a pas perdue ? La libération des détenus du point de vue de beaucoup d’Israéliens n’est pas le but de la guerre, mais seulement l’un d’entre eux. Le principal en est
l’anéantissement de la résistance palestinienne, prélude à la déportation de la population de Ghaza et à la liquidation de la cause palestinienne. Il se trouve que les pertes de l’armée israélienne n’ont jamais été aussi importantes que lors des derniers jours précédant le cessez-le-feu. Preuve que la résistance loin d’être devenue l’ombre de ce qu’elle était est au contraire restée combattive, redoutable, encore en possession de ses moyens. Elle pourrait tenir encore longtemps. A la veille du cessez-le-feu, il semblait hors de question qu’Israël consente à retirer ses troupes, ou même seulement à autoriser le retour des déplacés du nord, deux conditions posées par la résistance, qui finalement se réalisent.