Bejaia se remémore les scènes de joie du 5 juillet 1962

BEJAIA - A l'occasion du 63e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, les moudjahidine et des habitants de Bejaia se remémorent les scènes de liesse, le 5 juillet 1962, à travers les rues et les villages de cette wilaya, fêtant l’indépendance de l'Algérie. Cette journée historique a été fêtée avec plus de faste au chef-lieu de willaya, mais aussi dans d'autres agglomérations de la région, dont El-kseur, Sidi-Aich, Seddouk, Akbou et Tazmalt, situées essentiellement dans la vallée de la Soummam, se souviennent des moudjahidine. Embarqués notamment sur des camions, des citoyens, toutes catégories confondues, ont sillonné les artères de la ville de Bejaia, notamment entre la place du 1er novembre (ex-place Gueydon) et Ighil Ouazzoug, à l’extrémité Ouest, mais aussi les grandes routes interurbaines dans un va-et-vient qui a duré jusqu’à la tombée de la nuit, se souvient Lounès Bensoula, ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN), du haut de ses 92 ans. "Même les oiseaux qui avaient disparu du ciel des années durant, avaient soudainement fait leur réapparition voltigeant en folle farandole, tout près de la foule", rapporte-t-il, amusé, mais qui en tire un argument de plus pour rebondir sur les méfaits du colonialisme, arrivé du fait des bruits des obus et du napalm déversés sur les montagnes jusqu’à anéantir la vie florale et animale. "Rien n’a échappé à la hargne raciste et à la barbarie sauvage du colonialisme", a-t-il rappelé, expliquant la joie et le bonheur qui s’étaient emparés des populations et qui en ont trouvé l’occasion "non seulement pour saluer la victoire, mais aussi pour célébrer la défaite du colonialisme et de son projet sordide et mortifère". "Le coût et les souffrances humaines subies sont incommensurables", a résumé le moudjahid, avant d’être gagné par l’émotion du souvenir, l’Istichad (le martyr) de ses compagnons d’armes et des membres de sa famille, littéralement décimés. "Il y a eu des atrocités, des crimes graves et odieux, et le 5 juillet a fait l’effet d’une victoire sur la tyrannie", a poursuivi "Da Lounès" qui a participé à la parade militaire et à la joie populaire ce jour à Bejaia. Les témoignages recueillis par l’APS s’accordent tous sur une même résonnance, celle de la joie de la liberté arrachée et de la victoire sur la France coloniale, dont le cheminement a commencé à se concrétiser dès la signature des accords d’Evian et l’entrée en vigueur du cessez le feu le 19 mars 1962. "Nous avions du mal à y croire, mais la situation sur le terrain a fini par persuader la majorité des moudjahidine de la fin du colonialisme et de la victoire", se remémore, pour sa part, le moudjahid Mohand Cherif Hamici, ancien officier et baroudeur de la wilaya III historique, qui a vécu pleinement jusqu’au détail la proclamation de l’indépendance et les festivités qui ont accompagné cette journée mémorable. Basé avec son unité de moudjahidine, conduite alors par le colonel Amira Bouaouina, décédé en avril 2024, dans l’Akfadou et toute la région d’Ath-Mansour à l’ouest, il n’a eu de cesse avec ses pairs de faire des descentes à Bejaia pour superviser et, par ricochet, préparer les festivités. Du 3 au 4 juillet 1962, l’action était essentiellement dirigée vers la reprise des garnisons et le désarmement des soldats de l’armée coloniale, ainsi que la préparation des conditions permettant aux moudjahidine d’investir les lieux. Les forts de Bordj-Moussa, la Casbah, Barral et le siège de la légion étrangère ont, tour à tour, été occupés et leur matériel et autre équipement récupéré. Des camions, des véhicules légers et autres équipements ont été utilisés pour la parade des moudjahidine et les défilés populaires qui les accompagnaient, a-t-il confié, considérant la date du 5 juillet 1962 comme sa 2e naissance.  

Juil 5, 2025 - 16:42
 0
Bejaia se remémore les scènes de joie du 5 juillet 1962
Bejaia se remémore les scènes de joie du 5 juillet 1962

BEJAIA - A l'occasion du 63e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, les moudjahidine et des habitants de Bejaia se remémorent les scènes de liesse, le 5 juillet 1962, à travers les rues et les villages de cette wilaya, fêtant l’indépendance de l'Algérie.

Cette journée historique a été fêtée avec plus de faste au chef-lieu de willaya, mais aussi dans d'autres agglomérations de la région, dont El-kseur, Sidi-Aich, Seddouk, Akbou et Tazmalt, situées essentiellement dans la vallée de la Soummam, se souviennent des moudjahidine.

Embarqués notamment sur des camions, des citoyens, toutes catégories confondues, ont sillonné les artères de la ville de Bejaia, notamment entre la place du 1er novembre (ex-place Gueydon) et Ighil Ouazzoug, à l’extrémité Ouest, mais aussi les grandes routes interurbaines dans un va-et-vient qui a duré jusqu’à la tombée de la nuit, se souvient Lounès Bensoula, ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN), du haut de ses 92 ans.

"Même les oiseaux qui avaient disparu du ciel des années durant, avaient soudainement fait leur réapparition voltigeant en folle farandole, tout près de la foule", rapporte-t-il, amusé, mais qui en tire un argument de plus pour rebondir sur les méfaits du colonialisme, arrivé du fait des bruits des obus et du napalm déversés sur les montagnes jusqu’à anéantir la vie florale et animale.

"Rien n’a échappé à la hargne raciste et à la barbarie sauvage du colonialisme", a-t-il rappelé, expliquant la joie et le bonheur qui s’étaient emparés des populations et qui en ont trouvé l’occasion "non seulement pour saluer la victoire, mais aussi pour célébrer la défaite du colonialisme et de son projet sordide et mortifère".

"Le coût et les souffrances humaines subies sont incommensurables", a résumé le moudjahid, avant d’être gagné par l’émotion du souvenir, l’Istichad (le martyr) de ses compagnons d’armes et des membres de sa famille, littéralement décimés.

"Il y a eu des atrocités, des crimes graves et odieux, et le 5 juillet a fait l’effet d’une victoire sur la tyrannie", a poursuivi "Da Lounès" qui a participé à la parade militaire et à la joie populaire ce jour à Bejaia.

Les témoignages recueillis par l’APS s’accordent tous sur une même résonnance, celle de la joie de la liberté arrachée et de la victoire sur la France coloniale, dont le cheminement a commencé à se concrétiser dès la signature des accords d’Evian et l’entrée en vigueur du cessez le feu le 19 mars 1962.

"Nous avions du mal à y croire, mais la situation sur le terrain a fini par persuader la majorité des moudjahidine de la fin du colonialisme et de la victoire", se remémore, pour sa part, le moudjahid Mohand Cherif Hamici, ancien officier et baroudeur de la wilaya III historique, qui a vécu pleinement jusqu’au détail la proclamation de l’indépendance et les festivités qui ont accompagné cette journée mémorable.

Basé avec son unité de moudjahidine, conduite alors par le colonel Amira Bouaouina, décédé en avril 2024, dans l’Akfadou et toute la région d’Ath-Mansour à l’ouest, il n’a eu de cesse avec ses pairs de faire des descentes à Bejaia pour superviser et, par ricochet, préparer les festivités.

Du 3 au 4 juillet 1962, l’action était essentiellement dirigée vers la reprise des garnisons et le désarmement des soldats de l’armée coloniale, ainsi que la préparation des conditions permettant aux moudjahidine d’investir les lieux.

Les forts de Bordj-Moussa, la Casbah, Barral et le siège de la légion étrangère ont, tour à tour, été occupés et leur matériel et autre équipement récupéré.

Des camions, des véhicules légers et autres équipements ont été utilisés pour la parade des moudjahidine et les défilés populaires qui les accompagnaient, a-t-il confié, considérant la date du 5 juillet 1962 comme sa 2e naissance.