Centre culturel algérien à Paris: Une soirée en hommage à Fadéla Dziria, Meriem Abed et Idir

Le Centre culturel algérien à Paris organise le 15 février courant une soirée musicale en hommage à trois grands artistes qui ont laissé leur empreinte dans la musique algérienne, à savoir Fadéla Dziria, Meriem Abed et Idir. Par Abla Selles Il s’agit d’«une soirée qui honorera la mémoire de trois artistes légendaires, Fadéla Dziria, Meriem […]

Fév 10, 2025 - 22:56
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Centre culturel algérien à Paris: Une soirée en hommage à Fadéla Dziria, Meriem Abed et Idir

Le Centre culturel algérien à Paris organise le 15 février courant une soirée musicale en hommage à trois grands artistes qui ont laissé leur empreinte dans la musique algérienne, à savoir Fadéla Dziria, Meriem Abed et Idir.

Par Abla Selles

Il s’agit d’«une soirée qui honorera la mémoire de trois artistes légendaires, Fadéla Dziria, Meriem Abed et Idir, qui resteront éternellement une source d’inspiration incontournable et intarissable. Cette soirée sera une autre occasion qui nous permettra de revivre et revisiter leur répertoire sublime ayant traversé les âges. Une soirée de partage et de transmission. L’honneur sera à la mémoire collective. Un spectacle authentique comprenant une variété de tableaux artistiques», annoncent les organisateurs.
Des artistes connus pour leurs belles prestations artistiques et voix prennent part à cette soirée, dont l’interprète de musique andalouse Imène Sahir, Fazila, Said Yanni, Sandra, Amine Bouadda, Nadia Rayane et Rafik Kortibi, précise la même source.
Fadéla Dziria, de son vrai nom Fadéla Madani, est une cantatrice algérienne spécialisée dans la chanson Hawzi et Aroubi. Elle est l’une des figures de proue de cette musique à Alger.
Dès son jeune âge, Fadéla s’adonne à la chanson en imitant la grande Cheikha Yamna Bent el Hadj el Mahdi et plus tard en reprenant à son compte les mélodies de la diva. Elle fut découverte lors d’une émission de Radio Alger de Mohamed Elhabib Hachelaf et Djillali Haddad «Min koul féne chouiya». Elle est ensuite partie en France où elle a rencontré Abdelhamid Ababsa qui lui a appris plusieurs mélodies en vogue à l’époque. Dès son retour en Algérie, Fadéla Dziria adopte le style algérois en intégrant le groupe de Meriem Fekkaï. Depuis, l’artiste défunte n’a cessé de démontrer un talent et une créativité hors pair. Elle est décédée le 6 octobre 1970 à Alger, laissant derrière elle un répertoire artistique très riche.
Meriem Abed est née à Notre Dame d’Afrique, à Alger. Elle a commencé sa carrière artistique en 1951 dans les émissions enfantines de la radio. Au fil des années, Meriem Abed et devenue professionnelle, notamment en 1958 avec son tube El Bahdja m’dinet el djazair. Après sa ville natale, elle quitte Oran, où elle s’était réfugiée pour un temps, pour Paris. Cet exil donnera entre autres l’émouvante chanson Aini Tebki Watnouh. Ses chansons telles que Hakda bghali saadi et Ach djrali ont connu un franc succès.
Quant à Idir, c’est un chanteur et musicien d’expression amazighe. Il fut, dans les années 1970, le compositeur et interprète de «A Vava Inouva», le premier succès international maghrébin. Il a traversé les générations et au-delà de la communauté kabyle, rallié autour de lui un public arabophone et français. Idir, de son vrain nom Hamid Cheriet, est né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, un village de la Grande Kabylie. Ses premières notes de musique sortent de la flûte de berger dont, enfant, il apprend à jouer dans sa montagne. Sa famille quitte sa région natale pour Alger, où en grandissant, il prend petit à petit conscience de la nécessité d’affirmer son identité. Il choisit de s’appeler Idir, en référence à une ancienne tradition berbère. Dans une émission diffusée à la radio, on lui demande de remplacer au pied levé la chanteuse Nouara, portée malade, pour interpréter notamment «Ersed a Yides», une berceuse qu’il avait écrite pour elle. Les auditeurs tombent sous le charme. La maison de disques algérienne Oasis lui fait rapidement enregistrer un 45-tours comprenant ce titre ainsi que «A Vava Inouva» que les gens ont pris ensuite comme une sorte d’hymne à l’identité. Il s’installe en France («mais toujours avec une valise prête dans la tête») et renonce à son projet de métier dans l’industrie pétrolière. «La chanson m’avait choisi», commentait le chanteur quand il égrenait ses souvenirs. Puis il faudra attendre 1993, une longue parenthèse, le temps de régler juridiquement un différend avec son ancien producteur pour le suivant, Les Chasseurs de lumières. Idir enregistre en fait avec parcimonie au fil de sa carrière. A. S.