Explosions nucléaires françaises de Reggane : un crime d’Etat imprescriptible
Les explosions nucléaires menées, à partir du 13 février 1960, par la France coloniale dans la région de Reggane, wilaya d’Adrar, au cœur du Sahara algérien, constituent une preuve tangible d’un crime et un terrorisme d’Etat imprescriptible commis par la France coloniale à l’encontre du peuple algérien sans défense, a affirmé le chercheur universitaire, Abdelfettah […]
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Les explosions nucléaires menées, à partir du 13 février 1960, par la France coloniale dans la région de Reggane, wilaya d’Adrar, au cœur du Sahara algérien, constituent une preuve tangible d’un crime et un terrorisme d’Etat imprescriptible commis par la France coloniale à l’encontre du peuple algérien sans défense, a affirmé le chercheur universitaire, Abdelfettah Belaâroussi.
L’académicien, chercheur en histoire des explosions nucléaires françaises dans la région (université d’Adrar) a indiqué à l’APS que « l’Etat français avait alors choisi la région de Reggane, Sud du pays, comme scène de son crime d’Etat, dans son acception entière, et dont l’arme et la scène du crime sont encore perceptibles ».
« Même les victimes sont encore là et les séquelles qu’elles portent encore témoignent de l’abominable crime et de ses effets néfastes sur l’homme et son environnement », a-t-il ajouté.
Faisant le lien entre les explosions nucléaires français et l’apparition de plusieurs maladies, le chercheur a souligné que « ces explosions radioactives dans le Sahara algérien ont été à l’origine de lourdes maladies, dont différents types de cancer, en plus de l’apparition de malformations congénitales chez les nouveaux nés, de maladies ophtalmologiques et d’autres pathologies chroniques causées par la radioactivité, qui n’a rien épargné, y compris le couvert végétal de la région.
Les zones agricoles oasiennes ont été, en effet, gravement affectées par cet empoisonnement nucléaire colonial, dont les séquelles sont encore visibles dans la région de Reggane, de par la contamination de l’environnement ayant provoqué un recul des rendements et de la qualité de certains produits agricoles.
Concernant l’étendue de cette contamination, M. Belaâroussi note que l’irradiation s’est aggravée par d’autres facteurs naturels, tels que les vents et les tempêtes de sable saisonniers, balayant la région et véhiculant des particules ionisantes dont l’impact perdure sur des milliers d’années, selon certaines études scientifiques, exposant ainsi la région à un danger continu causé par l’odieux crime perpétré par la France coloniale.
De ce fait, l’Algérie mène une bataille sur la mémoire nationale, dont les explosions en constituent un important dossier, relève le chercheur, estimant qu’il appartient à l’Etat français de s’engager moralement, et par la force de la loi, à remettre la cartographie des sites d’enfouissement et d’existence des déchets nucléaires, assainir et décontaminer la région, restituer les archives techniques et médicaux des explosions et suspendre la mise en œuvre de la loi Morin promulguée le 5 janvier 2010 par la France et ayant privé les Algériens de toutes formes d’indemnisation.
Rappelant les luttes menées par la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), une coalition d’organisations non-gouvernementales militant pour le désarmement nucléaire, lauréate du Prix Nobel de la paix de 2017, qui appelle la France coloniale à ne pas occulter son histoire des explosions nucléaires, l’interlocuteur a salué, en outre, les efforts et la volonté des hautes autorités du pays, à leur tête la président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, à travers sa défense inlassable du dossier de la mémoire nationale et de le placer en tête des priorités dans les relations algéro-françaises, notamment le volet de ces explosions nucléaires et l’assainissement de la région de la radioactivité et la prise en charge des victimes.
Dans l’optique de déjouer les manigances françaises usant de diverses formules pour falsifier les faits et tromper l’opinion publique mondiale en vue d’occulter l’histoire de ses crimes contre le peuple algérien, le chercheur Belaâroussi a invité l’élite nationale à poursuivre la bataille qui « n’est pas moins importante que celles menées par nos aïeux pour le recouvrement de notre souveraineté nationale et de la dignité du peuple algérien ».
Il s’agit, dit-il, « d’un combat de terminologie et une démarche importante dans la définition des concepts à partir de leur réalité linguistique et concrète et non celle véhiculée par la propagande française ».
R. N.