Congrès international de chirurgie pédiatrique : Conférences de qualité et débats fructueux à El Eulma

La chirurgie mini-invasive pédiatrique, les anomalies congénitales du rein et des voies urinaires, ainsi que les pathologies de la hanche de l’enfant ont constitué le fil rouge du programme de communications orales et de posters du premier congrès international de chirurgie pédiatrique, organisé avant-hier et hier, soit dimanche 6 et lundi 7 avril, à El Eulma. Tenu à l’école normale supérieure Messaoud Zeghar, cet événement de haut niveau a été mis sur pied par le service de chirurgie pédiatrique de l’Etablissement Hospitalier Spécialisé (EHS) d’El Eulma. Selon le chef de fil du comité d’organisation, Pr Djelloul Achouri, cette première manifestation a réuni plusieurs experts internationaux, dont le Pr Sameh Schaheta, président de l’organisation mondiale de chirurgie pédiatrique, connu pour une technique spécifique dans cette spécialité qui porte son nom, ainsi que Dr Doudou Gueye, représentant de la société sénégalaise de chirurgie pédiatrique, et des professeurs éminents en provenance de Mauritanie, de Tunisie et de Libye. « Notre objectif est de former nos jeunes résidents, d’échanger des expériences et de partager notre savoir-faire. Nous avons abordé plusieurs thèmes, tels que la chirurgie mini-invasive, la prise en charge des pathologies de la hanche de l’enfant, ainsi que les maladies urinaires, qui représentent un véritable défi », a déclaré Pr Achouri à L’Est Républicain. Et d’ajouter : « Pour cette première édition, notre souci a été de proposer un programme multidisciplinaire riche et varié, tourné vers l’avenir, mettant en lumière les avancées les plus récentes et les pratiques novatrices dans ce domaine ». Il convient de noter que le Pr Sameh Schaheta a réalisé plusieurs interventions sur les testicules intra-abdominaux, diffusées en direct depuis le bloc opératoire du service de Pr Achouri, et suivies en temps réel dans la salle de conférences où se tenait le congrès. Le Pr Schaheta a expliqué sa technique, qui vise à améliorer la qualité de vie des enfants atteints de cette pathologie : « Pendant plus de soixante ans, l’ancienne technique, pratiquée par des experts anglais et américains, ne permettait pas de faire descendre le testicule jusqu’en bas, car il était nécessaire de couper son artère principale. Bien que cela favorisait la descente du testicule, cela affectait la capacité de reproduction et augmentait le risque d’infertilité. N’ayant pas de choix à l’époque, des milliers d’enfants dans le monde ont ainsi bénéficié de cette ancienne méthode », a-t-il précisé. Il a poursuivi : « J’ai eu la chance de développer une nouvelle technique qui permet de préserver l’artère en la laissant s’allonger progressivement après une première intervention par laparoscopie, qui dure environ une demi-heure. Une seconde intervention, deux mois plus tard, permet de faire descendre le testicule sans couper l’artère ». Cette technique a été largement saluée dans les milieux scientifiques et est désormais utilisée en Angleterre, en Amérique, en Inde et au Japon. Elle est également citée dans toutes les publications scientifiques de référence. Pr Schaheta a également souligné que cette opération est pratiquée dans les services de chirurgie infantile du pays, mais que la présence de celui qui a développé la technique sur le terrain peut grandement améliorer la prise en charge. Il convient de noter que les travaux du séminaire ont été marqués par une participation active des différents services de chirurgie pédiatrique venus des quatre coins du pays, ainsi que par des débats parfois houleux, témoignant de l’engouement de ces spécialistes pour la formation médicale continue. Cela souligne la nécessité de multiplier les rencontres entre praticiens pour améliorer la prise en charge des patients. L’événement a également été l’occasion de rendre un vibrant hommage au défunt Pr Zineddine Soualili, considéré comme le père de la chirurgie infantile à Sétif. Créateur de l’unité locale de brulologie, il a introduit la célioscopie et la laparoscopie pédiatrique, ouvrant la voie à une chirurgie moderne et mini-invasive.  L’assistance a rappelé que le Pr Soualili avait consacré sa vie à la chirurgie infantile et avait posé la première pierre du projet de transplantation rénale chez l’enfant en Algérie.

Faouzi Senoussaoui 

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