Déplacements forcés des Sahraouis : Carton rouge pour le Maroc

Dans un scénario qui ressemble aux pratiques de l’entité sioniste dans les territoires occupés en Palestine, le Maroc a entamé une vaste opération de destruction ainsi que des déplacements forcés des populations sahraouies, et ce dans plusieurs régions du Sahara occidental occupé. Il s’agit d’une violation flagrante des droits humains, car l’ampleur de cette opération […] The post Déplacements forcés des Sahraouis : Carton rouge pour le Maroc appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juin 8, 2025 - 18:45
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Déplacements forcés des Sahraouis : Carton rouge pour le Maroc

Dans un scénario qui ressemble aux pratiques de l’entité sioniste dans les territoires occupés en Palestine, le Maroc a entamé une vaste opération de destruction ainsi que des déplacements forcés des populations sahraouies, et ce dans plusieurs régions du Sahara occidental occupé.

Il s’agit d’une violation flagrante des droits humains, car l’ampleur de cette opération a touché des milliers de Sahraouis, notamment ceux qui vivent depuis des décennies dans des zones situées le long de la côte atlantique. Les principales régions touchées sont surtout Dakhla, l’ancienne Villa Cisneros, ville portuaire où le régime marocain voudrait créer de vastes complexes touristiques et de loisirs, destinés à une clientèle occidentale et israélienne.

Alertées par ces pratiques, les Nations unies ont mis en garde les autorités marocaines contre ces violations, et ce dans un rapport accablant publié il y a quelques jours.

Les rapporteurs de l’ONU reprochent au régime makhzénien de forcer les détenteurs de biens sur le littoral de la côte atlantique du Sahara occidental à se déplacer, alors que ces populations sont concernées directement, grâce aux résolutions onusiennes, par le référendum sur l’autodétermination, que Rabat refuse d’appliquer en dépit des accords passés il y a plus de trente ans.

Selon le rapport, des centaines de maisons ont ainsi été détruites ou incendiées en bord de mer. Des terrains et des propriétés privées ont été confisqués entre 2022 et 2024. Des projets touristiques et des installations énergétiques sont en cours de réalisation dans cette zone. De plus en plus de multinationales comme Engie, GE Vernova ou Enim s’installent dans ces zones vidées d’habitants. Rabat continue de proposer ces réserves foncières aux investisseurs étrangers à des prix défiant toute concurrence. Des appels d’offres internationaux et même locaux sont lancés régulièrement.

Dans ce rapport, l’ONU note également une dégradation nette des droits humains avec la multiplication des actes d’intimidation et d’oppression sur les habitants. Dans une lettre adressée au roi Mohamed VI, l’ONU demande des explications sur ces agissements, appelant le Maroc à respecter ces engagements au niveau des droits humains et du droit international. Les rapporteurs demandent aussi au Maroc de garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.

Pour les observateurs, comme pour les militants des droits de l’homme au Sahara occidental, on souligne que le Maroc veut à tout prix y changer les données démographiques, et ce en facilitant la venue des multinationales et des sociétés marocaines. Ces dernières ramènent leur propre main-d’œuvre, dont la majorité seraient des Marocains. Pour les ONG, c’est une manœuvre du Makhzen pour encourager les Marocains, en quête d’emploi, à s’installer dans ces zones sahraouies.

Cette stratégie de peuplement ou de colonisation n’est pas nouvelle. Depuis l’occupation du territoire sahraoui en novembre 1975, Rabat a misé sur un déplacement de milliers de Marocains vers ce territoire, afin de changer la carte démographique en prévision d’un référendum onusien ou d’un vote interne.

Evidemment, l’occupant marocain nie ces accusations, et ce en dépit des preuves accablantes sur ses exactions, dénoncées depuis des années par les ONG internationales.

Pour rappel, il y a deux mois, le représentant du Front Polisario auprès de la Suisse, des Nations unies et des organisations internationales à Genève, l’ambassadeur Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé que les déplacements forcés des Sahraouis dans plusieurs régions des territoires occupés du Sahara occidental « participent de la politique de colonisation et de l’exploitation illégale des ressources du peuple sahraoui perpétuées par l’occupant marocain ».

Oubi Bouchraya Bachir a précisé que « les régions concernées par les opérations de déplacement présentent un fort potentiel en matière d’énergie éolienne que le Makhzen veut exploiter dans sa course effrénée pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Union européenne ».

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