Entretiens à Madrid entre Merad et Grande-Marlaska: L’immigration clandestine et la sécurité, les sujets clef

L’immigration clandestine et le phénomène des Algériens qui déferlent sur les côtes espagnoles, avec son lot de morts, ont constitué les dossiers cruciaux qui ont été examinés, lundi et mardi, par le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, qui effectue depuis lundi dernier une visite de travail à Madrid, avec son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska. Les […] The post Entretiens à Madrid entre Merad et Grande-Marlaska: L’immigration clandestine et la sécurité, les sujets clef appeared first on Le Jeune Indépendant.

Fév 25, 2025 - 17:07
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L’immigration clandestine et le phénomène des Algériens qui déferlent sur les côtes espagnoles, avec son lot de morts, ont constitué les dossiers cruciaux qui ont été examinés, lundi et mardi, par le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, qui effectue depuis lundi dernier une visite de travail à Madrid, avec son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska.

Les arrivées incessantes des harraga algériens avaient poussé les Espagnols et les Algériens à se concerter pour juguler, sinon réduire, le phénomène, et ce à travers des mécanismes communs. De nombreux harraga algériens, dont des mineurs, se trouvent dans des centres d’accueil, notamment à Almeria et Alicante. Mais plus grave encore, l’Algérie est devenue le point de départ de clandestins subsahariens et de Somaliens.
Cette rencontre intervient dans un contexte préoccupant d’augmentation des traversées clandestines depuis les côtes algériennes et subsahariennes vers l’Espagne. Durant la semaine du 12 au 20 février, la Guardia Civil a signalé l’arrivée d’au moins 400 migrants clandestins algériens sur les côtes espagnoles.
Le 21 février, les secours maritimes de Palma de Majorque ont secouru une embarcation transportant 23 migrants d’Afrique subsaharienne. Le lendemain, une autre embarcation de six mètres a été retrouvée en mer avec 19 Somaliens à bord.

Le drame le plus marquant reste celui de l’embarcation partie d’Aïn Taya, en Algérie, le 17 février, avec 24 Somaliens à son bord. Lorsque les secours d’Ibiza sont intervenus, seulement 19 d’entre eux ont été retrouvés vivants. Cinq personnes – quatre hommes et une femme – sont mortes en mer. Six survivants ont dû être hospitalisés pour hyperthermie et déshydratation.

Autre tragédie, des passeurs ont jeté 15 migrants algériens à la mer lorsqu’un navire des gardes-côtes espagnols s’est approché de leur embarcation. Douze d’entre eux ont pu être sauvés, mais deux sont morts et un autre est porté disparu.
En même temps, une embarcation transportant 22 Somaliens, partie de Boumerdès le 20 février, est toujours portée disparue.

Selon l’ONG Caminando Fronteras, 5 846 migrants ont débarqué aux Baléares cette année à bord de 348 embarcations, et environ 500 personnes auraient perdu la vie en tentant la traversée durant l’année 2024.

Il est également question durant la visite de M. Merad à Madrid de se pencher sur la question du renvoi en Algérie des Algériens en situation irrégulière détenus dans des centres de rétention, après leur identification.

Il a été également question du rapatriement des dépouilles des clandestins algériens morts noyés et dont les corps se trouvent dans les morgues d’Almeria, d’Alicante et des îles Baléares. Les familles des victimes avaient demandé à récupérer les dépouilles de leurs proches pour les enterrer en Algérie.

Le ministre de l’intérieur Brahim Merad et son homologue espagnol ont également discuté des moyens de mettre fin à l’arrivée, à partir du littoral algérien, des clandestins subsahariens, somaliens et d’autres nationalités.

La coopération dans ce domaine va ouvrir la voie à d’autres dossiers notamment la sécurité dans la région du Maghreb et le Sahel, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

En dépit de la crise diplomatique qui a eu lieu entre les deux pays, la coopération sécuritaire ne s’est jamais interrompue, marquée par  des échanges téléphoniques réguliers entre les ministères de l’Intérieur. Toutefois, aucune rencontre en face-à-face n’a eu lieu jusqu’à présent.

Les relations entre Alger et Madrid ont pris un tournant positif depuis les derniers mois. Un premier signe d’apaisement est survenu en novembre 2023, avec l’arrivée d’un nouvel ambassadeur algérien à Madrid. Puis, en janvier 2024, les autorités algériennes ont autorisé la reprise des transactions bancaires pour l’importation de produits avicoles espagnols, suivie en février par les viandes rouges.

Enfin, le 7 novembre 2024, la Banque centrale d’Algérie a levé toutes les restrictions commerciales avec l’Espagne, permettant un retour à la normale des échanges en 2025.

Les relations ont continué de s’améliorer. Le 21 février, en marge du G20 à Johannesburg, Albares et son homologue algérien, Attaf, se sont rencontrés pour la première fois depuis la rupture diplomatique et ont exprimé leur volonté de « renforcer encore davantage les liens entre les deux pays ».

Bien que le Traité d’amitié et de bon voisinage reste suspendu, les signes de réchauffement se multiplient. La semaine dernière, le président Abdelmadjid Tebboune qualifiait déjà l’Espagne de « pays ami » dans un message de félicitations à l’écrivain Yasmina Khadra, lauréat du Prix Casa Mediterráneo à Valence.

A l’issue de la rencontre, lundi dernier, une invitation a été adressée à Fernando Grande-Marlaska pour se rendre prochainement en visite à Alger, confirmant la volonté des deux pays de poursuivre leur rapprochement.

A Madrid, on s’attend à ce que les mois à venir servent de baromètre en vue d’évaluer la dynamique qui s’est amorcée dans les deux rives de la Méditerranée.

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