Incident des valises diplomatiques  : Retailleau enfonce la France

Une fois encore, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, prend des mesures spécialement contre l’Algérie à l’insu du Quai d’Orsay. Les autorités algériennes le savent depuis longtemps  avec ce ministre algérophobe, il ne peut y avoir que des comportements douteux, des déclarations hostiles et incendiaires contre les Algériens et tout ce qui représente même […] The post Incident des valises diplomatiques  : Retailleau enfonce la France appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 26, 2025 - 00:54
 0
Incident des valises diplomatiques  : Retailleau enfonce la France

Une fois encore, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, prend des mesures spécialement contre l’Algérie à l’insu du Quai d’Orsay. Les autorités algériennes le savent depuis longtemps  avec ce ministre algérophobe, il ne peut y avoir que des comportements douteux, des déclarations hostiles et incendiaires contre les Algériens et tout ce qui représente même symboliquement l’Algérie.

Sa dernière sortie, aussi étonnante qu’illogique, est une pure provocation, démontrant sa haine viscérale, sa mentalité raciste, xénophobe. Sa politique anti-algérienne est un aveu constant de son inspiration idéologique du courant extrémiste français, adoubée aux réseaux sionistes.

Sans aucun préalable ni notification officielle, Retailleau a décidé d’une mesure entravant l’accès des agents accrédités de l’ambassade d’Algérie en France aux zones réservées des aéroports parisiens aux fins de prise en charge des valises diplomatiques. Une mesure méprisante, unilatérale et illégale qui fait fi des conventions internationales et des usages diplomatiques.

Alger a immédiatement réagi à cette démarche, annonçant qu’elle prendrait des mesures de réciprocité avec effet immédiat. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie « a été reçu au siège du ministère des Affaires étrangères, afin de lui demander des clarifications à ce sujet. De même, le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France a pris attache avec les services compétents du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères ».

« Les démarches entreprises, tant à Alger qu’à Paris, ont permis d’établir que ladite mesure a été prise par le ministère français de l’Intérieur, à l’insu du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, dans une opacité totale et sans la moindre notification officielle comme le veulent les règles élémentaires de la pratique diplomatique. Cette mesure constitue une atteinte grave au bon fonctionnement de la mission diplomatique algérienne en France, ainsi qu’une violation manifeste des dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, en particulier son article 27, alinéa 7 », explique la même source.

Cette disposition consacre explicitement le droit reconnu à toute mission diplomatique d’« envoyer un de ses membres accrédités pour prendre livraison, directement et librement, de la valise diplomatique auprès du commandant de l’aéronef ».

Le ministère des Affaires étrangères indique également que face à cette situation, l’Algérie « a décidé d’appliquer, avec rigueur et sans délai, le principe de la réciprocité. Elle se réserve également le droit de recourir à toutes les voies légales appropriées, y compris la saisine des Nations unies, afin de faire valoir ses droits et d’assurer la protection de sa mission diplomatique en France ».

Pourtant, dans la législation diplomatique internationale, depuis les époques les plus reculées, la valise diplomatique est une affaire sacrée et sacralisée, intouchable. Même au pire moment des tensions entre deux Etats, on n’a jamais violé ce principe universel, cet acte de respect d’une éthique diplomatique et humaine. Et les exemples sont nombreux, comme ceux entre les Etats-Unis et l’Iran, ou avec le Venezuela ou Cuba, alors que les relations étaient rompues. 

 

Une pratique inédite 

 

Jamais une telle pratique saugrenue et sordide d’interdire la récupération de cette valise diplomatique n’a été décidée auparavant par une autorité ou un ministère de l’Intérieur de n’importe quel Etat, à l’insu d’un département chargé des Affaires étrangères. Retailleau a franchi le pas pour assumer le bras de fer et satisfaire sa galerie xénophobe et anti-algérienne. 

Cette mesure de Retailleau, figure de proue de cette droite extrémiste française et candidat déclaré à la prochaine présidentielle, a fait franchir la crise entre l’Algérie et la France à un seuil critique et intolérable. L’Algérie est devenue, depuis plus d’un an, un levier de politique intérieure en France, auquel la majorité de la mouvance extrémiste locale s’abreuve quotidiennement dans les médias et sur les réseaux sociaux. Un cheval de bataille susceptible de faire grimper les sondages dans un électorat déchiré et pratiquement divisé entre plusieurs camps.

Depuis le début, le sinistre Retailleau a usé et abusé de tous les artifices et prétextes possibles et imaginables. Il a soulevé la question des restrictions de visas, la suppression de l’accord de 1968, l’affaire des ressortissants algériens expulsés, les affaires liées aux cartes de séjour aux Algériens résidents en France, celle des OQTF (obligation de quitter le territoire français), le dossier des passeports délivrés par les consulats algériens, qu’il ne veut pas reconnaître, les arrestations arbitraires des supposés influenceurs, l’incarcération d’agents travaillant dans le service consulaire, la restriction dans la mobilité du corps diplomatique algérien en France.

Surfant sur des événements et des conjonctures, il ne rate rien pour attiser la tension, comme son pathétique soutien à Boualem Sansal, naturalisé français en 2024, alors qu’il est Algérien depuis sa naissance (même s’il est d’origine marocaine). C’est encore lui et ses partisans qui cherchent à faire pression sur l’Union européenne dans sa renégociation de l’Accord d’association avec l’Algérie.

Selon une dernière enquête d’opinion réalisée par l’institut IPSOS pour le journal la Tribune, la cote de popularité de Retailleau a chuté par rapport à juin dernier. Seulement 25 % des sondés, contre 29 % le mois dernier, ont déclaré qu’ils seraient satisfaits si Bruno Retailleau est élu président de la République en 2027. Pour ses partisans, il faut relancer le bras de fer avec Alger pour gagner encore des points dans les sondages. D’où son refus de démissionner du gouvernement Bayrou.

C’est sans doute ce comportement belliqueux et comminatoire de Retailleau qui risque de pousser à la rupture totale des rapports entre l’Algérie et la France. 

The post Incident des valises diplomatiques  : Retailleau enfonce la France appeared first on Le Jeune Indépendant.