Journée d’étude sur la transplantation d’organes à Constantine : Changer les mentalités et pallier l’urgence médicale
Le laboratoire d’analyse des processus sociaux et institutionnels de l’université Abdelhamid Mehri a organisé avant-hier, mardi 8 avril, une journée d’étude sur la transplantation d’organes humains, réunissant professionnels de santé et psychologues cliniciens. Les participants ont unanimement souligné la nécessité d’ancrer une culture de solidarité et de sensibiliser à l’importance du don d’organes. La Dr […] The post Journée d’étude sur la transplantation d’organes à Constantine : Changer les mentalités et pallier l’urgence médicale first appeared on L'Est Républicain.

Le laboratoire d’analyse des processus sociaux et institutionnels de l’université Abdelhamid Mehri a organisé avant-hier, mardi 8 avril, une journée d’étude sur la transplantation d’organes humains, réunissant professionnels de santé et psychologues cliniciens. Les participants ont unanimement souligné la nécessité d’ancrer une culture de solidarité et de sensibiliser à l’importance du don d’organes. La Dr Farida Soualemia, membre du Projet de Recherche Nationale (PNR), a expliqué : « Nous essayons de sensibiliser les gens pour changer leur perception de cette question, qui accepte les dons d’organes tant des vivants que des décédés ». Cependant, cette démarche se heurte encore à des réticences et à un manque d’acceptation au sein de la société. « L’étude que nous avons menée auprès des centres de don n’est pas simple, car le problème réside dans la méconnaissance du don par la population », a-t-elle ajouté. Concernant la position de la charia islamique, le Dr Kamal Ladraâ, doyen de la faculté de charia et d’économie de l’université Émir Abdelkader, a précisé : « Les savants musulmans ont autorisé la transplantation d’organes en tant que moyen thérapeutique crucial pour soulager la souffrance des patients ». Le professeur Ammar Boudehane, médecin au service de réanimation de l’hôpital universitaire Benbadis, estime que l’accompagnement psychologique des donneurs constitue une solution à certains problèmes : « Dans ce contexte social, nous devons intégrer des psychologues en réanimation qui travaillent avec nous pour convaincre les familles et leur expliquer l’importance du don d’organes ». Entre nécessité médicale et vision religieuse, le don d’organes demeure avant tout un espoir humanitaire.
État de mort encéphalique : une source trop peu exploitée ?
Par ailleurs, lors de son passage à la radio régionale de Constantine, il y a trois jours, le professeur Omar Boudehane, chef de service de réanimation au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Benbadis, a relancé le débat sur la greffe d’organes à partir de donneurs en Etat de Mort Encéphalique (EME). Un sujet sensible mais crucial, selon lui, pour soulager les souffrances de milliers de patients en attente d’une greffe, notamment rénale. Le Pr. Boudehane, également coordinateur national auprès de l’Agence nationale des greffes (ANG), considère cette option comme une piste prioritaire à explorer sans tarder. Pour rappel, la première greffe de rein en Algérie à partir d’un donneur décédé remonte à 2002. Plus de deux décennies plus tard, les spécialistes s’accordent à dire qu’il est temps de remettre cette pratique au cœur du dispositif médical. Aujourd’hui, plus de 24.000 malades attendent une greffe de rein, selon les chiffres avancés par le professeur. Une greffe qui serait synonyme de libération des séances épuisantes de dialyse. Sur le plan économique, la situation est tout aussi préoccupante : la prise en charge des patients dialysés représenterait un coût annuel de 300 millions de dollars pour les caisses de l’État. Une dépense que nombre de médecins jugent insoutenable, appelant à une gestion plus efficace et à des alternatives durables. L’une des solutions proposées : la mise en place d’un fichier national de donneurs. Un outil jugé indispensable pour optimiser le don d’organes et améliorer les chances de survie des patients. « Il est temps de s’inspirer des expériences réussies des pays développés », plaide le Pr. Boudehane. Entre mai 2000 et 2013, 85 greffes rénales ont été réalisées à l’Etablissement Hospitalier Spécialisé (EHS) Daksi, dont 79 à partir de Donneurs Vivants Apparentés (DVA) et six à partir de donneurs en état de mort encéphalique. Le professeur Saayoud, à la tête de cette structure, ambitionne aujourd’hui de doubler ce chiffre, estimant que toutes les conditions sont désormais réunies, notamment avec la réception récente d’un nouveau bloc opératoire.
Rafik S. / M. Kherrab
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