Kamel Kardjena décroche la médaille de bronze

À 44 ans, il a prouvé que, avec de la volonté, tout reste possible, car il n’est pas facile de rester performant à cet âge, faisant ainsi preuve d’une résilience et d’un esprit combatif exceptionnels. Lors de la finale, qui réunissait les meilleurs spécialistes mondiaux du para-athlétisme, Kardjena a raté son premier essai, mais s’est remarquablement rattrapé avec une deuxième tentative mesurée à 11,09 mètres. Ses quatre essais suivants ont tous atteint 11,08 mètres, confirmant ainsi une performance stable et précieuse. Cette performance lui a assuré la troisième place sur le podium, derrière le Croate Deni Cerni, médaillé d’or avec un jet de 12,17 mètres, et le Russe Aleksandr Khrupin, représentant la Neutral Para Team, qui a obtenu l’argent avec 11,19 mètres. Cette médaille de bronze vient enrichir la moisson algérienne dans ce championnat du monde, où plusieurs autres athlètes du pays ont également brillé dans diverses catégories et épreuves.

D’autre part, engagée dans la finale très disputée du concours de lancer de massue, dans la catégorie F51, qui s’est tenue au stade Jawaharlal Nehru de New Delhi, Nadjet Boucherf a réussi à inscrire son nom dans l’histoire en établissant un record d’Afrique inédit. Son jet a été mesuré à 14,57 mètres, un exploit réalisé lors de son avant-dernier essai, ce qui démontre une progression remarquable et une montée en puissance tout au long de la compétition. Bien que cette performance exceptionnelle n’ait pas suffi pour lui permettre d’accéder au podium mondial, Nadjet Bouchref termine néanmoins à une honorable 5e position. Ce classement reflète parfaitement le haut niveau d’exigence et la qualité de la concurrence à laquelle elle a dû faire face.

La finale du lancer de massue dans la catégorie F51 a été dominée sans surprise par l’Ukrainienne Zoia Ovsii, qui détient également le record du monde dans cette discipline. Elle a confirmé sa suprématie planétaire en remportant la médaille d’or grâce à un jet impressionnant de 24,03 mètres. Elle a devancé largement deux autres grandes figures du para-athlétisme. En effet, l’Indienne Ekta Bhyan a remporté la médaille d’argent avec un lancer mesuré à 19,80 mètres, tandis que la Russe Ekaterina Potapova, engagée sous bannière neutre, a complété le podium en obtenant la troisième place avec un jet de 18,60 mètres. Face à ces athlètes d’exception, le nouveau record d’Afrique établi par Nadjet Bouchref permet à l’Algérie de rester pleinement dans la course aux distinctions continentales. De plus, cela ouvre de belles perspectives pour les prochaines échéances internationales où les performances algériennes pourront se montrer avec ambition et confiance.

Lors d’une autre épreuve disputée ce même jour, le demi-fondiste algérien Rabah Bousaid faisait ses premiers pas sur la scène internationale en participant à sa toute première finale mondiale sur 1500 mètres, catégorie T46. Aligné face à une concurrence particulièrement expérimentée et redoutable, Bousaid a terminé à la 8e place en réalisant un chrono de 4 minutes, 16 secondes et 72 centièmes. Ce temps, bien qu’en deçà de sa meilleure performance de la saison, qui est de 4 minutes, 2 secondes et 64 centièmes, s’explique aisément par la pression et l’enjeu que représente une première grande compétition internationale. La course a manifesté un niveau d’excellence, remportée par Aleksandr Iaramchouk, un athlète neutre, qui s’est imposé en 3 minutes, 53 secondes et 26 centièmes. Juste derrière lui, on retrouve le Français Antoine Praud, avec un temps de 3 minutes, 53 secondes et 62 centièmes, et le Sri-Lankais Pradeep Puwak Pitikande qui a terminé troisième, en 3 minutes, 53 secondes et 77 centièmes. Pour Rabah Bousaid, cette expérience constitue une étape précieuse d’apprentissage qui contribuera sans nul doute à sa progression future.

Avec ce nouveau record continental établi par Nadjet Bouchref, l’Algérie confirme qu’elle demeure une nation compétitive et ambitieuse dans le monde du para-athlétisme. Les performances individuelles, particulièrement dans les disciplines du lancer, témoignent d’un travail rigoureux et constant mené au sein de la Fédération nationale. Elles traduisent aussi une montée en puissance sensible chez les athlètes algériens. Désormais, tous les regards se tournent vers les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028, où les performances affichées lors de ces mondiaux serviront de tremplin pour viser des résultats encore plus prestigieux. En attendant, ces championnats du monde auront représenté un terrain d’apprentissage, d’exploits, mais surtout d’espoir pour une nation tout entière.