Vente illégale de rendez-vous liés à l’immigration: 124 personnes arrêtées en Espagne
Le Gouvernement espagnol a annoncé l’arrestation de 124 personnes impliquées dans la vente illégale de rendez-vous pour les démarches d’immigration au niveau des municipalités du pays. Une pratique qui touche particulièrement les étrangers nouvellement arrivés, souvent contraints de s’acquitter de grosses sommes pour accéder à un service pourtant gratuit. Selon un document parlementaire, diffusé largement […] The post Vente illégale de rendez-vous liés à l’immigration: 124 personnes arrêtées en Espagne appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le Gouvernement espagnol a annoncé l’arrestation de 124 personnes impliquées dans la vente illégale de rendez-vous pour les démarches d’immigration au niveau des municipalités du pays. Une pratique qui touche particulièrement les étrangers nouvellement arrivés, souvent contraints de s’acquitter de grosses sommes pour accéder à un service pourtant gratuit.
Selon un document parlementaire, diffusé largement diffusé vendredi dernier, ces arrestations sont le fruit de plusieurs opérations menées par la Direction Générale de l’Immigration et des Frontières. Ces enquêtes ont permis d’identifier et de sanctionner les réseaux organisés, auteurs de ces fraudes, qui tirent profit de la gestion des rendez-vous pour l’obtention de documents de séjour.
À leur arrivée en Espagne, de nombreux immigrés sont directement orientés vers ces trafiquants de rendez-vous. Derrière ce trafic, le document parlementaire indique qu’il s’agit de profils variés à savoir des particuliers, des propriétaires de cybercafés, mais aussi des avocats qui, en plus de fournir les rendez-vous, proposent leurs services pour gérer l’ensemble des démarches administratives et légales.
L’accès à ces rendez-vous est obligatoire pour toute demande de carte de séjour et doit, en principe, se faire exclusivement via le site officiel du ministère de l’Intérieur. Mais dans les faits, les créneaux disponibles disparaissent en quelques secondes, monopolisés par ces « vautours » qui les revendent ensuite à prix fort. Les tarifs varient de 20 à 150 euros, une somme exorbitante pour des personnes souvent en situation de grande vulnérabilité.
« Ils profitent du désespoir des immigrés fraîchement arrivés pour leur soutirer un maximum d’argent », déplorent plusieurs associations. Les principales victimes de ce système sont des ressortissants hors Union européenne, en particulier des étudiants étrangers, contraints de payer pour régulariser leur séjour.
« J’ai du tout payer : l’Empadronamiento (certificat d’hébergement) à 200 euros que mon locataire m’y a contraint alors qu’il est gratuit, 90 euros pour le rendez-vous à la municipalité et 200 autres euros pour les démarches administratives », a indiqué au Jeune Indépendant, Salim un étudiant algérien originaire de Constantine installé depuis trois ans à Madrid.
Face à ce phénomène, le gouvernement espagnol a renforcé ses dispositifs technologiques. Il a notamment instauré l’usage de certificats numériques et de systèmes de vidéo-identification afin de sécuriser la prise de rendez-vous.
La Police Nationale, par le biais de l’Unité Centrale des Réseaux d’Immigration Illégale et de Falsifications Documentaires (UCRIF), mène régulièrement des opérations contre ces réseaux. Deux interventions ont déjà eu lieu à Cáceres et deux autres à Valence, tandis que d’autres enquêtes sont encore en cours.
Le ministère de l’Intérieur estime par ailleurs que la gestion téléphonique des rendez-vous reste « totalement viable et opérationnelle » dans de nombreuses Brigades Provinciales. Dans d’autres régions, l’accès se fait via le courrier électronique, l’accueil en personne ou encore en collaboration avec des ONG.
Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, avait le mois dernier que le gouvernement s’emploie à contrer le phénomène de revente de rendez-vous liés aux demandes d’asile et aux démarches migratoires, en recourant à des opérations de sécurité et à de nouveaux systèmes numériques de vérification d’identité.
Le Gouvernement souligne la coordination entre la Direction Générale de l’Immigration et des Frontières, la Fabrique Nationale de la Monnaie et du Timbre et le Secrétariat Général de l’Administration Numérique du Ministère de la Transformation Numérique et de la Fonction Publique pour renforcer la lutte contre cette fraude.
Malgré ces efforts, le problème demeure entier. Obtenir un rendez-vous officiel reste une épreuve quasi impossible pour de nombreux immigrés. Tant que le système ne sera pas totalement sécurisé et adapté à la forte demande, les réseaux illégaux continueront de prospérer, au détriment des plus vulnérables, estiment les associations locales de défense des migrants.
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