La GenZ tient tête au vieux régime: Le makhzen détourne le regard

Pour le huitième jour consécutif, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du Maroc, à l’appel du collectif GenZ 212 pour demander de meilleurs services publics de santé et d’éducation et une lutte contre la corruption endémique qui sévit dans les administrations.

A Tétouan au nord du pays, un rassemblement a réuni des centaines de personnes qui ont scandé des slogans, tels que « le peuple veut la fin de la corruption » ou encore « liberté, dignité et justice sociale », d’après la presse. Mêmes revendications à Casablanca à l’ouest du pays, les manifestants ont scandé « le peuple veut l’éducation et la santé ». Tandis qu’à Rabat, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le Parlement, selon les médias étrangers.

Le mouvement, aux fondateurs inconnus, avait appelé sur Discord à manifester dans 14 villes marocaines de 18h à 21h locales. Ces manifestations sociales, inédites par leur spontanéité et organisées par GenZ 212 depuis le 27 septembre, font suite à des protestations qui ont démarré à la mi-septembre dans plusieurs villes après la mort à l’hôpital public d’Agadir (sud) de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.

Vendredi soir, ces manifestations avaient également réuni des centaines de personnes dans plusieurs villes dont Rabat et Agadir à l’appel de ce collectif aux fondateurs inconnus et qui se présente comme un groupe de « jeunes libres » sans affiliation politique.

Durant le week-end, des violences avaient éclaté dans plusieurs petites villes. Trois personnes avaient été tuées par des gendarmes dans le village de Lqliaâ, près d’Agadir. Selon plusieurs sources, il y aurait près de 500 blessés et plus 700 arrestations. Des ONG locales et internationales ont dénoncé la vague de répression brutale de la police et exigé des enquêtes indépendantes.

Le SG de l’ONU a également appelé à une enquête sur les agissements policiers, demandant le respect du droit des citoyens. Le gouvernement est resté muet, comme paralysé par l’ampleur des manifestations. Il s’est contenté de faire des promesses sur des réformes sociales et économiques.

Selon les observateurs, le makhzen est incapable de lancer un processus de changement pour satisfaire les revendications des jeunes Marocains. Cependant, sa hantise est grande à l’approche des compétitions internationales, notamment la phase finale de la coupe d’Afrique des nations qui débutera en décembre prochain.

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