Mohand Tamdertaza, président de la Fédération algérienne de volley-ball au Forum d’El Fedjr : «Les conditions n’étaient pas réunies pour une bonne participation au Mondial»

Le président de la Fédération algérienne de volley-ball (FAVB), Mohand Tamdertaza, s’est exprimé longuement sur la situation du volley-ball national et sur la dernière participation de l’équipe nationale masculine aux Championnats du monde disputés en Pologne, reconnaissant que les résultats ont été en-deçà des espérances, tout en mettant en avant les difficultés rencontrées durant la préparation. «La participation de l’équipe nationale aux derniers Championnats du monde en Pologne était en- deçà des attentes, mais il faut reconnaître que la tâche n’était pas facile», a d’emblée expliqué Tamdertaza lors du Forum du journal El Fedjr, qu’il a animé hier. Le patron du volley-ball national a souligné que les Verts ont hérité d’un groupe extrêmement relevé, qu’il a qualifié de «poule de la mort», composé de l’Italie, de l’Ukraine et de la Belgique, trois nations de haut niveau. «Nos joueurs auraient pu mieux faire, mais ils ont manqué de lucidité et de mental dans certains matchs, notamment face à l’Italie», a-t-il regretté.
Tamdertaza a ensuite évoqué les conditions de préparation difficiles de la sélection nationale avant le Mondial. Selon lui, le programme initial prévoyait une quinzaine de matchs amicaux, mais plusieurs stages ont été annulés pour diverses raisons. «Nous avons dû renoncer au stage de Tunisie faute de billets d’avion, et les joueurs ont refusé de faire le déplacement par voie terrestre, sachant qu’ils devaient ensuite partir en Pologne». Même scénario pour le stage en Lituanie, où quatre rencontres étaient prévues : «Un club professionnel s’est désisté au dernier moment et il n’était pas question de jouer contre une équipe amateur.
En plus, nous ne pouvions pas justifier une dépense de 600 millions pour seulement trois matchs amicaux», a précisé le président de la FAVB. Interrogé sur l’absence de certains joueurs cadres tels que Oumsaâd, Soualem et Kerbouaâ, non retenus après le stage de Béjaïa, Tamdertaza a indiqué avoir eu des échanges avec le sélectionneur national, Kamel Imloul. «Le coach m’a expliqué que ces joueurs
n’avaient pas donné satisfaction sur le plan technique. Mais j’ai moi-même discuté avec eux et ils restent disponibles pour revenir en sélection si on fait appel à eux», a-t-il confié. Le président a aussi fait savoir que le sélectionneur devra présenter son bilan devant le Bureau fédéral, afin de dresser le constat global du parcours de l’équipe au Mondial. «Tous les entraîneurs nationaux seront évalués et le Bureau décidera ensuite de la reconduction ou non de certains d’entre eux», a-t-il ajouté. Tamdertaza est également revenu sur la situation de l’ex-sélectionneur Krimo Bernaoui, expliquant ne pas
l’avoir rencontré à son arrivée à la tête de la fédération : «Des membres du Bureau fédéral m’ont assuré qu’ils avaient tenté de le contacter à plusieurs reprises, mais il ne répondait pas. Nous avons finalement appris qu’il avait signé dans une autre équipe».

«Des critiques injustifiées, mais un bilan positif»
Conscient des critiques dont il fait l’objet depuis sa prise de fonction, Mohand Tamdertaza se veut serein :
«Des gens ont essayé de me salir, mais je reste debout. Je ne prête pas attention aux attaques personnelles. Ce qui m’importe, c’est le travail accompli. En huit mois, j’ai réussi à qualifier deux équipes au Mondial : les U17 filles et les seniors garçons. Je considère que le bilan est largement positif», a-t-il insisté.

Des réformes en vue pour relancer le volley-ball national
Abordant les perspectives d’avenir, le président de la FAVB a annoncé plusieurs nouveautés dans le système de compétition, avec un championnat à 12 équipes destiné à rehausser le niveau de la discipline.
«Nous allons changer le format du championnat pour dynamiser la compétition et rendre le volley-ball plus attractif», a-t-il précisé. Par ailleurs, Tamdertaza a évoqué la question de l’intégration de joueurs étrangers dans les clubs algériens. Il a indiqué qu’un cahier des charges sera bientôt mis en place : «Les clubs qui voudront recruter des étrangers devront s’engager à leur garantir des salaires réguliers, que ce soit chez les messieurs ou les dames».
Mahfoud M.