Le deal immonde

Par Anouar Macta – La déclaration récente de Rima Hassan n’est pas anodine. Elle a été mandatée pour parler aux Algériens. Tout le cirque pro-algérien de LFI a un seul but : séduire la communauté algérienne en France tout en imposant un agenda politique calculé. Le message est limpide : nous défendons l’Algérie dans les médias et à l’Assemblée nationale, mais le Sahara Occidental est marocain.

LFI se présente comme le porteur de valeurs fraternelles, ouvertes, progressistes. Mais, dans les faits, le parti considère que c’est l’Algérie le problème au Maghreb et non le Maroc. Le calcul est froid : connaissant la sensibilité des Algériens au moindre mot «Algérie», tout est bon pour les tromper. La Palestine, dans cette mécanique, devient une monnaie politique : elle est agitée pour calmer la vigilance nationale, tandis que le Sahara Occidental reste hors de portée de toute contestation.

Comment ce parti pourrait-il être réellement aligné sur les positions algériennes, quand ceux qui nourrissent LFI d’idées sont eux-mêmes des Algériens, souvent nés au pays, qui distillent dans les débats que l’Algérie est aux mains des militaires et que le procès de Boualem Sansal est purement politique ? Ces militants construisent la narrative : l’Algérie est une dictature, l’armée écrase le peuple, et toute opposition est illégitime.

Les Algériens deviennent des pions : séduits par des discours pro-Algérie et des appels à la solidarité, ils ignorent qu’ils sont manipulés pour servir un parti qui admire le Maroc. LFI considère ce pays comme plus libre, plus tolérant, notamment sur les questions sociétales et les orientations sexuelles, et le place comme «modèle» par rapport à l’Algérie. Le calcul est implacable : séduire la sensibilité algérienne tout en légitimant le dénigrement du pays et en imposant le silence sur le Sahara Occidental.

Rima Hassan, dans ce rôle, illustre parfaitement ce double jeu : après avoir instrumentalisé l’Algérie, elle conspue la cause sahraouie. Le message aux militants algériens est clair : nous défendons votre pays sur la scène française, mais vous devez accepter que le Sahara soit marocain.

En résumé, LFI pratique un opportunisme systématique, transformant la sensibilité des Algériens et leur soutien à la Palestine en instruments électoraux et stratégiques. Derrière les beaux discours sur la fraternité et l’ouverture, se cache une réalité brutale : LFI manipule, instrumentalise et exploite les convictions pour imposer sa vision, et l’Algérie, paradoxalement, devient le problème, tandis que le Maroc est célébré en tant que soi-disant «modèle sociétal».

A. M.

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