Le Festival européen de musique s’ouvre en majesté : «Odyssea» donne le ton
Le rideau s’est levé jeudi soir au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) pour inaugurer en grande pompe la 25ᵉ édition du Festival européen de musique. Présentée en vitrine, « Odyssea », la toute dernière cantate du compositeur belge Henri Seroka, tel un sortilège musical, a charmé l’assemblée, captivée du début à la fin. Cette soirée […] The post Le Festival européen de musique s’ouvre en majesté : «Odyssea» donne le ton appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le rideau s’est levé jeudi soir au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) pour inaugurer en grande pompe la 25ᵉ édition du Festival européen de musique. Présentée en vitrine, « Odyssea », la toute dernière cantate du compositeur belge Henri Seroka, tel un sortilège musical, a charmé l’assemblée, captivée du début à la fin. Cette soirée a ainsi ouvert le bal d’une semaine prometteuse, riche en découvertes et en échanges artistiques entre l’Europe et l’Algérie.
Sous les dorures du prestigieux TNA, et en présence de nombreux représentants du corps diplomatique européen ainsi que d’un auditoire passionné, les notes profondes d’Odyssea ont résonné avec force, portées magistralement par l’Orchestre Symphonique de l’Opéra d’Alger. Dans l’obscurité quasi solennelle d’une salle comble, une voix s’élève : céleste, éthérée, celle du contre-ténor Dominique Corbiau. C’est le début d’un voyage musical, celui d’une odyssée.
Entre émotion à fleur de peau et noblesse des gestes, Henri Seroka, compositeur de renommée internationale, a exprimé sa joie de se produire à Alger. « Enchanté de venir à Alger pour vous faire écouter cette partition », a-t-il confié au public.
Conçue comme un opéra miniature, Odyssea revisite les grandes étapes de L’Odyssée d’Homère, Insula Ithaca, Sirenes, Calypso, Nausicaa, Cyclops, Mater Matuta, Aeolus, Odyssea, jusqu’au Lotophagos. Mais pour Seroka, l’œuvre dépasse le mythe, affirmant sur scène : « L’Odyssée, ce n’est pas uniquement celle d’Ulysse d’après Homère. C’est une aventure universelle : chacun de nous, à sa manière, vit sa propre odyssée ».
Cette partition chatoyante, mêlant gracieusement styles symphoniques, opéra, sonorités ethniques, musique pop-rock et boucles électroniques, a littéralement embarqué le public dans un voyage épique, aussi époustouflant que saisissant. Grâce à une mise en scène immersive, jeux de lumière, ambiances sonores et projections visuelles, la narration s’est trouvée magnifiée, conférant une profondeur émotionnelle inédite à cette fresque musicale.
Le maestro n’a pas manqué de saluer la performance des musiciens algériens. « Un superbe travail », a-t-il dit, impressionné par la chorale qui n’a eu, selon lui, « qu’à peine deux jours de répétition ». Mais c’est surtout la réaction du public qui a marqué la soirée. Lorsque Henri Seroka interroge l’auditoire : « Vous voulez réentendre un passage ? », la réponse fuse, unanime : « On veut tout réécouter ! »
Depuis près de six décennies, Henri Seroka continue de surprendre, fidèle à une inspiration toujours en éveil et à un flair musical hors norme. Derrière son apparente discrétion se cache un génie de la musique de film et des bandes-son. Cet artiste de talent a notamment composé l’hymne belge des Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, la chanson Avanti la vie, qui a représenté la Belgique à l’Eurovision la même année, ainsi que des génériques inoubliables qui ont bercé des générations : Les Schtroumpfs, Spirou, Marsupilami, Gaston Lagaffe…
Avec deux disques d’or et des tournées internationales, le compositeur belge signe une œuvre riche, à la croisée du classique et du contemporain, une œuvre profondément humaine, où chacun, à sa manière, devient Ulysse.
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