Ils sont catholiques zélés, xénophobes et hostiles à l’Algérie : Ces oligarques sponsors de l’extrême-droite 

Ils sont catholiques intégristes, obsédés par l’idée d’une France judéo-chrétienne, vidée des immigrés musulmans notamment algériens. Ces milliardaires consacrent leurs fortunes à la reconquête d’une France royaliste conquérante et expansionniste qui ressuscite l’héritage des Bourbons et des Orléaniste mais avec un postulat « anti-mahométan » avéré. Cette tendance qui a donné lieu avec le temps à l’émergence […] The post Ils sont catholiques zélés, xénophobes et hostiles à l’Algérie : Ces oligarques sponsors de l’extrême-droite  appeared first on Le Jeune Indépendant.

Août 19, 2025 - 02:24
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Ils sont catholiques zélés, xénophobes et hostiles à l’Algérie : Ces oligarques sponsors de l’extrême-droite 

Ils sont catholiques intégristes, obsédés par l’idée d’une France judéo-chrétienne, vidée des immigrés musulmans notamment algériens. Ces milliardaires consacrent leurs fortunes à la reconquête d’une France royaliste conquérante et expansionniste qui ressuscite l’héritage des Bourbons et des Orléaniste mais avec un postulat « anti-mahométan » avéré. Cette tendance qui a donné lieu avec le temps à l’émergence de l’extrême droite populiste. L’objectif est l’asservissement d’une classe populaire blanche, embrigadée, un tiers-Etats corvéable et malléable aveuglé par un danger externe inexistant. La doctrine ecclésiastique des croisées contre l’arabe et musulman. C’est un retour à la déliquescence moyenâgeuse et à laquelle sont conviés les français sous des formes modernes.    

C’est ainsi que depuis quelques années déjà, une concentration sans précédent des médias internationaux est entre les mains des magnats du grand capital en France. Ces patrons des patrons ont désormais les mains libres dans la fabrication des politiques, et plus particulièrement des hommes politiques. Bien évidemment, le capitalisme ne compose pas avec les idéologies de gauche, il est tout à fait normal de les trouver à droite de l’échiquier, et pour de plus en plus de cas, à l’extrême-droite du spectre politique. Si Trump est l’illustration parfaite de cet exercice politico-financier avec des retombées médiatiques, la France n’est pas en reste. Il est, en effet, édifiant de voir l’extrême-droitisation de la classe politique française à la lumière des interventions de plus en plus insistantes des grands patrons qui contrôlent tous les segments du discours politico-médiatique. L’acharnement algérophobe du gotha français trouve un début d’explication.

Dans la France de Macron, il est aisé de voir le basculement spectaculaire dans les paradigmes de la droite traditionnelle, gaulliste et centriste, dans le giron de l’extrême-droite lepéniste. En plus de ce glissement dans la sémantique et les thématiques abordées par la classe politique française qui est de plus en plus dominé par la hantise sécuritaire, nous vivons un autre phénomène aussi important que grave : la banalisation dans le débat public et médiatique du discours raciste, xénophobe, islamophobe, anti-émigration et anti-algérien. 

Dans une récente enquête réalisée par l’Observatoire des multinationales (ODM) et publiée le 05 juin dernier, le constat est sans appel. « L’extrême droite est diverse mais elle partage certaines caractéristiques que l’on retrouve aujourd’hui dans la plupart des partis qui portent cette étiquette et même au-delà : le rejet de l’immigration, l’autoritarisme, rhétorique antisystème et le refus violent de toute remise en cause de l’ordre social traditionnel et de ses injustices raciales, de genre ou environnementales », est-il mentionné.

Quant au mode opératoire, il est le même des deux côtés de l’Atlantique. Si Elon Musk est l’exemple-type de cette alliance entre capital et extrême-droite aux Etats-Unis, en France, ils ont pour noms Vincent Bolloré, Pierre-Edouard Stérin, Bernard Arnaud ou Patrick Drahi pour ne citer que les plus emblématiques.

 

 

Recrutement des intellectuels faussaires

Toujours selon l’enquête de l’ODM, intitulée « pourquoi nous travaillons sur les liens entre l’extrême-droite, les grandes fortunes et les milieux d’affaire ? », il est précisé qu’« à mi-chemin entre le monde des grandes entreprises et les extrêmes droites dans leur diversité, il y a tout un univers de think tanks, de groupes de lobbying. Il existe aussi des entités dont le rôle est de diffuser et normaliser les idées de l’extrême-droite, créer des passerelles avec les institutions et l’establishment médiatique et universitaire, mener la bataille culturelle dans l’opinion ». Autrement dit, ces magnats de la finance ont le pouvoir de mobiliser l’opinion publique et la pousser dans les bras de l’extrême-droite par le biais des lobbyistes, les think tanks et les intellectuels « faussaires » selon l’expression de Pascal Boniface, prompt à normaliser un discours extrémiste et le vendre à un public de plus en plus réceptif aux médias orientés à droite. 

Ainsi, dans le monde des affaires en France, il y a aussi ceux et celles – beaucoup plus nombreux – pour qui les cordons sanitaires de jadis ne sont plus pertinents et qui sont tentés par une alliance de fait avec les extrêmes-droites, ou simplement sont prêts à s’accommoder passivement de son arrivée au pouvoir.

Dans certains cas, c’est par pur opportunisme, parce que « les affaires sont les affaires ». Souvent, c’est parce qu’ils ont réussi à se convaincre qu’ils ont d’autres ennemis plus dangereux encore – les « wokistes », les écologistes, les impôts, les régulations et autres – qui justifient de passer outre sur les réticences et les tabous de naguère – et ce d’autant plus que l’extrême-droite s’efforce depuis des années de se donner une image plus respectable. Cette respectabilité se construit néanmoins en avançant des thématiques transversales qui « parlent » au peuple français : insécurité, chômage, péril migratoire, menace terroriste.

Le précédent du premier tour de la présidentielle de mai 2002 qui a vu pour la première fois de l’histoire de la Vème République, l’arrivée de Jean-Marie Le Pen, candidat de l’extrême-droite au second tour sur la base de la fabrication d’une menace supposée d’origine migratoire. Depuis, les émeutes de 2007, l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, la financiarisation croissante de la vie politique française, l’alignement systématique sur les Etats-Unis et l’Otan, tout ça a fini par créer une dynamique irréversible, celle d’une montée en puissance de l’extrême-droite lepéniste.  

Aujourd’hui, et après l’épisode de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et la polarisation de la scène politique française entre deux extrêmes : celui de gauche (La France Insoumise) et celui de droite (le Rassemblement National et son nouvel allié Les Républicains), les partis penchent massivement pour des politiques de dérégulation favorables aux multinationales, d’obstruction aux politiques climatiques, d’opposition à la taxation des plus riches et à la justice fiscale. Il est aussi un penchant flagrant contre les syndicats, les défenseurs de l’environnement, les médias indépendants et les associations anti-corruption. Et ce, en contradiction flagrante avec les discours anti-système qu’ils tiennent à leur électorat.

Pour tous ces grands patrons, le challenge est l’élection présidentielle de 2027. Le travail de sape du double quinquennat de Macron a fini par laminer la classe politique de l’Hexagone, ouvrant ainsi la voie au parti de Marine Le Pen pour prétendre diriger la France sans complexe en ostracisant les émigrés algériens et même les Français d’origine algérienne. La crise actuelle entre Alger et Paris est l’ultime épisode de la radicalisation décomplexée de la classe politique française.

 

A quoi servent Cerfia et le bad boy  ?

 

La question qui mérite d’être posée c’est de savoir qui sont les maitres d’œuvre de ce grand virage à droite ? Ils sont nombreux, les Stérin, Bolloré, Arnaud, Niel et consort.

Commençons par Pierre-Edouard Stérin. Milliardaire catholique réactionnaire, patriote exilé fiscal au Luxembourg, Stérin, propriétaire du groupe Smartbox, entreprise spécialisée dans la vente de coffrets cadeaux, porte un projet politique nommé Périclès, révélé en juillet 2024 par le quotidien l’Humanité. Derrière le pompeux acronyme, pour « Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes », fourmille une galaxie de structures financées à coups de petits chèques. La plus connue est Politicae, « école » de formation pour futurs candidats aux municipales, montée par un proche d’Éric Ciotti allié au RN. Mais il y en a de moins visibles : Eclats de femme, par exemple, présidée par Claire Géronimi, également vice-présidente de l’UDR d’Éric Ciotti, le parti allié au RN, est un blog de soutien aux femmes victimes d’agressions d’hommes sous OQTF. 

Ainsi, le projet Périclès vise à investir 150 millions d’euros sur 10 ans, pour faire gagner les idées conservatrices et libérales du milliardaire lors des futures élections, via une alliance des droites et extrême-droites. Les élections de l’Eté 2024 ont été un laboratoire grandeur nature pour le plan de Stérin. 

Sur le plan médiatique, si le sulfureux milliardaire a échoué dans sa conquête de médias traditionnels comme Marianne ou La Croix, le rachat de Cerfia semble s’inscrire dans la lignée de ce projet. En effet, Au cours du mois de juin dernier, le milliardaire d’extrême droite a racheté le compte X Cerfia, qui rassemble plus de 1,2 million d’abonnés. Cerfia pourrait être qualifié comme une sorte de « média hybride ». Le compte, dont le slogan est « l’actualité à portée de main », publie quotidiennement des dizaines d’informations reprises dans les médias traditionnels.

Cerfia touche chaque mois plusieurs millions de personnes, dont de nombreux jeunes, « plus vulnérables et moins politisés », selon Tristan Boursier. Un excellent moyen donc pour le milliardaire de diffuser ses idées au sein de l’opinion publique. Cerfia pourrait constituer un « parfait cheval de troie » pour les idées de Pierre-Édouard Stérin, car l’entreprise ne fonctionne pas comme « une vraie rédaction, ni comme une vraie entreprise médiatique classique ».

Autre exemple des plus édifiants lui aussi, les prétentions éditoriales de Vincent Bolloré. Selon le rapport ATTAC-ODM intitulé « Le système Bolloré : de la prédation financière à la croisade politique » paru en avril 2025, il y a péril en la demeure : « la concentration de pouvoir que Vincent Bolloré a pu accumuler dans le secteur de la culture et des médias est en soi un danger pour la démocratie. Le fait qu’il l’utilise au service d’une extrême-droite qui remet désormais ouvertement en cause l’état de droit ne fait que rendre ce danger plus visible. L’empire Bolloré repose désormais à 90 % sur les médias, la culture et la communication. Pour l’instant, une partie seulement de cet empire est directement mise au service de l’extrême-droite. Mais elle ne fonctionne que grâce au reste de l’empire qui la légitime, la finance et qui sert d’excuse à Vincent Bolloré et ses alliés ». 

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Cerfia, le compte alternatif d’actualités racheté par le milliardaire Stérin.

 

Les abonnés du 16e arrondissement

 

Alors qu’un large spectre de la classe politique se rend dans son hôtel particulier du 16ᵉ arrondissement de Paris, allant d’Aurore Bergé à Sarah Knafo, en passant par Jordan Bardella et Éric Ciotti, le milliardaire ne cache plus son soutien aux idéologies d’extrême droite et sa haine contre l’Algérie.  « Le groupe de médias de Vincent Bolloré s’est clairement mis au service du Rassemblement national lors des dernières élections législatives, et fait aujourd’hui le jeu du parti, notamment à travers les thèmes sécuritaires et identitaires, qui sont poussés à longueur de journée dans les antennes et les colonnes des médias du groupe », écrivent Camille Vigogne Le Coat et Clément Lacombe dans une enquête du Nouvel Obs consacré à l’empire médiatique de Bolloré.

Et selon Clément Lacombe, reporter au service Économie du Nouvel Obs : « la nouveauté, c’est que Vincent Bolloré fascine, par son côté voyou, bad boy, sa capacité à s’affranchir des règles, du droit commun et de la bienséance. C’est un pirate des affaires. Il exerce une fascination sur Bernard Arnault. Les deux hommes échangent, se voient, partagent des convictions. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, Bernard Arnault s’est éloigné de l’Élysée et du bloc central pour se rapprocher de Vincent Bolloré ». 

« Je me sers de mes médias pour mener un combat civilisationnel », déclare-t-il en petit comité, selon Vincent Beaufils, directeur de Challenges. Il faut dire que depuis quelques années, Vincent Bolloré s’est développé rapidement dans les médias, notamment via les chaines du Groupe Canal+ (C8, Canal+, CNews, CStar), l’éditeur Editis, les radios Europe 1 et RFM, ou encore Télé-Loisirs, Geo, Gala, Voici, Femme actuelle, Capital, Paris Match et Le Journal du dimanche. Il possède le Groupe Havas, géant mondial de la communication.

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Des plateaux au service de l’algérophobie.

 

Plus discret, Xavier Niel, actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde, développe des réflexions qui ne sont pas loin de la pensée extrémiste. Ainsi, il considère que « Trump va nous obliger à bouger », que « la gestion de l’Etat est le problème », que Jordan Bardella est « le seul raisonnable sur le soutien aux entreprises ». Il esquisse ainsi un positionnement très clair : « Je veux faire pour la France ce que j’ai fait pour moi », « l’avenir, ce sont les entrepreneurs », « y en a marre des élites », « l’Etat, c’est le problème », « l’avenir, c’est la dérégulation », « la diversité, c’est une force ». Un discours anti-système qui le rapproche de la galaxie des magnats qui financent l’extrême droite. Et son influence dépasse le seul cadre français. Adepte des réseaux sociaux, Xavier Niel va participer, de l’intérieur, à la vie d’une des applications majeures de l’Internet mondial. Le fondateur et actionnaire de l’opérateur télécoms Free a fait son entrée, fin août, au conseil d’administration du groupe chinois ByteDance, propriétaire du réseau social TikTok.

Quant au magnat franco-israélien d’origine marocaine, Patrick Drahi, il possède toujours le groupe I24 News, porte drapeau de la politique israélienne en direction de l’opinion publique internationale. Auparavant, l’ancien patron de SFR possédait BFMTV, RMC, Libération et L’Express dont il s’est débarrassé. 

Les dangers sont grands pour l’avenir de la politique en France sont visibles, d’autant plus qu’une partie de la population de l’Hexagone est d’origine étrangère notamment algérienne. La montée de l’extrémisme est un syndrome qui menace non seulement la communauté algérienne délibérément dépeinte, à tort, comme un péril pour la cohésion sociale française. D’ailleurs, l’homme d’affaires, ancien industriel et psychothérapeute Olivier Legrain alerte sur le danger qu’une telle concentration des médias représente pour la démocratie : « Il y a très nettement un changement politique et culturel dans le pays. Ces 10, 11, 12 milliardaires sont en train d’emmener la démocratie vers quelque chose qui me semble extrêmement dangereux ». 

Avec leur fortune, ils étaient les seuls à pouvoir les racheter. Ils ont préféré faire de l’information low cost, à savoir du commentaire, sans investigation, sans terrain, qui coûte beaucoup moins cher. Au-delà d’une information très dégradée, c’est le pluralisme qui est menacé ». Cette baisse de niveau des plateaux parisiens se ressent à chaque émission consacrée à la crise actuelle entre Alger et Paris, car, à défaut de de pouvoir trouver des solutions durables et acceptables aux différents actuels, les politiques et les médias français concentrent maladroitement leurs accusations à l’encontre des migrants algériens.

 

 

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