L’écrivain veut d’abord préparer sa défense : Le procès Sansal reporté au 24 juin
Prévu hier, le 20 mai, le procès en appel de Boualem Sansal a été reporté au 24 juin prochain. Condamné en première instance par le tribunal de Dar El Beida, à cinq ans de prison ferme, l’écrivain devrait être assisté, cette-fois ci par un collectif d’avocats, selon des sources concordantes. Il avait assuré lui-même sa […] The post L’écrivain veut d’abord préparer sa défense : Le procès Sansal reporté au 24 juin first appeared on L'Est Républicain.

Prévu hier, le 20 mai, le procès en appel de Boualem Sansal a été reporté au 24 juin prochain. Condamné en première instance par le tribunal de Dar El Beida, à cinq ans de prison ferme, l’écrivain devrait être assisté, cette-fois ci par un collectif d’avocats, selon des sources concordantes. Il avait assuré lui-même sa défense pour des motifs personnels ou relatifs à la constitution de ses avocats. Il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions. Les charges qui pèsent sur lui sont liées à des propos qu’il a tenus en public, en octobre dernier, lorsqu’il avait défendu les allégations du makhzen sur de supposés territoires, que celui-ci aurait eu sous allégeance. L’incohérence historique et la propagande derrière laquelle il bat bannière sont flagrantes. Le timing de cette sortie, plutôt « tapageuse » intervenait en pleine crise avec la France. En Algérie, l’opinion publique d’une manière dominante n’a pas aimé les déclarations du franco-algérien, et les a dénoncées. Dans un article publié en mars et intitulé « Indifférence, malaise… Sur l’affaire Boualem Sansal », l’hebdomadaire français Marianne, connu pour être une des publications ayant beaucoup investi dans la vulgarisation des thèses islamophobes et de l’anti-islamisme pur et dur, s’en est pris à l’opinion publique algérienne, qui, selon l’auteur du papier, n’a pas été trop impliquée dans l’affaire Sansal. « Dans certains milieux intellectuels algériens, il se dégage comme un sentiment qui fait passer Boualem Sansal pour un sujet encombrant, pendant que les médias du pays évoquent des bouts des lèvres le sort réservé à l’écrivain franco-algérien », lit-on dans un article publié sous la signature de Nazim Ben. Ce qui était faux de bout en bout. Les Algériens avaient déjà saisi la machination. Ça avait tout l’air d’une provocation à grande échelle ; et c’est ce qu’elle s’est avérée. Cette affaire a été par la suite exploitée jusqu’à l’usure par les médias de l’extrême-droite française, avant d’être reprise par les officiels. Désormais, elle constitue un des thèmes favoris de certains ministres français. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a déclaré que Paris espérait toujours que les autorités algériennes consentiront à « un geste d’humanité » en faveur de Boualem Sansal, qui est atteint d’un cancer. « Je suis très préoccupé par son état de santé. C’est un homme qui est âgé et qui est fragilisé », a-t-il souligné. Qu’il soit prouvé qu’il ait agi dans le cadre d’une entreprise, ou qu’il ait agi par pur tempérament d’écrivain ; cela ne change rien au fond de l’affaire. Son cas avait constitué un motif de chantage à plusieurs reprises. Et il continue aujourd’hui à servir de pression.
Mohamed Mebarki
The post L’écrivain veut d’abord préparer sa défense : Le procès Sansal reporté au 24 juin first appeared on L'Est Républicain.