Nouveau roman de Moussa Lahouam « Yamina », l’émancipation envers et contre tout

L’écrivain Moussa Lahouam, dont la plume se distingue par sa diversité, sa profondeur et son engagement envers les enjeux sociaux, vient de faire paraître un nouveau roman, « Yamina », coïncidant avec la Journée internationale des droits des femmes célébrée aujourd’hui, samedi 8 mars. Une symbolique forte, tant l’ouvrage met en lumière les entraves qui ont pesé sur les femmes algériennes à travers l’histoire, tout en célébrant leur résilience et leur capacité à surmonter l’adversité. À travers son œuvre, Moussa Lahouam témoigne d’un engagement profond envers sa communauté et d’une fidélité indéfectible à son héritage culturel et national, poursuivant une démarche où la littérature devient un vecteur de mémoire, de transmission et de réflexion critique. Ses écrits, principalement des essais littéraires, explorent les problématiques enracinées dans la société, cherchant à mettre en lumière les obstacles au développement social et culturel du pays tout en soulignant ses aspects vertueux. En outre, il est réputé pour ses positions marquées par le réalisme et l’analyse approfondie, s’adressant directement à ses concitoyens dans un langage accessible à tous, avec pour objectif de promouvoir la réforme et le progrès vers une société plus avancée et ouverte.

Un combat contre l’exclusion et le silence

Dans une société marquée par la domination coloniale et le poids des traditions patriarcales, Yamina incarne le combat d’une femme contre un ordre établi qui l’exclut et la réduit au silence. À une époque où l’accès à l’éducation était presque impossible pour les femmes algériennes, surtout en milieu rural, et où les populations indigènes étaient privées de soins médicaux, elle se heurte aux barrières dressées contre son émancipation. Soumise aux contraintes d’un système où la femme est reléguée à un rôle subalterne, même après l’indépendance, elle refuse pourtant de se résigner. Face aux interdits, aux injustices et aux résistances d’une société qui perpétue la domination masculine sous couvert de traditions séculaires, Yamina trouve en elle la force de s’affirmer. Son parcours, jalonné d’épreuves, est aussi celui d’une victoire : à force de détermination, elle brise les chaînes qui entravaient son destin et finit par s’imposer dans un monde qui lui était hostile. Par son écriture immersive et poignante, Yamina ne se limite pas à dénoncer une oppression historique : l’ouvrage célèbre aussi la résilience et la capacité des femmes à se libérer de leurs entraves. Porté par une héroïne forte et inspirante, le roman s’impose ainsi comme un vibrant hommage à celles qui, hier comme aujourd’hui, refusent la fatalité et luttent pour leur dignité et leur liberté.

Identité, histoire et évolution linguistique

Né en 1961 à Sedrata, en Algérie, Lahouam Moussa a consacré une partie de sa vie au service de son pays en tant qu’officier de l’armée nationale populaire. Engagé pendant 25 ans au sein de l’institution militaire, il a occupé divers postes d’officier à travers le pays, avant de prendre une retraite anticipée pour s’occuper de ses parents âgés. Après cela, il a saisi l’opportunité de poursuivre ses études à l’université d’Annaba, où il a obtenu une licence puis un master en langue française. Bien qu’il ait entrepris une thèse à distance dans une université française, il a dû interrompre ses études après un an en raison de circonstances difficiles. Ensuite, il s’est tourné vers l’enseignement à l’université et l’écriture, domaines où il a pu exprimer pleinement sa vision et ses réflexions. Il s’est distingué par une analyse fine des dynamiques sociales et culturelles algériennes, inscrivant son œuvre dans une quête intellectuelle mêlant identité, histoire et évolution linguistique.  Romancier et essayiste prolifique, il conjugue une approche analytique rigoureuse et une sensibilité littéraire affirmée pour explorer les transformations profondes de la société algérienne. Ses ouvrages, parmi lesquels Dynamique des relations sociales en Algérie à travers le temps et aussi Impact des médias dans la création des néologismes issus de l’arabe dialectal algérien, ont rencontré un écho international. Publiés en français, plusieurs de ses écrits ont été traduits en anglais, russe, allemand, italien, espagnol et portugais, témoignant de l’intérêt croissant que suscite sa pensée au-delà des frontières. L’écrivain a, à son palmarès, de nombreux romains, entre autres, « Typhon d’ Al Aqsa » ou « Le déluge d’El Aqsa ». 

B. Salah-Eddine

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