Prévenir plutôt que guérir : La nouvelle mission de l’école

Cette rentrée 2025-2026, placée sous le slogan « La santé scolaire, pour un avenir sain et sécurisé », s’accompagne d’une campagne nationale de sensibilisation, fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Éducation, le ministère de la Santé et la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer (CREA). Elle se poursuivra jusqu’au 25 […] The post Prévenir plutôt que guérir : La nouvelle mission de l’école appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 21, 2025 - 23:29
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Prévenir plutôt que guérir : La nouvelle mission de l’école

Cette rentrée 2025-2026, placée sous le slogan « La santé scolaire, pour un avenir sain et sécurisé », s’accompagne d’une campagne nationale de sensibilisation, fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Éducation, le ministère de la Santé et la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer (CREA). Elle se poursuivra jusqu’au 25 septembre.

Dès le premier jour, un cours inaugural a été dispensé dans certains établissements, suivi d’ateliers interactifs et d’activités éducatives durant la semaine dédiée. Aux collégiens et lycéens, on parle également des dangers des boissons énergétiques, de la dépendance aux écrans et de l’usage des substances psychotropes.

Mais au-delà du domaine strictement sanitaire, d’autres préoccupations majeures s’imposent déjà dans les conversations : l’environnement scolaire et les défis du vivre-ensemble. Le Jeune Indépendant a rencontré élèves et professeurs dans deux institutions pour recueillir leurs attentes, leurs craintes et leurs espoirs en ce jour unique.

À cette occasion, devant l’entrée du lycée Arroudj Kheireddine Barberousse résonnent le bruit des chaussures qui claquent sur le bitume, les rires et les retrouvailles chaleureuses après des mois d’insouciance estivale. Au collège Ali Mellah, à Sidi M’hamed, le décor est semblable : sacs neufs, uniformes ramenés ou fraîchement lavés, sourires timides ou éclats de joie. Partout, les regards oscillent entre l’espoir d’une année sereine et la nervosité liée aux incertitudes.

À la sortie des cours, à 11h45, un groupe d’élèves de terminale scientifique discutait avec animation. Parmi eux, Imane, 17 ans, cheveux relevés et regard clair, confie : « Je sens que cette rentrée sera différente pour moi. Le cours sur la santé, c’était une bonne initiative : il nous aide à comprendre les dangers des boissons énergétiques, à limiter le temps passé devant les écrans et à prendre conscience des risques liés à la drogue. Mais après, il faudra que cela se traduise concrètement. C’est là où je suis moins optimiste… Nos jeunes savent que tout cela est mauvais pour eux, et pourtant, on dirait qu’ils le recherchent quand même. »

Son camarade Sofiane, élève en 2ᵉ année Lettres étrangères, renchérit : « Je trouve qu’il est très important de sensibiliser les jeunes aux dangers sanitaires évoqués. Cette initiative mérite vraiment d’être encouragée, surtout en ce qui concerne la drogue qui, dans plusieurs quartiers populaires, touche beaucoup d’élèves. Bien sûr, je ne suis pas naïf, je sais que cela ne suffira pas à résoudre le problème. Mais c’est malgré tout une belle initiative. »

Côté professoral, une professeure de biologie, se réjouit de la dimension santé adoptée : « Quand on éduque les jeunes à leur bien-être, nous sommes très heureux. Et puis, parler de prévention, c’est aussi notre rôle. Nous essayons de faire notre possible. »

Monsieur C…, professeur de mathématiques, évoque un autre plan : « Comment repérer un élève en souffrance, l’écouter, l’accompagner. C’est essentiel aussi. Je trouve que les enseignants doivent être à l’écoute des élèves, au lieu de toujours les blâmer. »

Au collège Ali Mellah, le contraste est frappant entre l’innocence du cycle moyen et les préoccupations d’adolescents en pleine construction. Aïcha, en 1ère année, tient la main de sa mère, encore hésitante devant le portail. « Je suis un peu triste que l’été soit fini, mais je veux bien apprendre de nouvelles choses. Le CEM, c’est nouveau pour moi », confie-t-elle avec un sourire timide.

Dans la cour, Samy, 14 ans, élève de 4ᵉ année moyenne, partage son avis au sujet de la campagne : « Beaucoup de mes amis boivent des canettes de boissons énergisantes, en cachette ou pas, surtout avant les matchs de foot ou quand ils veulent rester éveillés pour jouer à la console. Moi, j’en ai goûté une fois et ça m’a donné mal au cœur. J’aimerais qu’on en parle plus souvent, parce que beaucoup pensent que c’est juste une boisson comme les autres. »

Un peu plus loin, Nassim, 14 ans, élève de 4ᵉ année moyenne, aborde sans détour un sujet sensible :« On sait tous qu’il y a de la drogue qui circule dans nos quartiers populaires, et parfois même à l’intérieur du collège. Moi, ça me fait peur, parce que j’ai vu des camarades commencer à consommer des psychotropes. La tentation est grande. La sensibilisation, c’est bien, mais ça ne suffit pas, il faut surtout mettre fin à leur commercialisation illégale. »

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