L’Institut Français d’Algérie (IFA) à Annaba accueillera demain, mercredi 25 juin, le vernissage de l’exposition « Marenostrum : d’Hippone à Massilia » et la projection du documentaire « Albert Falco, 20.000 Heures sous les Mers », à partir de 18h00. Cet événement est organisé en collaboration avec la fondation Probiom (réseau algérien de la Protection de la Biodiversité Marine, NDLR). Le Dr. Emir Berkane de la fondation Probiom, qui animera les débats, présentera à cette occasion le projet ambitieux de créer un musée subaquatique au large des côtes de la Perle de l’est. Ce projet s’inspire directement d’une visite effectuée le 16 mai 2025 dans la cité phocéenne, où le militant écologiste algérien Emir Berkane a été accueilli par Morgan Bourc’his, triple recordman du monde d’apnée, pour une découverte inédite du musée subaquatique de Marseille. L’apnéiste français, parrain du musée marseillais depuis sa création en 2020, a fait découvrir au plongeur algérien les onze sculptures immergées ainsi que la bouée connectée installée à quelques encablures de la plage des Catalans. En présence d’Antony Lacanaud, fondateur du musée, et de Thierry Dubourdieu, plongeur professionnel ayant procédé à l’installation des œuvres, les deux militants de la protection marine se sont prêtés à une séance photographique subaquatique sous l’objectif de Houcine Koudri, double champion algérien de photographie sous-marine. Le musée marseillais, premier du genre en Europe, suscite un vif intérêt de la part de la fondation Probiom. Depuis 2022, cette dernière souhaite adapter ce concept innovant aux plages d’Annaba. La dimension à la fois artistique et scientifique du projet constitue une véritable source d’inspiration, notamment grâce à la bouée connectée qui fournit en temps réel des données sur la pollution marine.
Initiatives locales prometteuses
Cette approche fait écho aux initiatives locales déjà menées à Annaba, particulièrement le champ récifal du Cap de garde réalisé par l’association « Hippone Sub » avec le soutien de Probiom. Les habitants de la région connaissent désormais bien l’effet bénéfique de ces récifs artificiels sur la biodiversité marine. En effet, ces structures offrent des surfaces dures permettant la fixation et le développement d’organismes marins tels que les algues, coraux, éponges et mollusques. Elles servent également de zones de reproduction et de croissance pour de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés, créant des espaces protégés essentiels pour les juvéniles. L’installation progressive d’organismes fixés attire ensuite les prédateurs, générant un écosystème complexe qui enrichit toute la chaîne alimentaire locale. Ces récifs agissent comme de véritables « oasis » sous-marines qui concentrent la vie marine, facilitent les interactions entre espèces et augmentent significativement la densité de poissons dans la zone. Ils offrent par ailleurs des abris contre les prédateurs et les courants, tout en contribuant à la protection du littoral en atténuant l’impact des vagues. La fondation Probiom prévoit de soumettre dans les prochaines semaines un dossier technique à la wilaya pour concrétiser ce projet de musée subaquatique « Rive sud ». Cette réalisation serait le fruit d’une collaboration entre artistes, défenseurs de l’environnement et techniciens des deux rives de la Méditerranée. Antony Lacanaud, Thierry Dubourdieu et Morgan Bourc’his ont d’ores et déjà assuré le Dr. Berkane de leur pleine disponibilité pour collaborer à cette initiative algérienne, témoignant ainsi d’une coopération méditerranéenne prometteuse en matière de protection marine.
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