Radiothérapie en détresse ! : Des pannes qui retardent les soins des cancéreux à Annaba

Depuis quelque temps, les patients sous traitement radiothérapique au Centre Anti-Cancer (CAC) d’Annaba subissent de lourds retards dans leurs séances, en raison des pannes répétitives des accélérateurs linéaires « LINAC » (appareils qui propulsent des particules chargées en ligne droite grâce à des champs électromagnétiques, NDLR). Ces dysfonctionnements entraînent des décalages dans les protocoles médicaux, impactant directement le taux de réussite des traitements et, par conséquent, les chances de guérison. Il ne s’agit nullement d’un manque de compétence ou d’assiduité du personnel médical du CAC, comme le soulignent de nombreux patients. Bien au contraire, les équipes font preuve d’un engagement remarquable malgré des moyens techniques limités. Le véritable problème réside dans la maintenance et la réparation des LINAC : les pièces de rechange doivent être importées, les délais sont longs, et la formation des techniciens spécialisés en maintenance de ces appareils hautement sensibles demeure insuffisante ; un constat confirmé par une source proche du dossier. Ces accélérateurs linéaires, dont la fabrication mobilise aussi bien des instituts de recherche que des entreprises de pointe, nécessitent une maintenance rigoureuse : inspections régulières, réparations, remplacement des pièces d’usure (moteurs, filtres), étalonnages des systèmes mécaniques et de faisceau, ainsi que des mises à jour logicielles. Ces interventions sont essentielles pour garantir la fiabilité des machines, qu’il s’agisse de radiothérapie oncologique ou de recherche scientifique, en assurant notamment la performance du système d’imagerie, le contrôle du faisceau et le bon fonctionnement du système de refroidissement. Le CAC, qui accueille des patients provenant de plusieurs wilayas, doit jongler entre séances de radiothérapie, pannes techniques, opérations de maintenance et disponibilité limitée du parc de LINAC. Cette situation provoque des retards considérables : dans certains cas, les traitements se prolongent jusqu’à deux heures du matin, surtout lorsqu’un ou deux appareils sont hors service, augmentant la pression sur les machines encore en fonctionnement et retardant les opérations de maintenance préventive. Au-delà de la technique, ce sont surtout les patients qui paient le prix fort. Déjà fragilisés par la maladie, beaucoup doivent patienter de longues heures, parfois voir leurs séances reportées à une date ultérieure. Un calvaire encore plus difficile à supporter pour ceux qui ne résident pas dans la wilaya et doivent se déplacer sur de longues distances. À moyen et long terme, la persistance de ces dysfonctionnements menace gravement l’efficacité des traitements, réduisant le taux de succès des séances de radiothérapie et compromettant les chances de guérison des patients.