Réfugiés sahraouis : l’ONU met en garde contre une malnutrition pouvant tourner à la famine

L’ONU alerte sur la malnutrition aigüe et la faim dans les camps de réfugiés sahraoui, à qui l’autodétermination est refusée depuis 50 ans par le Maroc, puissance occupante, et appelle à des réactions pour éviter la phase suivante, celle de la famine, comme c’est déjà le cas à Gaza. Selon le dernier rapport du Secrétaire […]

Août 26, 2025 - 16:19
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Réfugiés sahraouis : l’ONU met en garde contre une malnutrition pouvant tourner à la famine

L’ONU alerte sur la malnutrition aigüe et la faim dans les camps de réfugiés sahraoui, à qui l’autodétermination est refusée depuis 50 ans par le Maroc, puissance occupante, et appelle à des réactions pour éviter la phase suivante, celle de la famine, comme c’est déjà le cas à Gaza.

Selon le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies, mis en ligne le 31 juillet 2025 et couvrant la période du 1ᵉʳ juillet 2024 au 30 juin 2025, la situation des réfugiés sahraouis dans les cinq camps gérés par le HCR à Tindouf s’est nettement aggravée, où la malnutrition aigüe et la faim sont documentés.

Le document, présenté en application de la résolution 79/98 de l’Assemblée générale, classe les camps en phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), soit un niveau d’« urgence».

À ce stade, les indicateurs montrent une dégradation rapide : malnutrition grave, hausse de la mortalité liée à la faim, prévalence de la malnutrition aiguë globale proche de 13 % et retard de croissance dépassant les 30 %.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 78% des réfugiés sahraouis sont en situation d’insécurité alimentaire ou de risque d’insécurité alimentaire, tandis que 53.5% des femmes âgées de 15 à 49 ans souffrent d’anémie.

Cette situation dépasse le seuil de la « crise » (phase 3), où l’aide humanitaire reste suffisante, et se rapproche du niveau ultime, la phase 5, correspondant à la famine – déjà déclarée le 22 août 2025 par l’UNICEF, le PAM et l’OMS dans certaines parties de Gaza.

Le rapport met directement en cause le Maroc, qualifié de puissance occupante du Sahara occidental, pour son refus d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Il établit un parallèle avec Gaza, où la catastrophe humanitaire découle du refus d’Israël – soutenu par Washington – de garantir les droits fondamentaux des Palestiniens. Les actions israéliennes y sont d’ailleurs qualifiées de génocide par de nombreuses ONG et agences onusiennes.

La dégradation dans les camps sahraouis est également liée aux coupes budgétaires des donateurs, souligne l’ONU.

Pour prévenir une aggravation, l’organisation appelle à mobiliser au moins 104 millions de dollars d’ici la fin de l’année 2025. Le rapport insiste par ailleurs sur la vulnérabilité particulière des femmes et des enfants face à la malnutrition.

À l’échelle mondiale, la cartographie de l’ONU montre que plusieurs pays se trouvent déjà dans des phases critiques.
La phase 5 (famine) est activement déclarée à Gaza et au Soudan, où des taux extrêmes de malnutrition et de mortalité sont documentés.

La phase 4 (urgence) concerne donc le Sahara occidental, ainsi que le Yémen, la République démocratique du Congo et l’Afghanistan.

Enfin, de nombreux pays classés en phase 3 (crise), comme le Burkina Faso, la Syrie et Haïti, nécessitent une aide d’urgence afin d’éviter un basculement vers l’urgence alimentaire.

À l’approche du 50ᵉ anniversaire du conflit au Sahara occidental, le Secrétaire général de l’ONU avertit qu’il est « plus urgent que jamais de trouver une solution politique (…) qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ».
Par Larbi Ghazala