Sauvegarde du patrimoine du Vieux Mila  : L’engagement fructueux du mouvement associatif

L’association culturelle Les Amis du Vieux Mila, dirigée par le chirurgien et professeur en médecine Abdelaziz Segueni, continue de déployer de fructueux efforts, en accompagnant avantageusement les travaux d’urgence en cours d’exécution dans cette cité antique. Notre rôle, en tant qu’enfants de la vieille-ville et de partenaires du secteur de la culture, consiste à veiller à la bonne application du plan de sauvegarde, à en faciliter l’exécution et à apporter toute sorte de contribution de nature à renforcer les mesures de préservation de cet espace particulièrement sensible et de son cachet architectural premier », nous dira le professeur Segueni, en marge de la tenue, samedi 22 février, de l’Assemblée Générale Ordinaire (AGO) de cette entité de la société civile.  Notre interlocuteur affirme que grâce à la synergie créée autour de ce projet, de nombreuses tâches ont été déjà accomplies. « On a pu déblayer les gravats issus des bâtisses effondrées et entamer la réouverture des ruelles par l’enlèvement des pierres et autres obstacles qui les obstruaient. On a procédé également à la réfection des pans de murs dégradés et à la reconstruction des façades démolies. Pour les murs qui sont en bon état, on a opté pour leur confortement au moyen d’un ciment à base de matériaux non-corrosifs pour la pierre ». Le professeur Segueni précise, dans cet ordre d’idée, que l’objectif recherché est de ressusciter la physionomie première des lieux. « On veut rendre à la vieille-ville son aspect architectural et son esthétique d’autrefois ». Pour ce faire, l’association Les Amis du Vieux Mila a réussi, par exemple, à convaincre les habitants d’enlever les crépissages en ciment réalisés sur les façades et de les remplacer par une peinture spéciale aux couleurs de la pierre nue. Par ailleurs, l’association, en collaboration avec les maîtres d’ouvrage et d’œuvre, s’attèle à présent à développer des schémas pour le confortement des anciennes boutiques, dits Lahouanat, qui fleurissent un peu partout dans la ville. Ces locaux, abandonnés par leurs occupants, ont perdu leurs toitures et leur boiserie sous l’action érosive des rodeurs et des aléas climatiques. Aussi, l’entité de Abdelaziz Segueni envisage de les couvrir et de leur mettre des portes afin qu’ils puissent s’intégrer harmonieusement dans le paysage final de la cité restaurée et, le cas échéant, être réexploités. « On est décidé de les couvrir de toits et de les équiper de portes, mais faute de gardiens permanents sur place, on temporise encore. On doit d’abord trouver une solution à cela avec les autorités de la ville ». Le professeur Segueni nous révèle, par ailleurs, que les opérations de promotion du patrimoine archéologique et historique de cette cité de l’époque byzantine commencent à produire leurs fruits. Il indique, dans ce sens, que son entité a réussi à conclure de nombreuses conventions de partenariat avec l’université de Constantine-3 et deux centres de recherches spécialisés, l’un en sciences sociales et humaines et l’autre en aménagement du territoire. « Grâce à ces conventions de partenariat, il a été réalisé, en 2024, deux mémoires de master sur la ville. Et pour l’année 2025, trois autres étudiants en master ont choisi de faire leurs mémoires sur notre ville », expliquera le président des Amis du Vieux Mila. Et de préciser que ces études seront présentées en mai 2025, à l’occasion du Mois du patrimoine. En outre, les centres de recherches partenaires de l’association se sont engagés à financer et réaliser un relevé topographique aérien (par drone) de la vieille cité pour faciliter la reconstitution des constructions, précise-t-on.

Kamel B.

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