Tandis que le monde regarde l’Iran, Ghaza s’enfonce dans le chaos : A l’ONU, l’Algérie accuse l’entité sioniste d’un massacre planifié
À l’initiative de l’Algérie, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni vendredi pour débattre de la crise humanitaire aiguë dans la bande de Ghaza, exacerbée par l’intensification des offensives israéliennes. Par Meriem B. Cette séance d’urgence intervient alors que l’armée israélienne a intensifié ses attaques contre les civils palestiniens, profitant de la distraction provoquée […]

À l’initiative de l’Algérie, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni vendredi pour débattre de la crise humanitaire aiguë dans la bande de Ghaza, exacerbée par l’intensification des offensives israéliennes.
Par Meriem B.
Cette séance d’urgence intervient alors que l’armée israélienne a intensifié ses attaques contre les civils palestiniens, profitant de la distraction provoquée par l’escalade militaire entre l’Iran et Israël. Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a dénoncé, preuves à l’appui, des attaques délibérées contre les civils palestiniens, notamment près des centres de distribution d’aide, et a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités face à ce qu’il qualifie de stratégie de nettoyage ethnique.
Dans son intervention, l’ambassadeur Amar Bendjama a attiré l’attention des membres du Conseil quant aux crimes perpétrés par les forces de l’occupation sioniste durant ce mois, précisant que des centaines de Palestiniens avaient été tués à proximité des soi-disant centres de distribution d’aides relevant de ce qu’on appelle la «Fondation humanitaire de Ghaza», organe humanitaire de la puissance occupante, rappelant, à ce propos, qu’au 25 juin 2025 le bilan s’est alourdi à 549 martyrs, tandis que le nombre de blessés a dépassé 4 066. Appuyant ses propos par des vidéos documentées, le diplomate algérien a, par ailleurs, indiqué que ces pertes humaines n’étaient pas fortuites, mais plutôt le résultat de politiques systématiques et de pratiques délibérées menées par l’occupant. Il a, en outre, affirmé que la vérité commence à se faire jour, d’autant plus que certains médias sionistes ont déjà commencé à divulguer les instructions données aux soldats pour ouvrir le feu sur les civils en quête d’aide. M. Bendjama a également dénoncé le prétexte de l’entité sioniste selon lequel des «enquêtes internes» allaient être menées, qualifiant cette approche d’inacceptable, en témoigne, a-t-il dit, l’incident du 25 mars dernier ayant coûté la vie à 15 paramédicaux et ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien. Il a, à ce sujet, affirmé que la version sioniste des faits n’aurait jamais changé sans la large diffusion des enregistrements vidéo. Dans le même contexte, l’ambassadeur Bendjama a transmis le rejet des travailleurs humanitaires des tentatives visant à minimiser les pertes civiles, citant, à cet égard, la déclaration du Secrétaire général des Nations unies : «Chercher de la nourriture ne devrait jamais valoir une condamnation à mort». L’ambassadeur Bendjama a expliqué que la reprise de l’entrée des aides, bien que partiellement réalisée, ne représente qu’une «goutte d’eau dans l’océan» de la souffrance. Il a, à ce titre, mis en garde contre la poursuite de la fermeture des points de passage vers le nord de Ghaza par les forces d’occupation et l’utilisation des centres de distribution dans le sud comme pièges mortels, ce qui démontre clairement que le contrôle de l’aide fait désormais partie intégrante du projet de nettoyage ethnique visant à forcer les Palestiniens à quitter leurs terres. Au terme de son intervention, le représentant de l’Algérie a souligné la nécessité de respecter les règles du droit international humanitaire, y compris l’obligation de garantir
l’acheminement, sans entrave, des aides humanitaires et la protection des civils, estimant qu’il s’agissait d’une responsabilité fondamentale qui incombe au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’UNRWA critique de nouveau le système de distribution d’aide
Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a souligné que le nouveau système de distribution d’aide actuellement imposé à Ghaza était devenu «un champ de bataille» en raison des tirs continus de l’armée de l’occupation sioniste en direction des personnes affamées qui tentent d’accéder à la nourriture. «Plus de 400 personnes affamées auraient été tuées depuis la mise en service, il y a seulement un mois, du système de distribution d’aide à Ghaza», a écrit M. Lazzarini dans un message publié vendredi soir sur les réseaux sociaux. Ces personnes, a-t-il précisé, «sont la cible de tirs (sionistes) alors qu’elles tentaient d’accéder à de la nourriture pour elles-mêmes et leurs familles. Des témoignages font état de soldats ayant ouvert le feu sans discernement». «Dans le chaos, des enfants ont été séparés de leurs familles, désorientés et traumatisés. Ce système est loin de respecter le principe d’humanité», a déploré le patron de l’UNRWA. Et d’ajouter : «Ce système de distribution d’aide américano-sioniste n’est pas conçu pour lutter contre la faim. Au lieu d’une distribution alimentaire ordonnée, il engendre déshumanisation, chaos et mort». «Cela ne peut pas devenir la nouvelle norme. Cette abomination doit cesser par un retour aux livraisons humanitaires de l’ONU, y compris de l’UNRWA», a encore dit M. Lazzarini. «Un cessez-le-feu est nécessaire et le siège (sioniste) doit être levé pour rétablir un approvisionnement normal en produits de première nécessité, notamment en nourriture, médicaments, savon et carburant», a-t-il conclu dans son message.
Les centres de distribution d’aide à Ghaza sont devenus «un piège mortel»
L’ONG ActionAid International a souligné que les centres de distribution d’aide à Ghaza sont devenus «un piège mortel» pour la population de l’enclave palestinienne, ravagée par 21 mois de génocide sioniste. Dans un communiqué publié hier, l’ONG a déclaré que «plus d’un mois s’est écoulé depuis le lancement de ces centres de distribution d’aide, et à ce jour, 516 personnes ont été tuées en tentant d’atteindre les points de distribution, qui, au lieu de fournir une aide humanitaire, sont devenus un piège mortel pour la population de Ghaza». Elle a souligné que «ce plan est totalement inacceptable et viole les principes humanitaires fondamentaux de neutralité et d’impartialité». L’ONG a, en outre, souligné la nécessité pour l’occupant sioniste de «respecter le droit international humanitaire et de garantir l’acheminement sûr et sans entrave de l’aide vitale vers Ghaza». La population ghazaouie est «en manque cruel de nourriture et est contrainte de parcourir de longues distances à pied et de pénétrer dans des zones fortement militarisées où elle est confrontée à la violence», a déclaré Reham Jafari, chargée de communication et de plaidoyer chez ActionAid Palestine. «Il ne s’agit pas d’une opération humanitaire, mais d’un piège mortel. La population de Ghaza a besoin d’aide, pas de coups de feu», a-t-il insisté.
M. B.