Tebboune ne veut pas d’un troisième mandat : les raison d’un choix décisif
Dans un entretien accordé au quotidien français «L’Opinion», le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu des propos clairs sur son intention de ne pas « s’éterniser au pouvoir », confirmant ainsi sa volonté de respecter la Constitution et de limiter son mandat à deux présidences, conformément à la législation en vigueur. Cette déclaration s’inscrit dans […]
Dans un entretien accordé au quotidien français «L’Opinion», le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu des propos clairs sur son intention de ne pas « s’éterniser au pouvoir », confirmant ainsi sa volonté de respecter la Constitution et de limiter son mandat à deux présidences, conformément à la législation en vigueur.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte particulier, celui d’une Algérie qui, après des années de crise et d’instabilité, cherche à rebâtir ses institutions et son système politique.
Il faut dire que l’investiture de Tebboune à la présidence, en décembre 2019, a été marquée par un contexte tumultueux. Le pays venait de sortir d’une protestation populaire. Un Hirak, qui avait contraint son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika, à démissionner après 20 ans au pouvoir.
Ce mouvement populaire avait été déclenché, rappelons-le, par l’intention de feu Bouteflika de briguer un cinquième mandat, une situation qui symbolisait l’épuisement du système politique algérien, figé depuis des décennies. A l’arrivée de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia les promesses de réformes et de changements étaient alors sur toutes les lèvres.
Tebboune, dans cette nouvelle sortie médiatique qui laisse apparaitre un Président serein et sûr de lui, semble vouloir se démarquer de l’héritage de son prédécesseur en soulignant son intention de mener des réformes profondes, notamment en matière de politique institutionnelle, économique et de gouvernance.
Ces déclaration sur la limitation des mandats présidentiels et sur la rénovation du système politique est une première dans notre pays habitué historiquement à être détenu de manière prolongée.
Le Hirak béni comme aime l’appeler Tebboune a mis en lumière le rejet par le peuple et de sa classe dirigeante d’un système politique verrouillé.
Dans ce contexte, les propos de Abdelmadjid Tebboune sur sa volonté de ne pas « s’éterniser » au pouvoir prennent une dimension particulière. Ils répondent sans doute à un besoin de rassurer la population sur son intention réelle d’éviter une dérive autoritaire et de respecter les principes démocratiques, tout en soulignant qu’il s’inscrit dans une démarche de réformes et de modernisation de l’Algérie.
M.Tebboune met en avant plusieurs réformes nécessaires à la modernisation de l’Algérie, notamment la révision des lois régissant les partis politiques, le système électoral et les codes des communes et des wilayas.
Il évoque aussi la création d’une banque des collectivités locales pour renforcer l’économie des régions. Ces annonces montrent une volonté de décentralisation et de donner plus de pouvoir aux autorités locales, ce qui est crucial pour une démocratie saine et une gestion plus équitable du pays.
« Même si je n’ai pas tout réussi, j’aurais eu le mérite de montrer aux Algériens que cela était possible. La voie sera tracée. Ce sera aux générations futures de parachever le travail », affirme le président de la République.
L’ombre de Bouteflika, avec ses 20 ans de pouvoir, demeure présente dans la mémoire des Algériens. À l’aube de son second mandat, le président Tebboune, conscient de ce lourd héritage, choisit d’agir par anticipation et de jouer cartes sur table, alors qu’il reste environ 56 mois avant la fin du quinquennat.