Trait d’union entre citoyens et administration : La face méconnue de la médiation de la République à Sétif
Le manque d’information d’une part et de communication de l’autre empêche le citoyen lambda de mesurer l’importance de la médiation de la République, qui joue pourtant un rôle clé dans le règlement des différends entre les citoyens et l’administration. Impartiale, cette instance facilite le dialogue, évite des procédures judiciaires longues et coûteuses et contribue à […] The post Trait d’union entre citoyens et administration : La face méconnue de la médiation de la République à Sétif first appeared on L'Est Républicain.
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Le manque d’information d’une part et de communication de l’autre empêche le citoyen lambda de mesurer l’importance de la médiation de la République, qui joue pourtant un rôle clé dans le règlement des différends entre les citoyens et l’administration. Impartiale, cette instance facilite le dialogue, évite des procédures judiciaires longues et coûteuses et contribue à renforcer la confiance entre l’État et ses administrés. Son intervention permet de résoudre des contentieux liés aux droits sociaux, aux services publics ou aux décisions administratives, en apportant des solutions équitables et adaptées. Directement ou indirectement, elle participe ainsi à l’amélioration du service public et à la protection des droits des citoyens. Afin d’évaluer l’efficacité de cette institution, L’Est Républicain a rencontré Assia Betchine, déléguée locale du médiateur de la République. Transparente dans ses explications, elle précise : « Nous sommes un trait d’union entre le citoyen et l’administration. Nous faisons de notre mieux pour aider et accompagner les contribuables à résoudre leurs problèmes dans le strict respect des textes et des lois de la République. Notre mission ne se limite pas à écouter et recevoir les citoyens, mais à les accompagner jusqu’à la résolution de leurs litiges, qu’ils résultent de malentendus ou de lourdeurs administratives ». Les chiffres illustrent l’impact de cette médiation : depuis le 2 février 2020, plus de 25.000 citoyens ont été reçus, soit une moyenne annuelle de 6.250 personnes. « Certes, l’affluence varie d’une année à l’autre, mais la numérisation et le suivi rigoureux des doléances déposées auprès des différentes administrations publiques ont largement contribué à réduire le nombre de réclamations, qui s’établit désormais à 10.000 requêtes », souligne notre interlocutrice. Concernant l’efficacité de la médiation, elle insiste : « Nous ne sommes pas de simples gratte-papiers. La médiation, qui a largement fait ses preuves, n’est pas une simple boîte postale. Notre rôle ne se limite pas à transmettre les doléances, mais à veiller à ce que chaque problème administratif trouve une issue favorable. D’ailleurs, le bien-être du citoyen est au cœur des préoccupations du président de la République, qui accorde une importance capitale au traitement des requêtes. Contrairement aux idées reçues, notre instance est accessible à toutes les couches de la société, et chaque dossier déposé est traité le jour même. Grâce à la concertation, nous avons pu régler de nombreux cas en suspens depuis des années ».
Des vies changées
Elle cite plusieurs exemples concrets : « Farid T., père de famille, s’est vu attribuer un Logement Socio-Promotionnel (LSP) en 2012 avant d’être radié de la liste un an plus tard. Après un long et infructueux parcours, il sollicite la médiation via la plateforme numérique en avril 2024. Après concertation avec la daïra et l’Agence foncière de Sétif, il est rétabli dans ses droits le 21 novembre 2024. Nous sommes heureux pour notre concitoyen qui va pouvoir bénéficier d’un logement, son droit. Des héritiers d’Ain Arnat, en litige administratif depuis 2011 pour la régularisation de leur construction dans le cadre de la loi 08/15, voient leur dossier enfin réglé en mars 2024, après l’intervention de la médiation. Un citoyen d’Ouled Si Ahmed, privé d’une aide au logement rural en raison d’une erreur administrative, voit sa requête, déposée en 2023, aboutir favorablement en 2024. Employant plus de 200 personnes et souhaitant exporter vers les pays arabes différents types de pain, principalement des pains pour les repas rapides, un opérateur économique attendait depuis 2022 un raccordement énergétique et une autorisation exceptionnelle d’exploitation. Saisi en décembre 2023, le dossier est résolu en janvier 2024 grâce à l’intervention de la médiation auprès des services de la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) et de la direction de l’Industrie que nous saluons pour leur diligence et coopération. Ces exemples ne sont que la partie émergée de l’iceberg », assure Assia Betchine, avant d’évoquer l’impact du registre des doléances sur la relation citoyen-administration. « Grâce à un climat de confiance entre la médiation et l’administration, nous avons atteint un taux de réponse de 87 %, et nous suivons de près les 13 % restants. Avec l’application numérique « Coordination », le registre des doléances des administrations publiques, dûment paraphé par le wali, est désormais numérisé. Chaque réclamation est scannée, étudiée et fait l’objet d’une réponse transmise au concerné. Ce sujet est d’ailleurs d’une importance capitale, puisqu’il a fait l’objet d’une instruction du président de la République lors du Conseil des ministres du 23 octobre 2023. La médiation de la République ne se limite pas à la réception des doléances mais effectue également un suivi rigoureux : en 2024, 66 sorties inopinées ont été menées dans 643 administrations. Résultat : le nombre de citoyens reçus en 2024 est en baisse par rapport à 2023, passant de 2.500 à 2.004. « Sur les 99 % de réponses obtenues, contre 83 % l’année précédente, 56 % des problèmes soulevés ont été résolus. Nous poursuivrons nos efforts pour nous rapprocher davantage des citoyens et offrir un service public de qualité », conclut fièrement la déléguée locale du médiateur de la République.
Kamel Beniaiche
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