Victime d’un « deux poids deux mesures »: La cité El Batni de Guelma retrouve enfin espoir 

La Directrice de l’Urbanisme, de l’Architecture et de la Construction (DUAC) de Guelma a annoncé, jeudi 26 juin, l’inscription prochaine d’un projet de réhabilitation d’une partie d’El Batni dans le programme de rénovation des anciennes cités de la wilaya. Cette décision fait suite aux doléances persistantes des habitants de cette section du plus important quartier résidentiel du chef-lieu. Érigée au début des années 1980 sur les hauteurs du chef-lieu, sur l’ancien site du marché à bestiaux, la cité Gahdour Tahar – communément appelée El Batni en référence à l’entrepreneur El Ouardi Chabani, originaire de Batna – abrite une soixantaine d’immeubles de quatre étages. Toutefois, cette vaste agglomération présente un visage à deux facettes. Seule une trentaine de bâtiments a bénéficié, il y a une vingtaine d’années, d’importants aménagements urbains : réfection des trottoirs, bitumage des rues, accès cimentés, aires de jeux, espaces verts et terrains de sport de proximité. L’autre secteur, situé dans la partie supérieure de la cité, demeure depuis lors dans un état de délabrement avancé. « Nous sommes confrontés à la boue en hiver et aux nuages de poussière en été », témoigne Salah, quinquagénaire résidant dans le secteur délaissé. « Nos rues sont parsemées de nids-de-poule et de crevasses qui pénalisent la circulation des véhicules et des piétons ». Les habitants dénoncent également les difficultés d’accès aux immeubles par temps pluvieux, les terrains vagues boueux contraignant les résidents à un nettoyage permanent de leurs habitations. Le système d’évacuation des eaux usées souffre par ailleurs de défaillances chroniques qui dégradent considérablement la qualité de l’environnement. « Il est inadmissible d’admettre qu’une partie de la cité El Batni reste défavorisée depuis des lustres », s’insurgent les représentants des habitants, qui dénoncent une « injustice flagrante » au sein de cet ensemble urbain. Approchée jeudi 26 juin par L’Est Républicain, la première responsable de la DUAC nous a confirmé l’existence d’un programme ambitieux de réhabilitation des anciennes cités de la wilaya, établi selon les instructions de la wali. Cette dernière avait souligné lors d’une session de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) l’importance accordée à ce dossier, selon notre interlocutrice. « Nous avions lancé dernièrement la réhabilitation de la cité des frères Saâdane grâce à une enveloppe conséquente allouée par le ministère de tutelle », a précisé la directrice. « Dès que le ministère nous affectera une nouvelle ligne de crédit, nous entamerons les démarches nécessaires pour réhabiliter le secteur concerné de la cité El Batni ». Cette annonce officielle apporte enfin un espoir tangible aux habitants qui attendaient depuis des décennies une réponse à leurs légitimes revendications.

Hamid Baali

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