A Ghaza, la distribution d’aides vire au massacre : L’UE entre hypocrisie et complicité mal assumée
Conçu pour humilier et rabaisser les Palestiniens à un statut de sous-humains, le dispositif de distribution de nourriture à Ghaza, géré par les Américains et les Israéliens, s’est avéré un simulacre d’aide ouvrant la voie à des massacres quotidiens. « Si les gens arrivent trop tôt et s’approchent des points de contrôle, ils se font […] The post A Ghaza, la distribution d’aides vire au massacre : L’UE entre hypocrisie et complicité mal assumée first appeared on L'Est Républicain.

Conçu pour humilier et rabaisser les Palestiniens à un statut de sous-humains, le dispositif de distribution de nourriture à Ghaza, géré par les Américains et les Israéliens, s’est avéré un simulacre d’aide ouvrant la voie à des massacres quotidiens. « Si les gens arrivent trop tôt et s’approchent des points de contrôle, ils se font tirer dessus. S’ils arrivent à l’heure, mais qu’il y a trop de monde et qu’ils sautent par-dessus les talus et les barbelés, ils se font tirer dessus. « S’ils arrivent en retard, ils ne devraient pas être là car c’est une zone évacuée, ils se font tirer dessus ». C’est un responsable de l’organisation médecins sans frontière, qui a tenu ces propos dans un compte-rendu publié hier sur le site officiel de l’ONG. Le dispositif dénoncé par MSF a fait « plus de 500 personnes tuées et près de 4 000 blessées alors qu’elles se rendaient à ces distributions en quête de nourriture », en un mois, selon cette ONG, dont la composante est exclusivement européenne et occidentale. Malgré les critiques, les Etats-Unis viennent d’annoncer un nouveau financement de 30 millions de dollars à destination de la Fondation humanitaire pour Ghaza, ce consortium privé, qui est à l’origine de nombreux massacres, à proximité des points de distribution de nourriture. « 62 Palestiniens ont été tués hier, dont 10 alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire », a indiqué une source palestinienne. De leur côté, l’ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec ce consortium, en raison concernant ses procédés et sa neutralité. « Le soi-disant mécanisme d’aide récemment créé est une abomination (…) C’est un piège mortel », a fustigé Philippe Lazzarini, responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a lui qualifié de crime de guerre l’utilisation de la nourriture comme une arme à Ghaza. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté annoncé avoir effectué mercredi sa première livraison de fournitures médicales dans le territoire palestinien depuis le 2 mars, mais déploré qu’il ne s’agisse que d’une « goutte d’eau dans l’océan ». Pendant ce temps et face au génocide en cours, L’UE et les gouvernements européens, qui disposent des moyens politiques, économiques et diplomatiques conséquents pour exercer une pression concrète sur l’entité sioniste, continuent de déplorer mais sans agir réellement pour défendre le droit humanitaire international. Devant le diktat US, les Etats membres de l’UE ont renoncé à assumer leur rôle politique international. Pire encore, ils continuent à fournir des armes et du matériel de guerre à Tel Aviv, adoptant une attitude hypocrite rarement égalée, qui s’apparente plutôt à de la complicité mal assumée. Lors d’un sommet des 27, tenue jeudi dernier à Bruxelles, les capitales européennes ne sont pas arrivées à s’accorder sur une éventuelle suspension de l’accord d’association avec l’Etat sioniste. La décision est repoussée à la mi-juillet. Il est très significatif et intriguant en même temps de constater qu’en ce moment 27 pays, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, qui font partie du G7, acceptent de se contenter de rôles secondaires dans une course à l’hégémonie planétaire, qui leur échappe irréversiblement.
Mohamed Mebarki
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