Commentaire
Après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier dernier, le président américain Donald Trump a immédiatement décidé de changer la stratégie de son pays vis-à-vis de la Russie, traitée depuis 2021 par l’administration américaine comme une nation hostile, terroriste, et avec laquelle toute négociation était non seulement impossible mais surtout inenvisageable, adoptant ainsi la même […]

Après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier dernier, le président américain Donald Trump a immédiatement décidé de changer la stratégie de son pays vis-à-vis de la Russie, traitée depuis 2021 par l’administration américaine comme une nation hostile, terroriste, et avec laquelle toute négociation était non seulement impossible mais surtout inenvisageable, adoptant ainsi la même stratégie que l’Union européenne qui a depuis longtemps coupé tous ses liens avec le grand pays d’Europe de l’Est. Le président républicain lui a, au contraire, promptement changé le discours officiel de Washington en tendant la main à Moscou et en n’hésitant pas à admonester sévèrement les autorités ukrainiennes. Une démarche impensable avant le 21 janvier dernier, jour de la prise de fonctions de Donald Trump. Toutefois, la Maison-Blanche a au fil des derniers mois constaté qu’essayer d’amadouer le Kremlin n’avait pas donné les résultats escomptés et que la paix promise par le chef d’État américain durant sa campagne présidentielle semblait s’éloigner au même rythme que les exigences russes se renforçaient. De ce fait, après plus de six mois au pouvoir, le Président Trump a finalement décidé de modifier son plan d’attaque en se montrant plus combatif que jamais vis-à-vis de Moscou et en tendant une main inespérée à Kiev. Suite à ce retournement de situation, le Kremlin s’est ainsi dit hier prêt à négocier avec l’Ukraine, tout en disant avoir besoin de temps pour répondre aux déclarations «sérieuses» du président américain, qui a donné 50 jours à la Russie pour mettre fin au conflit sous peine de sanctions sévères et promis d’importantes livraisons d’armes via l’Otan à Kiev. «Les déclarations du Président Trump sont très sérieuses. Nous avons bien sûr besoin de temps pour analyser ce qui a été dit à Washington et si, ou quand, le Président Poutine le jugera nécessaire, il commentera», a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à des journalistes. Il a ajouté que les responsables russes restaient «prêts» à négocier avec l’Ukraine. «Il semble que cette décision prise à Washington, dans les pays de l’Otan et directement à Bruxelles, sera perçue par Kiev non comme un signal en faveur de la paix, mais comme un signal pour poursuivre la guerre», a-t-il critiqué. Dmitri Peskov a affirmé que la Russie attend «des propositions de la partie ukrainienne» concernant un troisième round de négociations, après deux sessions peu fructueuses à Istanbul. Lundi, Donald Trump a répété à plusieurs reprises «Je suis déçu de lui» au sujet de son homologue russe, dans un entretien téléphonique accordé à la BBC, à l’issue d’un rendez-vous avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, où il avait déjà répété être «déçu du Président Poutine» sur le dossier ukrainien. Reste à voir si les nouvelles paroles de Moscou sont cette fois ci sérieuses, suite aux menaces américaines, ou si elles ne seront qu’un feu de paille comme celles, pleines d’optimisme, déjà prononcées au début des médiations entreprises par la Maison-Blanche. Quoiqu’il en soit, il semblerait que la patience de Donald Trump soit réellement épuisée et qu’il est prêt aujourd’hui à faire preuve de force pour arriver à persuader les autorités russes de considérer, enfin sérieusement, la fin de sa guerre avec l’Ukraine.