De Villepin fustige Retailleau et lui demande d’arrêter son «Show»

L’ancien Premier ministre français  Dominique de Villepin est de retour sur la scène politique avec son essai « Le pouvoir de dire non » et dirigé ses critiques vers le ministre de l’Intérieur. Dans un entretien avec l’AFP, Villepin dénonce le « spectacle d’impuissance » offert par Bruno Retailleau depuis sa prise de fonction. Il s’oppose fermement à l’approche […]

Avr 9, 2025 - 13:36
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De Villepin fustige Retailleau et lui demande d’arrêter son «Show»

L’ancien Premier ministre français  Dominique de Villepin est de retour sur la scène politique avec son essai « Le pouvoir de dire non » et dirigé ses critiques vers le ministre de l’Intérieur. Dans un entretien avec l’AFP, Villepin dénonce le « spectacle d’impuissance » offert par Bruno Retailleau depuis sa prise de fonction. Il s’oppose fermement à l’approche communicationnelle et aux prises de position de Retailleau sur des questions de politique intérieure mais aussi extérieur.

Les divergences entre Villepin et Retailleau sont particulièrement vives concernant le dossier algérien. Alors que Retailleau a adopté une posture conflictuelle, Villepin appelle à «une sortie de la diabolisation de l’Algérie» et critique la communication spectaculaire du ministre. Pour lui, la surenchère sur les questions identitaires ne répond pas aux enjeux réels comme les services publics, l’immigration ou l’éducation.

Villepin pointe du doigt Retailleau pour son soutien à «une approche xénophobe de l’identité de la droite», l’accusant de manquer de résultats concrets dans la lutte contre la criminalité et le trafic de drogue. Il met ainsi en garde contre une dérive identitaire de la droite, soulignant son engagement à rejeter toute tentation d’extrémisme.

« Retrouver la Sérénité avec l’Algérie »

Dominique de Villepin critique la politique d’immigration en France, la jugeant « très largement déclaratoire ». Il dénonce les mesures superficielles entourant les obligations de quitter le territoire, soulignant le manque de résultats concrets. Villepin pointe du doigt Bruno Retailleau pour son approche vis-à-vis de l’Algérie et son échec.

« Je n’accepte pas de voir un ministre de la République venir devant les Français à la télévision pour donner ce spectacle d’impuissance et, en plus, celui d’un dysfonctionnement ministériel en mordant les platebandes d’un collègue ou du président de la République », attaque-t-il dans un entretien à l’AFP.

Cette politique, regrette-t-il, s’est très largement contentée d’incantations sur “On va renvoyer les OQTF” », visant particulièrement Bruno Retailleau. Ce dernier avait exprimé son intention de mettre en place un rapport de forces avec l’Algérie pour le rapatriement d’environ soixante de ses ressortissants sous obligation de quitter le territoire, sans succès. Le ministre a finalement été dessaisi du dossier, au profit de son collègue des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

« On fait le show, on fait de la communication et pour moi, c’est la pire image de l’impuissance publique », fustige ainsi celui qui est resté célèbre pour son discours hostile à la guerre en Irak aux Nations unies en 2003. Placé en tête des personnalités politiques préférées des Français par plusieurs instituts de sondages.

Dominique de Villepin regrette qu’aujourd’hui « une partie de la droite » aille « chasser sur les platebandes de l’extrême droite, non pas en apportant des réponses aux demandes des Français sur les services publics, l’immigration ou l’école, mais en surenchérissant sur ce qui est le plus facile : les questions identitaires ».

« J’ai été toujours de cette ligne de refuser tout glissement vers cette tentation identitaire, de la surenchère et des extrêmes », assure ainsi Dominique de Villepin, qui s’est longuement fait applaudir lors d’une autre récente sortie médiatique après un discours offensif en faveur du droit des Palestiniens à disposer d’un État.