Éviter le piège des revenus intermédiaires : À Alger, la BID met en garde et propose des solutions

À l’heure où de nombreux pays à revenu intermédiaire peinent à maintenir leur élan de développement, le Groupe de la Banque islamique de développement a tiré la sonnette d’alarme depuis Alger. En marge de ses Assemblées annuelles 2025, l’institution a organisé une rencontre stratégique autour du thème : « Éviter le piège du revenu intermédiaire […]

Mai 22, 2025 - 14:54
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Éviter le piège des revenus intermédiaires : À Alger, la BID met en garde et propose des solutions

À l’heure où de nombreux pays à revenu intermédiaire peinent à maintenir leur élan de développement, le Groupe de la Banque islamique de développement a tiré la sonnette d’alarme depuis Alger. En marge de ses Assemblées annuelles 2025, l’institution a organisé une rencontre stratégique autour du thème : « Éviter le piège du revenu intermédiaire : Accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable ». Un rendez-vous de haut niveau qui a réuni décideurs, experts et partenaires du développement pour tracer une nouvelle voie, plus audacieuse et plus solidaire, vers un avenir durable.

Lors de son intervention, le président du Groupe de la BID, le Dr. Mohammed Al Jasser, a dressé un diagnostic sans équivoque. « Le thème de cette session est étroitement aligné avec la vision de nos Assemblées : Diversifier l’économie, enrichir la vie. Il reflète les aspirations profondes de millions de personnes dans nos pays membres », a-t-il déclaré. Selon les experts présents, de nombreux pays à revenu intermédiaire sont confrontés à un ralentissement structurel de leur croissance, aggravé par des chocs externes, un endettement croissant et des failles dans la sécurité alimentaire. Autant de facteurs qui freinent l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Trois grands défis se sont imposés au cœur des débats : Le ralentissement économique : souvent causé par des modèles de croissance trop dépendants de quelques secteurs ou ressources. L’alourdissement de la dette publique : qui réduit la marge de manœuvre budgétaire des gouvernements. L’insécurité alimentaire persistante : exacerbée par des crises climatiques, des conflits et une faible productivité agricole. Face à cette complexité, le Dr. Al Jasser a plaidé pour une refonte en profondeur des politiques économiques. « Réaliser les ODD nécessite un nouveau paradigme basé sur la transformation structurelle, la diversification économique et l’investissement massif dans le capital humain », a-t-il insisté. L’événement a permis de faire émerger plusieurs recommandations concrètes : faciliter l’accès à des financements concessionnels, renforcer les capacités institutionnelles, promouvoir l’innovation, et encourager la coopération régionale et multilatérale. Les intervenants ont aussi souligné les limites du système financier international actuel, souvent mal adapté aux réalités des pays à revenu intermédiaire. « Il est temps d’aligner les cadres de financement mondiaux sur les besoins spécifiques de ces pays », a martelé un des participants, appelant à plus de flexibilité, de solidarité et d’agilité dans les mécanismes d’aide au développement. En clôture, le Groupe de la BID a réaffirmé son engagement à accompagner ses pays membres à travers des solutions innovantes de financement et un partage accru des connaissances. Une promesse forte dans un contexte mondial incertain, où le risque de stagnation menace les acquis sociaux et économiques de millions de personnes. Par cette initiative, la BID consolide sa position de leader intellectuel et opérationnel dans la recherche de réponses concrètes aux défis du développement durable, avec l’ambition claire de ne laisser aucun pays, ni aucune population, sur le bord du chemin vers 2030.

Meriem B.