Exercice militaire « African Lion 2025 » : L’Algérie décline l’invitation des États-Unis

L’armée algérienne ne participera pas aux manœuvres militaires annuelles organisées par le commandement américain en Afrique, qui ont débuté le 14 avril en Tunisie, avec l’intégration de deux vedettes de patrouille de type « Island » dans la marine tunisienne. Le refus par l’Algérie de l’invitation de l’Africom a été confirmé hier mardi, par l’ambassade des États-Unis à Alger. « L’Algérie a été invitée à participer à cet exercice, mais elle a refusé, c’est son droit souverain d’accepter ou de refuser. Nous ignorons les raisons de ce refus, mais nous espérons sa participation aux prochaines éditions, car l’Algérie est un acteur clé dans la stabilité et la sécurité de la région », ont déclaré deux responsables de l’armée américaine. Fidèle à sa doctrine héritée du temps de l’ALN, l’ANP a décidé de ne pas prendre part à ces exercices, très certainement en raison de la participation de l’armée israélienne, ainsi que pour d’autres questions de principe, que les Américains connaissent parfaitement. Même si cette année, la présence de l’armée israélienne sera territorialement limitée aux exercices prévus au Maroc et que les manœuvres n’auront pas lieu au Sahara occidental, l’Algérie a maintenu son refus. Habitués à l’intransigeance algérienne, les Américains se sont abstenus de tout commentaire susceptible de nuire aux relations entre les deux pays. Les hauts gradés américains se sont contentés d’expliquer que l’Algérie est un partenaire et qu’en aucun cas elle ne serait la cible de ces manœuvres. Il s’agit d’allégations qu’ils ont catégoriquement démenties, précisant qu’en ce qui concerne l’édition 2025, c’est la mer qui est définie comme « source de menace ». Si le commandement de l’Africom a choisi de communiquer avec les médias, c’est justement parce que chaque édition a été entourée, ces dernières années, de manipulations et de fausses informations, ont-ils indiqué. Outre la Tunisie, des exercices auront également lieu, cette année, au Maroc, au Sénégal et au Ghana, à partir de mai prochain. Si l’Algérie n’a pas encore communiqué officiellement à propos de son refus de participer aux manœuvres, cela n’a pas empêché certaines sources de se livrer aux spéculations. Il convient de rappeler que l’Algérie et les États-Unis sont liés par un mémorandum d’entente dans le domaine de la défense, signé le 22 janvier passé. Ledit mémorandum, qui a été « construit depuis des années », constitue « la base de tous nos objectifs communs », avait indiqué le général Michael Langley, commandant en chef de l’Africom, à l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. « Ce mémorandum va permettre d’approfondir cette relation, et nous allons consolider la sécurité et la paix aux niveaux régional et mondial », avait-il précisé. Pour revenir aux manœuvres de 2025, il convient de signaler qu’environ 10.000 soldats, issus d’une quarantaine de pays d’Afrique et d’Europe, en plus des États-Unis, y prennent part. Ce sont des manœuvres de grande envergure, auxquelles les Américains accordent un immense intérêt, même si diplomatiquement, le continent africain demeure peu considéré par Washington.

Mohamed Mebarki

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