Face à une météo extrême et exceptionnelle à Annaba : Les secours éprouvés, la situation de 2019 évitée

Face aux déchaînements des éléments naturels qui se sont abattus sur la wilaya d’Annaba ces 72 dernières heures, la wilaya a activé en urgence le plan d’Organisation des Secours (ORSEC)  dans le cadre local en cas de sinistre important pour limiter les risques et assister au mieux la population. La dernière catastrophe naturelle à s’être […] The post Face à une météo extrême et exceptionnelle à Annaba : Les secours éprouvés, la situation de 2019 évitée first appeared on L'Est Républicain.

Jan 19, 2025 - 00:49
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Face à une météo extrême et exceptionnelle à Annaba : Les secours éprouvés, la situation de 2019 évitée

Face aux déchaînements des éléments naturels qui se sont abattus sur la wilaya d’Annaba ces 72 dernières heures, la wilaya a activé en urgence le plan d’Organisation des Secours (ORSEC)  dans le cadre local en cas de sinistre important pour limiter les risques et assister au mieux la population. La dernière catastrophe naturelle à s’être abattue sur Annaba remonte au mois de janvier 2019, avec trois décès et 320 citoyens secourus. Fort heureusement, ce dénouement a été évité pour le moment, grâce aux leçons tirées des erreurs du passé et à l’esprit d’initiative des autorités de la wilaya, avec à leur tête la Protection civile, la Sûreté de wilaya et la gendarmerie nationale. Pour autant, et même si aucune perte civile directe n’a été enregistrée lors de ces intempéries, « aucun plan de bataille ne survit au contact de l’ennemi » – ce dernier étant une figure de style pour désigner l’impartiale et indifférente « Dame Nature ». La force des vents et le déchaînement des vagues étaient tels que les plages ont été transformées en zones de guerre. Des vagues scélérates ont détruit sur leur passage ce qu’elles ne pouvaient emporter de force, à l’image des postes d’observation de la Protection civile et de la police sur la plage de Saint Cloud. Des bâtisses, certes en bois mais solides, littéralement fixées dans du béton armé, furent arrachées par la violence d’une série de vagues puissantes et emportées par les flots. Sur la zone côtière de la ville d’Annaba, comme à Toche qui est pourtant située au-dessus du niveau de la mer, la densité des chutes de pluie était telle que plusieurs routes furent inondées, mais la situation est plus complexe qu’il n’y paraît. Car aussi bien coordonné qu’il soit et peu importe la quantité de matériel et de personnel qu’implique le plan ORSEC, ce dernier est en grande partie redirigé pour combler les lacunes d’une structure défaillante, à savoir la gestion et l’évacuation des eaux pluviales dans la wilaya d’Annaba. Comme l’indiquent les innombrables photos et vidéos qui déferlent sur les réseaux sociaux depuis le début des intempéries, ce sont les espaces urbains bâtis dans des zones marécageuses qui ont subi de plein fouet les inondations. De Ben M’Hidi en passant par El Bouni, El-Hadjar, Sidi Amar et au-delà de la circonscription administrative Benmostefa Benaouda, des quartiers et cités entières sont obstrués par les flots. Certaines cités se sont retrouvées du mauvais côté de la formation d’îlots, c’est-à-dire dans la partie submergée, avec des entrées d’immeubles inondées, piégeant les habitants dans leurs demeures. Une importante partie des ressources du plan ORSEC a été mobilisée pour déboucher des canalisations obstruées et des canaux d’évacuation des eaux pluviales connus pour leur inefficacité. À ce stade, ce n’est en rien une nouvelle que de dire que le système dépassé d’évacuation des eaux pluviales est dans une certaine mesure la source des inondations, comme c’est le cas dans les communes d’El-Hadjar et El Bouni, au même titre que l’état des routes. Pour l’instant, le plan ORSEC traite les symptômes et c’est fort bien sur le court terme en cas de catastrophe naturelle. Mais pour optimiser son efficacité au maximum et joindre à la sauvegarde des vies des citoyens la sauvegarde de leurs biens, il faudra revoir l’efficacité des systèmes d’évacuation des eaux pluviales et les plans d’expansion des espaces urbains sur des zones inondables. La preuve étant que, entre 2004 et 2023, l’Algérie a enregistré 442,95 milliards de dinars en dégâts, uniquement dus aux inondations. Chaque année, le pays dépense 32 milliards de dinars pour reconstruire ce qui a été détruit par les inondations et les incendies.

Soufiane Sadouki

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