Personnes âgées et enfants aux besoins spécifiques à Sétif : Entre espoir et difficultés, un équilibre très fragile
Victimes du temps, des aléas de la vie et de la désintégration de la cellule familiale traditionnelle, de nombreux seniors se retrouvent plongés dans une précarité dévastatrice. Ces mères et pères, qui ont souvent tout sacrifié pour leurs enfants, se voient abandonnés par une progéniture parfois ingrate et insensible. Dépourvus de ressources financières, ces aînés […] The post Personnes âgées et enfants aux besoins spécifiques à Sétif : Entre espoir et difficultés, un équilibre très fragile first appeared on L'Est Républicain.
Victimes du temps, des aléas de la vie et de la désintégration de la cellule familiale traditionnelle, de nombreux seniors se retrouvent plongés dans une précarité dévastatrice. Ces mères et pères, qui ont souvent tout sacrifié pour leurs enfants, se voient abandonnés par une progéniture parfois ingrate et insensible. Dépourvus de ressources financières, ces aînés peinent à subvenir à leurs besoins essentiels, mettant en lumière le phénomène préoccupant de l’abandon familial, aggravé par l’insuffisance de solutions adaptées pour leur prise en charge. Ce sujet a été examiné avec sérieux par la commission des affaires sociales de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) lors de la dernière session ordinaire. Instructif à plus d’un titre un rapport plus ou moins exhaustif a été présenté, révélant les disparités et les dysfonctionnements dans la gestion des structures d’accueil, tout en soulignant quelques exemples inspirants. Offerte par un citoyen en 1996, la maison de solidarité, cette belle et grande villa située dans une zone résidentielle du chef-lieu, illustre la négligence des responsables concernés. Disposant de bon nombre de commodités pour accueillir des personnes âgées, cette structure n’a jamais obtenu de statut administratif clair et fonctionnait uniquement grâce aux dons et au soutien des services de la wilaya pour les factures d’eau et d’énergie. Fermée en mai 2023 suite aux réserves d’une commission ministérielle, sa réouverture dépend désormais de la régularisation administrative soumise à l’APW en août 2024. Les membres de la commission exhortent les autorités à accélérer les démarches pour soulager d’autres centres en surcharge. Par ailleurs, Dar Erahma d’El Eulma, ouvert en 2011 grâce à un don d’un citoyen, est confronté à de graves difficultés. Dépendant paradoxalement de la Direction de l’Action Sociale et de la Solidarité (DASS) de Constantine, il accueille 37 résidents dans des conditions de plus en plus précaires : insalubrité, manque de personnel, équipements défaillants et absence d’activités culturelles. Les pensionnaires dénoncent également la qualité médiocre des repas et des maltraitances présumées. La commission préconise de rattacher cette structure à la DASS de Sétif pour une gestion plus efficace. Cette dernière devrait accélérer le processus et mettre un terme à un tel paradoxe. À l’opposé, le centre de Salah Bey se distingue par sa gestion exemplaire. Hébergeant 75 seniors, il offre des conditions de vie dignes et chaleureuses, avec des infrastructures adéquates (salle de sport, ateliers divers, espace de jardinage) pour le bien-être des pensionnaires. Ce centre redonne aux résidents le sourire et la sérénité, rappelant la nécessité de multiplier ce type d’initiatives. Le même constat caractérise les centres d’accueil de l’enfance assistée et ceux des enfants aux besoins spécifiques.
Des efforts à intensifier
Malgré l’aide, l’accompagnement et l’importante manne financière injectée par les pouvoirs publics, plusieurs insuffisances perturbent le bon fonctionnement de certaines structures. Le manque d’espace d’activités sportives et de divertissement est l’autre principale tare du plus ancien centre d’accueil de l’enfance assistée. Implantée à quelques encablures des sièges de la commune et de la wilaya, l’établissement, en activité depuis 1980, mérite une attention particulière, d’autant qu’il prend en charge des filles dont certaines en bas âge. La commission a par ailleurs préconisé le transfert des jeunes garçons de plus de 18 ans pris en charge actuellement par le deuxième centre vers la maison de solidarité. Sachant que la cohabitation entre pensionnaires de différents âges perturbe le bon fonctionnement de l’établissement, manquant cruellement d’équipements de chambre. A l’arrêt depuis 2013, l’atelier de mécanique de centre de rééducation des mineurs n’a pas été éludé. Modèle de projet réussi par les bonnes volontés de Beni Ouartilane, le centre psychopédagogique spécialisé dans la prise en charge des enfants aux besoins spécifiques, initié par la dynamique association bénévole Ibtissama et accueillant 200 personnes, fait face à moult problèmes. La bonne volonté ne suffit plus. Ainsi, les gestionnaires sont confrontés à d’épineux problèmes financiers. La subvention octroyée par la Caisse Nationale des Assurés Sociaux (CNAS) ne couvre même pas les salaires d’un personnel dévoué et compétent. Le manque de transport laisse sur la touche 18 enfants handicapés car Ibtissama n’a pas les moyens de leur assurer le transport. La commission recommande expressément aux autorités locales, et à leur tête le wali Mustapha Limana, ne restant pas de marbre face à de telles situations, d’augmenter les subventions de l’association et de lui affecter un bus pour qu’elle puisse répondre aux besoins d’une forte demande. Véritable exemple du bénévolat de gens travaillant loin des feux de la rampe, le centre de Beni Ouartilane devrait non seulement bénéficier d’un bus mais de toute l’aide nécessaire. Les responsables concernés, en premier lieu ceux de la DASS, vont-ils mettre les bouchées doubles et offrir à Ibtissama un bus et, par la même, mettre fin au calvaire de 18 enfants et de leurs familles ? La question est posée.
Kamel Beniaiche
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