Fusion
En France l’on commence à gauche, doucement mais surement, à se préparer à la prochaine élection présidentielle avec une certitude au sein du parti socialiste de ne pas vouloir s’associer avec La France Insoumise en ralliant la prochaine campagne de Jean-Luc Mélenchon. Car après la coalition opportune, par deux fois, du PS avec LFI pour […]

En France l’on commence à gauche, doucement mais surement, à se préparer à la prochaine élection présidentielle avec une certitude au sein du parti socialiste de ne pas vouloir s’associer avec La France Insoumise en ralliant la prochaine campagne de Jean-Luc Mélenchon. Car après la coalition opportune, par deux fois, du PS avec LFI pour les dernières élections législatives, les relations entre les deux partis sont plus tendues que jamais et l’a perspective d’une alliance pour la prochaine course à l’Élysée semble désormais improbable. Le refus des socialistes de voter la censure du gouvernement Bayrou en début d’année avait fini de creuser un schisme entre les deux mouvements. Le mois dernier, le Premier secrétaire du PS avait même condamné l’attitude de ses (anciens ?) alliés après qu’ils aient publié une affiche représentant Cyril Hanouna, considérée comme antisémite. Olivier Faure avait assuré que » cette affiche reprenait tous les codes de la propagande antisémite des années 30 » et que le refus de LFI et de Jean-Luc Mélenchon lui-même, de s’excuser était » insupportable « . Une rhétorique qui sans surprise n’a pas été du goût des Insoumis. Mais pour les socialistes la grosse inquiétude est de voir La France Insoumise essayer d’imposer Jean-Luc Mélenchon en tant que candidat comment pour lui permettre d’atteindre le second tour de la présidentielle en 2027. Les Insoumis avaient en effet accusé en 2022 les » petits » partis de gauche, à l’instar du parti communiste, du parti écologiste et du parti socialiste, d’être responsable de l’incapacité de Jean-Luc Mélenchon, à atteindre le second tour, alors qu’il n’avait qu’1,5 % d’écart vis-à-vis de Marine Le Pen. Mais les socialistes, comme leurs autres » collègues » de gauche ne sont pas disposés à abandonner leurs propres candidatures pour soutenir le chef de file des Insoumis. D’anciens cadres du PS qui ont quittés le mouvement après le glissement du mouvement vers l’extrême-gauche, veulent créer une nouvelle alliance politique socio-démocrate. L’ex-premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve réitère en effet, dans un entretien à la Tribune Dimanche, un appel au rassemblement des sociaux-démocrates. Une » urgence « , malgré le peu d’enthousiasme suscité par sa proposition de fusionner son mouvement, La Convention, avec celui de Raphaël Glucksmann. » Je travaille avec à l’esprit la préoccupation du pays et je tends volontiers la main. Chacun prend alors ses responsabilités. Pour moi, le rassemblement n’est pas un argument de tribune, c’est une urgence « , a-t-il déclaré au journal dominical. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui a quitté le PS il y a trois ans, avait appelé fin mars à la fusion de La Convention avec Place publique. Mais son appel était resté lettre morte. Cazeneuve estime que pour l’emporter face au Rassemblement National lors des prochaines échéances électorales, la gauche devra » rassembler au-delà de son camp « , sur une ligne de rupture claire avec les Insoumis qu’il voit comme des » populistes » et des » dégagistes « . » Il faut qualifier les populistes, d’extrême droite ou d’extrême gauche, de ce qu’ils sont : des dégagistes « , estime-t-il. » Jean-Luc Mélenchon avait écrit un livre il y a dix ans qui s’intitulait +Qu’ils s’en aillent tous ! + Il est temps qu’il applique à lui-même sa maxime car il est parvenu à déprécier toute la gauche, en accentuant le risque de basculement du pays vers le RN « , a-t-il ajouté. Mais du côté du mouvement de Glucksmann l’on ne semble pas accueillir positivement cette main tendue. Surtout alors qu’en vue de 2027 beaucoup spéculent sur la possibilité d’une fusion de Place Publique avec le PS. Une combinaison gagnante en juin 2024 lors des élections européennes, qui avait permis au candidat Glucksmann de ravir la 3e place du scrutin loin devant Manon Aubry, la candidate Insoumise. De quoi laisser penser au PS et à Place Publique qu’une nouvelle candidature commune pourrait être fructueuse en 2027, surtout alors que Mélenchon devient de plus en plus radioactif à gauche.