Importations : Le président Tebboune annonce la fin d’Algex

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, ce dimanche 13 avril, la fin de l’Algex, une agence chargée de réguler les importations algériennes. Le chef de l’Etat a également annoncé que le Gouvernement est tenu de créer, avant la fin du mois de mai prochain, deux organismes, l’un pour réguler les importations et l’autre pour réguler les exportations.

Dans son discours prononcé à l’occasion de la rencontre nationale avec les opérateurs économiques, le président Tebboune a déclaré : « Cette réunion est cruciale et sera annuelle. Nous entamons le deuxième mandat avec l’espoir qu’ensemble nous parviendrons à accéder au rang des pays émergents. Nous devons tous nous mobiliser pour atteindre un PIB de 400 milliards de dollars dans un délai maximum de fin 2027 ».

Le président Tebboune a rappelé que « le premier mandat s’est achevé avec tous ses espoirs et ses douleurs en raison du Covid ». « Je demande un engagement fort et vous remercie pour tout ce que vous faites », a-t-il dit en s’adressant aux opérateurs économiques.

Il a fait état de 13.700 projets d’investissement d’une valeur de 6 milliards de dinars enregistrés par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). « Le développement passe par l’augmentation de la part de l’industrie dans le PIB à un niveau compris entre 13 et 14 % », a-t-il dit.

« Algex c’est terminé »

« Algex c’est terminé à compter d’aujourd’hui… et vous ne la retrouverez plus sur votre chemin à l’avenir… », a-t-il annoncé, et d’ajouter : « Nous devons créer un nouveau climat pour l’industrie et une nouvelle génération d’hommes d’affaires, pour nous faire oublier le passé douloureux des détournements de fonds et de la corruption. » « Nous devons aujourd’hui compter sur la jeunesse algérienne et leurs startups, car leurs mains sont propres et ils sont en train d’accomplir des réalisations qui inspirent la fierté », a-t-il dit.

Et de souligner : « Quiconque prétend craindre l’emprisonnement et tergiverse dans ses devoirs, il est dans la pensée des corrompus et des saboteurs ». « L’argent pillé en Algérie est devenu aujourd’hui un facteur de protection pour les corrompus puis se sont enfuis à l’étranger », a-t-il indiqué.

« Il y a un mouvement économique noble qui a fait passer l’Algérie de la surfacturation à une réduction des factures », a relevé le président Tebboune, pour qui : « Exporter des dattes algériennes à l’étranger pour 40 dinars est un crime contre l’Algérie. » « Les exportateurs devraient établir une autorité d’exportation pour réglementer leurs transactions d’une part et pour établir la transparence dans leurs opérations d’exportation d’autre part », a-t-il dit, et d’ajouter : « Il existe des opérateurs économiques qui se spécialisent dans la recherche de failles pour tromper le marché et les opérations d’importation. »

En outre, il a rappelé que « l’État n’intervient pas dans la vente de terrains d’investissement, mais contribue plutôt à faciliter l’accès au foncier pour faire avancer les projets », en soulignant qu’« il faut libérer l’initiative d’investissement et comprendre le principe du guichet unique ainsi que les prérogatives de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). »

« Il faut sortir cette agence de la grande contradiction dans laquelle elle se trouve : elle enregistre des dizaines de milliers de projets, mais sans que le foncier nécessaire soit disponible », a-t-il fait remarquer, et d’expliquer : « Le guichet unique est la solution structurelle au problème du foncier destiné à l’investissement, et ce n’est pas à l’AAPI seule de le résoudre. »

Création avant fin mai de deux organismes dédiés à l’importation et l’exportation

« Ce qui entrave le pays, ce sont la spéculation et la fraude à la loi », a déclaré le président Tebboune, pour qui : « Il est honteux que le président de la République doive s’exprimer sur le prix de la pomme de terre. » « Personne ne m’obligera à l’importer. Nous devons réguler ses prix », a-t-il ajouté.

Il a indiqué : « Certains pays nous critiquent mais ne connaissent pas les chiffres économiques que nous avons réalisés dans le bassin méditerranéen. Il y a des gens qui ne peuvent voir l’Algérie qu’en noir. Ceux-là, nous n’avons pas de remède pour leur ôter le voile des yeux. Si les institutions financières internationales ou continentales trouvaient une faille dans nos chiffres, elles n’hésiteraient pas à nous critiquer. »

Le président Tebboune a également rappelé que l’Algérie a économisé 1,2 milliard de dollars et atteint 81 % d’autosuffisance en blé dur. « Nous avons des jeunes prodiges qui sont attirés ou plutôt volés pour empêcher l’Algérie de bénéficier de leurs compétences », a-t-il dit.

« Le gouvernement est tenu de créer deux organismes d’ici la fin mai : l’un pour réguler les importations, l’autre pour les exportations », a-t-il annoncé, exhortant les opérateurs économiques à créer leurs propres banques privées « afin d’avoir une plus grande présence dans la gestion. »

« Il y a des sommes colossales stockées dans les sous-sols. Investissez-les dans la création de banques privées. Ceux qui souhaitent créer des entreprises dans le domaine du transport maritime sont les bienvenus », a-t-il indiqué en s’adressant aux opérateurs économiques.

Le président Tebboune a également évoqué le projet de la ligne ferroviaire Bechar-Tindouf-Gara Djebilet. « D’ici la fin de l’année, la voie ferrée atteindra la wilaya de Béchar pour le transport du minerai de fer et d’acier », a-t-il assuré, en rappelant que « l’Algérie a atteint une production annuelle de 41 millions de tonnes de ciment. Il faut réorganiser les exportations dans ce domaine. » « L’État est en train de corriger sa situation, et vous devez en faire de même », a-t-il déclaré.

« Algex et ses dinosaures »

Evoquant les exportations hors hydrocarbures il a indiqué : « Malgré Algex et ses dinosaures, l’Algérie a réalisé un miracle en exportant 7 milliards de dollars hors hydrocarbures, bien que nous ayons connu un léger recul en raison de circonstances objectives. »

« Les pays européens sont nos partenaires. Ils ont accepté l’idée de réviser l’accord d’association. Nous ne leur demandons pas l’impossible, et vous faites partie intégrante de cette révision », a-t-il dit, au sujet de l’Accord d’association liant l’Algérie et l’Union européenne (UE).

Et de rappeler : « Avant le Hirak béni, nous importions pour 60 milliards de dollars. Aujourd’hui, nous avons réduit cette facture structurellement et définitivement à 40 milliards de dollars, et nous œuvrons à la réduire davantage. » « Nous demanderons des comptes à quiconque importe des marchandises de l’étranger qui sont produites en Algérie et stockées dans des entrepôts », a-t-il ajouté.

« Les facilités pour l’obtention de visas aux étrangers vont jusqu’à leur délivrance dans les aéroports. Que peut-on attendre de plus de nous ? Le tourisme est un domaine d’investissement libre pour quiconque le souhaite », a-t-il dit, et de conclure en demandant aux opérateurs économiques : « Je vous demande d’élever votre esprit patriotique pour faire avancer notre économie. »

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