Industrie pharmaceutique : une nouvelle stratégie pour renforcer la production locale et encourager l’exportation

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a présenté mardi les grands axes de la nouvelle stratégie du secteur devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Cette stratégie a pour objectif principal d’assurer la disponibilité des médicaments sur le marché national, tout en ouvrant des perspectives pour l’exportation. Elle mise sur le développement de la production locale et sur l’encouragement de l’investissement dans le domaine pharmaceutique. Actuellement, environ 79 % des besoins du pays en médicaments sont couverts par la production nationale.

Parmi les principales mesures prévues, le ministère souhaite accorder des autorisations définitives d’une durée de cinq ans aux établissements pharmaceutiques qui remplissent les conditions requises, en remplacement des autorisations temporaires délivrées chaque année. Il est aussi question de revoir les critères d’agrément, de tarification et les procédures d’enregistrement des produits et des dispositifs médicaux.

Une période transitoire sera également mise en place pour permettre la réalisation d’études de bioéquivalence sur certains types de médicaments. D’autre part, le ministère veut orienter les investissements vers la fabrication locale des dispositifs médicaux, dont la quasi-totalité est encore importée.

218 établissements spécialisés dans la fabrication pharmaceutique

Le secteur compte actuellement 218 établissements spécialisés dans la fabrication pharmaceutique, dont 138 se consacrent à la production de médicaments. Le ministre a aussi mentionné l’étude de 103 nouveaux projets d’investissement, dont 72 concernent les médicaments et 31 les dispositifs médicaux.

En ce qui concerne la disponibilité des médicaments, 4 120 produits fabriqués localement sont destinés aux pharmacies sur un total de 5 462 enregistrés. Dans le secteur hospitalier, 262 médicaments produits localement sont fournis sur un total de 1 061.

Pour encourager davantage les investissements, six mesures ont été proposées : améliorer le fonctionnement de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), promouvoir la fabrication de médicaments anticancéreux, d’insuline et de vaccins, renforcer l’intégration industrielle, attirer les investissements étrangers, soutenir la recherche et favoriser la coopération entre les secteurs concernés.

Concernant les médicaments anticancéreux, 14 projets ont été lancés et certains sont déjà en activité. Le groupe Saidal a commencé à produire localement 15 médicaments essentiels dans ce domaine, avec un objectif de fabrication complète d’ici deux ans.

Quatre unités de production d’insuline ont également démarré la commercialisation depuis l’an dernier. Elles disposent d’une capacité suffisante pour couvrir le double des besoins du marché national.

Enfin, le ministre a souligné l’importance de produire localement certains médicaments encore importés. Il a aussi évoqué les efforts en cours pour soutenir les exportations, notamment à travers une adaptation du cadre réglementaire et une meilleure participation aux événements spécialisés à l’échelle continentale et régionale.

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