Irréaliste

Si Emmanuel Macron a désespérément tenté de jouer un rôle d’importance dans la guerre d’Ukraine, d’abord en espérant l’empêcher, puis en espérant réussir à y mettre un terme rapide, son implication auprès de Moscou aura finalement été insignifiante. Aujourd’hui, alors que Donald Trump, à la Maison-Blanche depuis trois semaines, semble faire des progrès inédits dans […]

Fév 15, 2025 - 22:01
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Irréaliste

Si Emmanuel Macron a désespérément tenté de jouer un rôle d’importance dans la guerre d’Ukraine, d’abord en espérant l’empêcher, puis en espérant réussir à y mettre un terme rapide, son implication auprès de Moscou aura finalement été insignifiante. Aujourd’hui, alors que Donald Trump, à la Maison-Blanche depuis trois semaines, semble faire des progrès inédits dans la résolution du conflit, le président Macron, qui a déjà dépensé près de quatre milliards, payés par le contribuable français, semble peu douter de voir ces progrès qui ne sont pas de son fait. Le président de l’Hexagone a ainsi mis en garde contre une paix qui reviendrait à une «capitulation» de l’Ukraine et s’est demandé si son homologue russe Vladimir Poutine était «sincèrement» prêt à un cessez-le-feu «durable», dans une interview au Financial Times parue vendredi. «Une paix qui soit une capitulation, c’est une mauvaise nouvelle pour tout le monde», a-t-il lancé à l’attention du président américain Donald Trump, qui entend engager des négociations directement avec son homologue russe Vladimir Poutine, que les autres chefs d’État occidentaux ont pris bien soin d’isoler ces dernières années. «La seule question à ce stade, c’est est-ce que de manière sincère, durable, soutenable, le président Poutine est prêt à un cessez-le-feu sur cette base-là», a relevé le chef de l’État français. Emmanuel Macron a également souligné que «seule l’Ukraine pouvait négocier avec la Russie», ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Le nouveau secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a jugé mercredi «irréaliste» d’envisager un retour de l’Ukraine à ses frontières d’avant 2014. La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, revendique cinq régions occupées à des degrés divers depuis le début de son offensive en Ukraine, en février 2022. Le président français a aussi insisté sur la nécessité pour les Européens d’être à la table des négociations sur une future architecture de sécurité du continent. «C’est à la communauté internationale, avec un rôle spécifique pour les Européens, de discuter des garanties de sécurité et plus largement des règles de sécurité de toute la région. C’est là, que nous, nous avons un rôle à jouer», a-t-il insisté. Emmanuel Macron a été le premier à évoquer l’envoi de troupes au sol en Ukraine pour garantir sa sécurité par rapport à la Russie en cas de cessez-le-feu. Le chef du Pentagone a martelé qu’il appartiendrait aux Européens de trouver des garanties de sécurité «robustes» pour le maintien d’une paix «durable», excluant le déploiement de soldats américains en Ukraine. Pourtant, ces dernières années, les interventions de Macron dans ce dossier n’ont fait qu’attiser l’ire du Kremlin et éloigner une paix possible. Loin des phantasmes utopiques de victoire éclatante de l’Ukraine portés par les Européens, Donald Trump semble surtout se soucier de mettre fin à la guerre et aux pertes humaines qui ont déjà fait des centaines de milliers de morts de part et d’autre.
F. M.